Covid-19 : une grande enquête sur le vécu des soignants lavallois à l’hôpital
Solidaires mais fatigués et en manque de masques, c'est le constat qu'a fait le syndicat Force Ouvrière. Il donne la parole aux agents du centre hospitalier pour faire remonter le positif comme le négatif à la direction.
Publié : 2 juin 2020 à 20h00 - Modifié : 2 juin 2020 à 22h59 par Coralie Juret
Comment les personnels de l'hôpital de Laval ont-ils vécu la première vague épidémique de la Covid-19 ? Le syndicat FO a distribué plus de 2000 questionnaires la semaine dernière aux soignants et administratifs.
Masques sous clé
Il espère faire remonter dans un mois les dysfonctionnements qu'il a pu constater explique Maxime Lebigot, infirmier et secrétaire général adjoint Force Ouvrière à l'hôpital de Laval.
“On a bien vu qu'il y avait des choses qui ont dysfonctionné comme partout en France, notamment aux différents ordres et contrordres qu'on avait pu avoir sur les masques. Après on a quand même ressenti une solidarité entre les agents, on a tous fait des heures supplémentaires pour éviter de laisser des collègues dans la panade en fin de journée, on s'est tous mis à contribution pour améliorer la prise en soin de nos patients. Et nous sur notre page Facebook, on a eu beaucoup de messages comme quoi dans tel service, on a manqué de choses et autres, sauf que quand on remonte à la direction nous on mentait. Donc voilà en ayant cette enquête là, c'est les agents qui vont l'avoir dit donc on pourra faire remonter ces choses négatives, mais il y a eu des choses positives”.
Maxime Lebigot souligne notamment le soutien des ambulanciers, forces de sécurité intérieures, routiers et motards samedi, les dons matériels et petites attentions des entreprises mayennaises.
Le syndicat Force Ouvrière regrette en revanche un manque de transparence sur le nombre de contaminations au sein du personnel, et que la base n'ait pas été associée à la réorganisation des services pour affronter la crise.
“On attend les vacances avec impatience”
Près de 300 agents ont déjà répondu la semaine dernière, l’enquête sera restituée fin juin. Des soignants fatigués après la période hivernale et la première vague de Covid-19.
Ils espèrent tous pouvoir souffler cet été, raconte le secrétaire adjoint de FO à l'hôpital lavallois.
“Les agents sont épuisés, on voit bien qu'il y a des arrêts de travail, un taux d'absentéisme qui augmente, ce n’est pas nous qui le disons au niveau de la DRH. Les agents sont épuisés donc on espère qu'il y aura pas de deuxième vague pour pouvoir profiter sereinement des vacances d'été qu'on a obtenues avec une mobilisation massive au mois de février, pour éviter d'avoir des vacances imposées. C’est vraiment quelque chose que les agents attendent avec impatience, et qu’on retrouve une vie normale tout en gardant les gestes barrières à respecter pour éviter qu'on dérouille avec une seconde vague”.
Les soignants se tiennent toutefois prêts pour cela, mais ils espèrent aussi la reconnaissance de leurs efforts avec le paiement des heures supplémentaires pour ceux qui le demandent, une revalorisation des salaires gelés depuis douze ans et la prime Covid à 1500 € pour tous.
Le syndicat Force Ouvrière demande également du matériel et l'arrêt des suppressions de lits et de postes, dont une trentaine doit disparaître d'ici 2 ans au CH Laval. C’est l’objet d’un appel à débrayer devant les hôpitaux du département jeudi, à 14h30.