Le député du segréen, Philippe Bolo, a rendu un rapport sur la pollution plastique

Après 10 mois de travail, le député Philippe Bolo et la sénatrice Angèle Préville ont rendu un rapport sur la pollution plastique avec des inquiétudes et des préconisations

Publié : 23 décembre 2020 à 10h00 - Modifié : 23 décembre 2020 à 16h19 par Alexis Vellayoudom

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Philippe Bolo a collaboré avec la sénatrice Angèle Préville
Crédit : Alexis Vellayoudom

C'est un travail qui a commencé le 11 septembre 2019, un rapport commandé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Depuis, les deux parlementaires ont rencontré 458 personnes, des chercheurs, des entreprises, des collectivités locales et des associations. Ils ont procédé à 139 auditions, 18 visites et 5 enquêtes pour en arriver à sortir ce rapport en juillet dernier "Une pollution plastique : une bombe à retardement ?". 

Le but n'étant pas de faire du plastique bashing, mais de comprendre le phénomène et l'impact sur l'environnement et la santé, "le plastique est absolument indispensable, notre rapport n'est pas là pour dire que tous les plastiques sont mauvais", précise le député Philippe Bolo. Un rapport plutôt pour faire évoluer les comportements et "les capacités qu'on a à disposer d'un système de gestion des déchets performant, autant en terme du traitement du déchet et d'éviter les fuites dans la nature", assure le député.

Inquiétudes sur les nano et microplastiques

Lorsque l'on parle de pollution plastique, on a ces images de continents plastiques et de poissons pris au piège dans des sachets en tête, mais le plus inquiétant, pour Philippe Bolo, ce sont les micro et nanoplastiques,

Philippe Bolo sur la pollution plastique

"un déchet va se fragmenter. À chaque fois, c'est des morceaux plus petits jusqu'à une certaine dimension où on ne les voit plus. Nous avons pu constater que la Recherche était encore en train de travailler sur ce sujet-là parce qu'il est récent. D'une bouteille, vous pouvez avoir un nombre de microplastiques très important et je ne suis pas capable de vous dire le nombre nanoplastiques que ça va donner. Et si chacun pose problème, vous imaginez la situation face à laquelle on se trouve aujourd'hui". 

Des bouts de plastiques que vous retrouvez parfois dans votre assiette quand vous mangez du poisson,

 

"quand on dit entrainer les citoyens, c'est d'éveiller sur le fait que la pollution plastique, ce n'est pas que la pollution visuel, c'est aussi toutes la fragmentation de ces objets-là qui produisent des pollutions incidieuses et invisibles dont on n'a pas encore totalement connaissance des impacts sur l'environnement et sur la santé humaine".

 

Le skipper segréen du Vendée Globe, Fabrice Amédéo, a d’ailleurs emmené à bord de son IMOCA, un capteur microplastiques pour aider les scientifiques. Une pollution que l’on retrouve aussi sur vos plages l’été. D’après ce rapport, une commune du littoral débourserait en moyenne 6 500 euros par km de plage nettoyé.

"Tout le monde a sa partition à jouer pour lutter contre la pollution plastique" - Philippe Bolo, député de la 7ème circonscription du Maine-et-Loire

La principale préconisation reste la sensibilisation auprès de la population et des entreprises, "des modes de consommation qui vont être conscients du fait que l'achat de certains objets en plastique risque de poser problème. Des connaissances qui font qu'on va diriger les plastiques vers les bons flux et après derrière les infrastructures qui vont permettre de le recycler ou des solutions de réemploi [...] tout le monde a sa part à jouer dans cette partition pour lutter contre la pollution plastique". 

Philippe Bolo sur les préconisations


Le député propose trois préconisations. La première est simple, vérifier déjà que les lois votées, sont bien appliquéesquid des consignes de tri. Pour la deuxième, c’est un problème plus européen. Aujourd’hui, la France et les pays de l’UE exportent des plastiques vers l’Asie du Sud-est et ça pose problème,

 
"là-bas, c'est un véritable fléau social puisque se développe un système informel de recyclage où des gens traitent des déchets qui sont dangereux sans aucune précaution et sans l'outil industriel. C'est l'un des ports de nos responsabilités qui mérite d'être revu".

 
Parmi les autres propositions, faire une hiérarchie des plastiques de part leur dangerosité. Le député a même pensé à une sorte de nutri-score pour le plastique qui indiquerait dans les rayons de supermarchés les contenants fait avec du plastique de qualité, recyclé ou non,


"le consommateur a la capacité, à partir du moment où il est bien informé des effets de la pollution plastique, de faire ses choix comme consommateur et de dire "je vais prendre ce produit-là parce que le contenant est vertueux et celui-là, je vais l'éviter" et in fine, ça force l'industriel à avancer parce qu'il a la pression de la consommation derrière".


Ce rapport servira au parlement pour voter les prochaines lois notamment le projet de loi issu de la Convention citoyenne.