Parc éolien d'Angrie : les élus demandent "l'arrêt immédiat des travaux"
Dans un communiqué, le Conseil municipal dénoncent le "non-respect de l'étude d'impact" du promoteur allemande SAB. Les élus demandent l'arrêt des travaux.
Publié : 12 janvier 2022 à 12h55 - Modifié : 12 janvier 2022 à 15h14 par Alexis Vellayoudom
Décidément l'éolien fait couler beaucoup d'encre dans le Haut-Anjou. Aujourd'hui, c'est à Angrie que les yeux sont tournés. Depuis plusieurs mois, les associations Vents de moissons et Bien vivre en Anjou pointent des manquements de la part du promoteur allemand SAB qui mène le projet de parc de 5 éoliennes, mais désormais, c'est la mairie qui sort du silence.
Dans un communiqué, les élus, portés par la voix de leur maire Marie-Noëlle Richard, estiment que le promoteur allemand SAB, "a obtenu un permis d’exploiter par arrêté préfectoral du 19 juin 2018, sur la base d’une étude d’impact qui s’avère aujourd’hui insincère". Ils demandent l'arrêt des travaux.
Du bitume près d'une zone de captage
La mairie d'Angrie est agacée. Dans leur communiqué, ils dénoncent "le non-respect de l'étude d'impact". En cause, la bitumisation de 2 hectares de chemins d'accès près d'une zone de captage : "qui fait l’objet d’une prise de liberté non sans-conséquences [...] jamais évoqués dans l’étude d’impact [...] l’application de ce matériau issu de l’industrie pétrochimique, en plein cœur d’une zone de protection d’une aire de captage en eau potable, a de quoi interpeler".
Un aménagement qui avait d'ailleurs interpellé l'inspectrice de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) venue sur le chantier le 29 octobre. Dans son rapport du 10 novembre, elle réclamait des explications de SAB sur ce choix : "il est demandé à l'exploitant de préciser les caractériques des chemins d'accès et de justifier le choix d'un enduit bitumineux plutôt que d'un géotextile en particulier au regard de l'impact sur l'environnement". Tout comme les associations Vents de moissons et Bien Vivre en Anjou en décembre, la municipalité pointe aussi du doigt l'absence de compte-rendu d'un écologue, "cette obligation doit permettre de « justifier que les mesures de préservation de la biodiversité prévues en phase travaux sont respectées »".
Des questions sans réponses
Des interrogations que les élus ont formulé par mail le 6 décembre : "la Municipalité d’Angrie s’est inquiétée de l’absence de retour à ce rapport et a sollicité auprès du Préfet, et de ses services (DREAL), que lui soient communiqués les arguments produits par l’entreprise SAB. Ce courrier reste à ce jour, sans réponse".
À ce jour, le Conseil municipal demande aux autorités d'appliquer le principe de précaution : "nous demandons l’arrêt immédiat des travaux et la mise en œuvre d’une étude objective sur l’impact environnemental des choix du promoteur, dont les conclusions devront être rendues publiques".