Covid-19 : en Mayenne, le Samu a traité 4 fois plus de dossiers
Après deux mois à plein régime pendant la première vague de la pandémie, les agents soufflent un peu. Et entament un nouveau mouvement de grève pour la reconnaissance de leurs efforts.
4 juin 2020 à 10h44 - Modifié : 4 juin 2020 à 10h49 par Coralie Juret
Après la première vague de Covid-19, l'activité du SAMU de la Mayenne se calme. Entre fin février et Pâques, les assistants de régulation médicale (ARM) installés au centre hospitalier de Laval ont vu leur activité exploser.
“En l’espace de 40 jours du 28 février au 10 avril, on a traité 25.000 dossiers de régulation. Sur la même période habituellement on traite entre 6.000 et 8.000 dossiers, donc on a multiplié par 3 voire par 4 ce qu’on traitait habituellement”, constate le Dr Anis Bichri, responsable du SAMU 53. “On avait déployé dès le 6 mars la salle de crise du Samu qui a été dédiée pour le Covid, avec un renfort du personnel. On a formé une cinquantaine d'agents, que ça soit des étudiants en médecine, des agents du service sécurité, des secrétaires médicales, pour venir nous aider effectivement à traiter ces appels”.
Jusqu'à quatre médecins supplémentaires sont venus renforcer le SAMU mayennais, et son responsable souligne la solidarité des soignants venus prêter main forte sur leur temps de repos.
Heures supp’ récupérées, mais pas payées
Alors que les agents des hôpitaux mayennais débrayent cet après-midi de 14h30 à 15h30 pour réclamer de vrais moyens pour l’hôpital public dans le cadre du « Ségur » de la santé, un autre préavis couvre aussi les agents du SAMU 53 depuis minuit.
Après ces deux mois à plein régime, ils attendent le paiement de leurs heures supplémentaires comme s’y était engagée la direction lavalloise. Malgré le renfort temporaire d'agents du centre hospitalier de Laval, ils tournent toujours avec les mêmes effectifs qu'avant la crise sanitaire et doivent s'auto-remplacer.
Il faut accompagner les efforts humains déployés pour faire face à cette première vague de Covid-19, plaidait déjà leur responsable mardi. “Ça nous fait des semaines très chargées à plus de 70 heures par semaine pendant plus de 2 mois, donc à ce jour j'ai pas eu de vacances, on a eu quelques jours de repos mais c'était très intense”, témoigne Anis Bichri. “Donc là aussi il faut que ce soit reconnu, tout ce travail qui est fait. C'est pas que du médical : il y a fallu organiser des filières de soins, des filières de flux téléphonique, des filières de dépistage. Il a fallu s'adapter en permanence à la gestion de crise, c'est un temps quelque part de chefferie et de management qui était très très important”.
Le coronavirus circule toujours en Pays de la Loire. Les agents hospitaliers n’excluent pas de devoir affronter une seconde vague.