Protection de l’enfance : l'Anjou manque de places et de travailleurs sociaux
La CFDT 49 tire la sonnette d’alarme depuis plus d’un an. Il manquerait, selon le syndicat, plus d’une centaine de places pour les jeunes, et des professionnels en nombre suffisant pour bien les accompagner.
18 juillet 2023 à 16h21 par Marie Chevillard
Ils avaient déjà alerté il y a un an : aujourd’hui la situation s’est encore aggravée, d’après les syndicats CFDT Santé-Sociaux et CFDT Interco du Maine-et-Loire. Dans le département, plus d’une centaine d’enfants serait sans placement et une centaine d’autres serait « mal placés », c’est-à-dire qu’ils changent de famille d’accueil toutes les semaines. Et ces chiffres ne font qu’augmenter, regrette Nathalie Assri, assistance sociale et déléguée CFDT 49.
Pénurie de professionnels
Elle pointe aussi un autre problème : « les établissements, tout comme le Département de Maine-et-Loire, n’arrivent plus à embaucher de travailleurs sociaux ». En cause : le salaire et les conditions de travail qui se dégradent. « On nous disait toujours ‘’à moyens constants, à moyens constants’’. A un moment donné, on n’y arrive plus ».
Selon le syndicat, les travailleurs sociaux doivent aussi faire face une violence croissante chez les jeunes accompagnés, dont un tiers présente des troubles psychiques. La faute à une prise en charge bien plus tardive et au manque de moyens en pédopsychiatrie.
Une rencontre prévue avec le Département
Difficile pour Nathalie Assri de « voir des enfants s’esquinter comme ça, sans pouvoir faire quelque chose pour eux, parce qu’il n’y a pas assez d’établissements et de familles d’accueil. Et on en fait des adultes qui sont vraiment très très perturbés. »
Le schéma départemental de la protection de l’enfance 2023-2026 prévoit la création de 120 places supplémentaires : largement insuffisant selon la CFDT, qui va rencontrer la présidente du Département Florence Dabin le 22 septembre prochain.