Mercosur. Après sa validation par la Commission, "ressenti de ne servir à rien", confie un député
La présidente de la Commission européenne vient de valider l'accord de libre-échange avec le Mercosur. La partie n'est pas finie pour les agriculteurs et les élus, mais la déception et la colère règnent ce vendredi.
Publié : 6 décembre 2024 à 17h05 - Modifié : 6 décembre 2024 à 17h14 par Alexis Vellayoudom
C'est un pas de plus vers l'accord du Mercosur. Ce vendredi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que les négociations sur le traité de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud avaient abouti. Une défaite pour les syndicats agricoles français mobilisés à plusieurs reprises pour protester contre cet accord. Alors les Etats membres et le Parlement européen doivent encore se prononcer, mais les dés semblent déjà jetés tant la France paraît isolée sur cette question. En Anjou et en Mayenne, les réactions se multiplient.
Déception et colère chez les élus
La plus forte vient du Nord du Maine-et-Loire et de la 7e circonscription. Le Segréen Philippe Bolo (MoDem) déjà déçu du fonctionnement de l'Assemblée nationale qui l'avait même incité à se questionner sur sa nouvelle candidature lors des législatives de juin dernier, a pris un nouveau coup derrière la tête. "Ressenti de ne servir à rien, doublé de l'incapacité de l'Europe à défendre ses intérêts vitaux et souverains !", écrit-il sur son compte du réseau social Facebook.
Même son de cloche pour Anne-Laure Blin, député Les Républicains de la 3e circonscription du Maine-et-Loire, qui pointe du doigt le timing de cette annonce : "profitant de la vulnérabilité de la France, Ursula Von Der Leyen précipite la signature de l’accord Mercosur. Et ce seront nos agriculteurs français qui en seront directement impactés. Pour eux, nous devons penser à la France avant tout". En Mayenne, l'eurodéputé mayennais Valérie Hayer rappelle l'opposition de la France. "Ce que nous savons de l’accord avec le Mercosur n’est pas acceptable en l’état. Il pénalise des secteurs agricoles déjà fragiles, ignore la réciprocité et le défi climatique. Toute ratification exige quoi qu’il arrive l’aval du Parlement européen. L’histoire ne s’arrête pas là".
Les syndicats appellent à multiplier les actions
En local, la FDSEA 49 se désespère. "Les politiques, français et européens, lâchent leur agriculture". "Provocation" ; "déni de démocratie" ; "trahison", écrit l'antenne nationale FNSEA, le principal syndical agricole. "Mme Von Der Layen a certainement davantage en tête les intérêts particuliers de l’industrie automobile allemande, que les enjeux de souveraineté alimentaire européenne ou de lutte contre le changement climatique !". Le syndicat appelle la mobilisation générale. "Mais la bataille continue. Nous ne nous avouons pas vaincus ! Nous engagerons tous les moyens au niveau européen pour que cet accord ne soit pas ratifié, ni par le Conseil, ni par le Parlement européen, ni par les Parlements nationaux".
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La Confédération paysanne parle de son côté de "coup de poignard". "Il tire nos prix vers le bas et organise la course au moins disant social et environnemental. Il est néfaste pour le revenu paysan !", peut-on lire sur leur compte X. Enfin, la Coordination rurale, minoritaire sur nos deux départements, prévient la présidente de la Commission européenne : "Si Mme Von Der Leyen vient à Paris, nous lui demanderons des explications sur sa ligne de conduite ; elle va détruire des familles et des filières".
#ConsequencesCensure
— Anne-Laure Blin (@AnneLaureBlin) December 6, 2024
Profitant de la vulnérabilité de la #France, Ursula Von Der Leyen précipite la signature de l’accord #MERCOSUR.
Et ce seront nos agriculteurs français qui en seront directement impactés.
Pour eux, nous devons penser à la France avant tout. 🇫🇷 https://t.co/dhIdY3ghg1
Ce que nous savons de l’accord avec le Mercosur n’est pas acceptable en l’état. Il pénalise des secteurs agricoles déjà fragiles, ignore la réciprocité et le défi climatique.
— Valérie Hayer (@ValerieHayer) December 6, 2024
Toute ratification exige quoi qu’il arrive l’aval du Parlement européen.
L’histoire ne s’arrête pas là.