Pouancé. Avec ses handicaps et sans AESH, Maria “met en danger" elle-même et les autres
La petite fille, élève de Moyenne section à l’école Henri Dès de Pouancé, n’a plus d’accompagnante depuis début janvier. En arrêt pendant sa grossesse, l’AESH n’est pas remplacée.
Publié : 1er avril 2022 à 17h58 par Coralie Juret
A Pouancé, des parents de l'école Henri Dès réclament une nouvelle AESH (Accompagnant d’élève en situation de handicap) pour Maria. La fillette de 4 ans ne parle pas et souffre de handicaps qui nécessitent un accompagnement à 100% mais son AESH est non remplacée depuis trois mois.
Ses parents, un couple hispano-marocain parle mal le Français. Ce sont les tantes de Maria qui nous racontent : “C’est très difficile pour suivre les cours comme les enfants de son âge. Et vu qu’elle a des difficultés, elle a que quatre doigts, elle a un handicap, elle a besoin d’une AVS (ancienne dénomination des AESH, NDLR), sauf que ça fait des mois elle en a pas. Y a pas d’AVS qui peut remplacer celle qui est partie en congé maternité”, explique Manar. “Oui, elle est entrée en septembre avec une AVS, mais à partir de janvier son AVS est partie en congé maternité”, reprend Bouchra. "On sent que Maria a besoin de venir à l’école toute la journée, si elle reste à la maison c’est dur pour Maria !” Manar acquiesce : “elle doit se mélanger avec d'autres enfants”. En d’autres mots, l’inclusion en milieu scolaire.
"Elle met en danger tout le temps Maria"
Mais comme Maria n’a plus son AESH, elle ne va quasiment plus à l’école confient ses tantes : “Pour les profs c’est difficile parce que Maria elle a toujours besoin d'une AVS, parce qu'elle ouvre la porte, elle part… elle peut pas jouer avec les autres enfants” confie Manar, interrompue par Bouchra : “elle mange du sable, elle met en danger (sic) tout le temps Maria ! Il faut quelqu'un qui suit seulement Maria, tout le temps”.
Depuis décembre, la Maison départementale des solidarités (MDA) avait d'ailleurs accordé une prise en charge à 100% pour la petite fille, éligible à une aide depuis la Petite section. Mais après une première année à l'école sans AESH, l'accompagnante de Maria en Moyenne section depuis septembre a été arrêtée il y a bientôt trois mois. “On attend que l’Académie fasse quelque chose”, explique Manar.. “S’il n’y a pas de personnel dans l'Académie de Nantes, il y aura sûrement au Mans ou d’autres académies. Il faut juste bouger pour qu’il y ait du personnel". Du personnel pas assez nombreux pour le nombre d'heures d'accompagnement prévues par la MDA, indique l’un des parents élus au Conseil d’école. Et une AESH du collège a bien été affectée à Maria les lundis, mais au détriment d'un élève autiste, regrette-t-il.
Classe bondée et élèves allophones
Ce lundi 28 mars, une vingtaine de parents est venue soutenir la famille dans son combat. Car eux aussi sont concernés : cette situation met en danger non seulement la fillette, mais aussi l’enseignante et les autres élèves selon Lucile Bouchet et Pierre Roger, représentants des parents d’élèves au Conseil d’école. Dans cette classe multi-niveaux de Très petite, Petite et Moyenne section, ils sont 31 élèves âgés de 3 à 5 ans, dont des enfants allophones (leur langue maternelle n’est pas le français, NDLR). Des familles de gens du voyage viennent aussi ponctuellement grossir les effectifs, souligne l’adjointe aux Affaires scolaires d’Ombrée d’Anjou Isabelle Sararols, dans cette commune au carrefour du Maine-et-Loire, de la Mayenne, de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.
La municipalité alertée par l'APE (Association de parents d’élèves) de l’école Henri Dès et les parents délégués au Conseil d'école, a annoncé faire partir un courrier cette semaine au directeur académique du Maine-et-Loire, pour appuyer leur demande.