Segré-en-Anjou-Bleu. Le CCAS craint des répercussions sociales de la crise sanitaire sur la population communale
Le Centre communale d'action sociale a fait le point sur cette année particulière
Publié : 11 février 2021 à 16h35 - Modifié : 12 février 2021 à 9h15 par Alexis Vellayoudom
"Au début, ça faisait peur !", explique Michel Léridon, directeur du service social de Segré-en-Anjou-Bleu. Dès le 17 mars, date du premier confinement, le Centre communal d'action sociale a été mobilisé. En une semaine, le CCAS a même dû dépenser l'équivalent d'une année de participation à l'association Aide Alimentaire, soit entre 800 et 1 000 euros. Les registres nominatifs communaux ont été activés, 115 personnes inscrites, "qu'il fallait contacter plusieurs fois par semaine. Ça a permis de maintenir le lien", souligne Michel Léridon.
Jean-Claude Granier "il faut s'attendre à des difficultés croissantes"
Le CCAS a fait appel aux secouristes angevins qui sont venus en aide à une vingtaine de personnes pour du portage de courses, du transport médical ou parfois simplement pour parler. Les services ont créé des partenariats avec le drive du Super U, les épiceries locales pour la livraison de fournitures alimentaires. Une crise qui a permis de souligner la solidarité d'abord de la Toque Angevine qui a fait don de 3 600 sandwichs ou encore l'opération muguet où "les élus ont souvent été accueillis par des pleurs", ajoute Michel Léridon.
Les élus ont distribué du muguet le 1er mai aux personnes isolées ©Mairie Segré-en-Anjou-Bleu
Au total sur cette année 2020 particulière, les dépenses du CCAS s'élèvent à 245 000 euros contre 236 000 euros en 2019. Près de 7 000 euros pour de l'alimentation et l'hygiène, 795 euros de participation versée à l'aide alimentaire pour la distribution de 4 960 kg de denrées, 747 euros pour l'opération muguet et 1 050 euros pour le noël des enfants qui remplaçait la participation à Récréaparc, annulé, et qui sera reconduit l'année prochaine.
Une année 2021 aux bénéfices des seniors des familles en précaires
Alors aujourd'hui, même si le CCAS ne constate pas d’explosion des demandes, il craint de voir la précarité s'étendre, "si la crise continue, les entreprises iront sûrement un peu plus mal et il faut s'attendre dans quelques semaines, voir quelques mois à des difficultés croissantes", explique Jean-Claude Granier, élu à Segré-en-Anjou-Bleu en charge des affaires sociales, avant d'ajouter, "on se rend compte que les divorces sont souvent le point de départ de difficultés économiques, sociales considérables. Nous y réfléchissons pour aider les gens à passer ce cap de façon à ce qu'il ne constitue pas le point de départ d'une catastrophe".
Jean-Claude Granier "nous avons une population fragile économiquement"
En plus de cette crise, le CCAS doit répondre aux besoins sociaux du territoire. L'analyse lancée en 2018 avait démontré que la commune devait se pencher sur l'accompagnement des seniors, "le challenge senior qui j'espère va pouvoir être remis au goût du jour dès que la crise sanitaire sera terminée, mais également les ateliers informatiques pour lutter contre la fracture numérique. C'est un besoin qui doit être satisfait le plus rapidement possible", décrit Michel Léridon.
L'autre thématique concerne les familles précaires, "nous avons le taux de chômage le plus bas, mais nous n'avons pas forcément les revenus les plus élevés. On a une population fragile économiquement et cette fragilité économique s'associe aussi à un taux de familles monoparentales supérieur à la moyenne nationale", conclue Jean-Claude Granier.