Procès des balcons d'Angers : le procureur de la République fait appel des deux relaxes
Hier, Eric Bouillard, procureur de la république d'Angers, a annoncé avoir interjeté un appel pour les deux relaxes. Celles de l'architecte Frédéric Rolland et le conducteur de travaux.
Publié : 10 juin 2022 à 12h12 - Modifié : 10 juin 2022 à 12h13 par Cyprien Legeay et Alexis Vellayoudom
Le combat est loin d'être terminé pour les familles des victimes de la rue Maillé. Hier, le procureur de la république d'Angers Eric Bouillard a indiqué qu'il faisait appel des deux relaxes prononcés par le tribunal correctionnel d'Angers le 31 mai dernier dans le procès des balcons d'Angers. Les trois autres prévenus avaient été condamnés à de la prison avec sursis et des amendes.
Frédéric Rolland et le conducteur de travaux rappelés devant le tribunal
L'image reste en mémoire des familles des cinq victimes décédés un soir d'octobre 2016 après l'effondrement d'un balcon de l'immeuble le Surcouf, rue Maillé. Ce 31 mai, lorsque la présidente du tribunal correctionnel d'Angers Catherine Ménardais prononce les relaxes de deux des cinq prévenus, Frédérique Rolland, l'architecte, et le conducteur de travaux de l'entreprise Bonnel à Champigné, jugés pour homicides et blessures involontaires, dans la salle, c'est l'effroi. Pascale Chéné, la maman de Lou, 18 ans, décédée dans le drame, faisait part de son incompréhension à la sortie du tribunal : "c'est pas logique. On a l'impression qu'on a été entendu, mais pas écouté. Certains experts ont été balayés. Aujourd'hui, je pense à ma fille, à mon fils et à tous les autres (sanglots), et du coup là où j'étais plus sereine pendant le procès, là je suis en colère et honnêtement, j'espère un appel du procureur ".
Un souhait exhaussé avec cet appel du procureur de la République qui intervient dans son délai de 10 jours. Frédéric Rolland et le conducteur de travaux devraient donc avoir un nouveau procès en 2023. La seconde audience se portera sur les mêmes questions que la première. Peut-on reprocher le manque de contrôle au conducteur de travaux sur la mauvaise position des aciers et l'exécution de la reprise de bétonnage non conforme ? L'architecte avait-il connaissance des défauts de l'acier ? Aurait-il dû alerter les constructeurs ? A t-il une responsabilité pénale dans la surveillance du chantier ? C'est le tribunal qui devra trancher, en attendant, le dossier sera partiellement réexaminé par la Cour d’appel d’Angers.
Peine confirmée par le procureur pour Patrick Bonnel
En revanche, le procureur n'a pas décidé de faire appel sur les condamnations de Patrick Bonnel, ancien gérant de la société Bonnel ,condamné à trois ans d’emprisonnement avec sursis et 24 500 euros d’amende, ainsi que son chef de chantier et le contrôleur technique de l'Apave qui ont écopé de 18 mois de prison avec sursis et de 1 000 euros d’amende.