Brexit : qu'est-ce que ça change pour les Britanniques installés en France ?

Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Europe, ses ressortissants résidant en France doivent mettre leur situation à jour. Avec souvent, beaucoup de questions et peu de réponses.

Publié : 23 mars 2020 à 16h57 - Modifié : 23 mars 2020 à 17h09 par Coralie Juret

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Dans leur manoir du Haut-Anjou, les Appleton attendent d'en savoir plus.
Crédit : CJ

Cela fait deux mois maintenant, que le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne. En Mayenne, ses ressortissants représentent un quart des expatriés, des résidents que Sarah MacGilchrist aide dans leurs démarches administratives, souvent obscures pour qui ne parle pas la langue de Molière. Depuis le Brexit, cette Britannique installée depuis 35 ans dans le département a constaté “une hausse prononcée” des demandes.

Carte de séjour, assurance maladie, domiciliation fiscale et régularisation de leur situation professionnelle, les Britanniques installés en France doivent se mettre en règle durant la période de transition de l'après-Brexit, jusqu'au 31 décembre. Face aux nombreuses incertitudes, Sarah MacGilchrist constate chez ses clients une sorte d'angoisse ambiante.

“Les gens veulent savoir combien des ressources financières ils doivent avoir ou dont il faut faire preuve pour avoir un droit de séjour. Il y a beaucoup de de retraités qui vivent en France, pendant une certaine période je pense 5 ans, le gouvernement britannique finance les frais de santé. Maintenant, pour les gens qui sont dans cette situation on sait pas ce qui va arriver après le Brexit”.

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Des questions auxquelles Sarah est parfois bien en peine de répondre. Elle pense aussi qu'il pourrait être plus compliqué d'accéder à la nationalité française si les tests de langue devenaient obligatoires pour les moins de 75 ans, contre 60 actuellement. Et si le profil des ressortissants britanniques vivant en France est plutôt celui de quinquagénaires du privé gagnant bien leur vie, le Brexit pourrait pousser plus de jeunes à venir s'installer chez nous, estime aussi Sarah MacGilchrist.



Remain or leave ? (*rester ou partir)



Dans le Haut-Anjou, Chris et Charles Appleton ont d'abord acheté une maison de vacances au Bourg d'Iré, puis en 2013 leur Manoir de la Douve où ils ont ouvert quatre chambres d'hôtes et trois gîtes. Par précaution l'été dernier, ils ont fait refaire leur carte de séjour en vue du Brexit. Pour l'équivalence de son permis de conduire, Charles a laissé tomber après trois aller-retour en préfecture à Nantes, des matinées d'attente et des documents manquants.

Autre conséquence, la perte de leur droit de vote, à regret car le couple aurait aimé voter aux élections municipales. Pour simplifier les choses, vont-ils demander la nationalité française ? “Peut-être plus tard, ça dépend de l’accord après décembre”, répond Charles avec son flegme britannique. “J'ai un petit problème avec le système fiscal parce que j'ai une entreprise avec mon frère en Angleterre, mais je veux rester en France quand je suis retraité”, explique-t-il. “Je veux rester en France aussi”, reprend à ses côté la pétillante Chris. “Nous sommes Anglais au rugby mais Français chez nous”, résume en riant son mari.

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Beaucoup de leurs questions restent encore sans réponses, concernant les visites de leurs deux enfants restés au Royaume-Uni ou la retraite de Charles notamment. Au jeu du change entre la Livre et l'Euro, il pourrait perdre 300 € par mois sur sa future pension.