Route du Rhum : première course pour le Dragon des Océans mayennais de Maxime Sorel

Après deux participations en Class 40, le skipper cancalais et parrain de Vaincre la mucoviscidose tentera de décrocher sa qualification pour son deuxième Vendée Globe sur l’IMOCA V and B-Monbana-Mayenne. Entretien à 48h du départ.

4 novembre 2022 à 19h32 - Modifié : 7 novembre 2022 à 15h00 par Coralie Juret

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L'IMOCA V and B-Monbana-Mayenne a été baptisé samedi 29 octobre à Saint Malo avec ses partenaires.
Crédit : Lomano Takasi / V and B-Monbana-Mayenne

C'est un baptême du feu pour le tout jeune Dragon des Océans, version 2022, sur une course mythique et pas moins crainte : la Route du Rhum entre Saint Malo et Pointe à Pitre, dans des conditions météo qui promettent d'être sportives dès le départ ce dimanche 6 novembre. Entretien avec Maxime Sorel, skipper de V and B-Monbana-Mayenne.

 

Maxime, dans quel état d’esprit es-tu à deux jours du départ de la Route du Rhum ?

Maxime Sorel : Un peu mitigé, à la fois envie de partir pour la première course de ce superbe Imoca V and B-Monbana-Mayenne, et un peu de retenue avec les conditions météo dantesques qui nous attendent. Le bateau est jeune, il a que trois mois. On ne le connait pas encore, on n’a jamais navigué dans des mers aussi grosses, donc forcément un peu d’appréhension.

 

C’est une course dangereuse, il faut préserver le bateau, il faut finir...

Si on finit cette course, on sera quasiment les premiers bateaux qualifiés pour le Vendée Globe. C’est un peu l’objectif majeur pour nous, réussir à finir. Et puis on regardera le classement quand on aura passé le gros temps, les 4-5 premiers jours seront un peu compliqués.

 

Sachant qu’il y en a pour près de 15 jours, et que tu ne vas pas beaucoup dormir...

Alors là on va un peu plus vite qu’à l’époque avec mon Class 40, on imagine plus entre 11 à 13 jours. Le record est à 12 Jours en IMOCA, on a des bateaux qui peuvent largement le battre.

 

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C’est une course justement que tu connais en Class 40, ça va être différent cette fois ?

Tout à fait, et on a aussi le souvenir de 2018 où j’ai démâté au large des Canaries. Je l’ai finie en 2014 (premier en Class 40 vintage, NDRL) mais pas en 2018 donc j’ai pas du tout envie de renouveler cette expérience. C’était dans des conditions météo similaires à ce qu’on va pouvoir avoir là, donc forcément il faudra faire gaffe.

 

Ce nouvel IMOCA V and B-Monbana-Mayenne va très vite, tu le connais mieux depuis le Défi Azimut ?

Oui, même si j’aimerais bien avoir le même résultat qu’au Défi Azimut, on avait fait une super course, fini 4e des 48 heures. Donc plutôt surpris et agréablement surpris d’avoir réussi à tenir la cadence des meilleurs bateaux. Là on a surtout fiabilisé la partie pilote automatique et amélioré des choses : on a un bateau qui est très enfermé, on a installé des caméras pour pouvoir voir devant, voir comment on envoie les voiles.

 

Le bateau a été baptisé sur le village de la Route du Rhum, c’était un moment fort ?

On l’a baptisé avec un parrain qui n’est autre qu’un patient muco, Nils, et la marraine Laurence Ferrari qui est aussi marraine de l’association Vaincre la mucoviscidose. On a eu énormément de Mayennais sur les quais à Saint Malo, c’était incroyable, on a l’impression que toute la Mayenne venait à nous. C’était vraiment chouette. On entend la Mayenne partout ici à Saint Malo, c’est un peu comme les Bretons j’ai l’impression, il y a des Mayennais partout !

 

Maxime Sorel passera les écluses aux alentours de 16h demain à Saint Malo, avant le départ au large de la Pointe du Grouin à 13h02 ce dimanche 6 novembre, direction Pointe à Pitre.

Màj : Le départ de la Route du Rhum initialement prévu dimanche 6 novembre à 13h02 a été repoussé à mercredi 9 novembre à 14h15 en raison des conditions météo particulièrement difficiles ce week-end.

Interview - Jacques Amedeo décrypte la Route du Rhum avant le départ
Le Sujet de la rédac
Crédit : Coralie Juret