Segré. De nouveaux groupes de besoins mis en place "dans l'urgence" pour les 6e et 5e du collège Saint-Joseph

A l'heure de la rentrée ce lundi 2 septembre, les élèves de 6e du collège Saint-Joseph de Segré et leurs parents n'étaient pas très au fait de ces nouveaux groupes de besoins en français et en mathématiques. Une réforme mise en place sans cadre précis pour les enseignants et la direction, qui ont fait avec les moyens du bord.

Publié : 5 septembre 2024 à 16h25 par Marie Chevillard

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Ils étaient 200 élèves de 6e à faire leur rentrée ce lundi au collège Saint-Joseph à Segré.
Crédit : Marie Chevillard

La rentrée a sonné ce lundi 2 septembre, avec cartables, cahiers, crayons... mais sans réel ministre de l'Education nationale, après la démission du gouvernement mi-juillet. Plusieurs réformes ont pourtant été mises en place : près de 200 collèges ont totalement interdit les téléphones portables par exemple, et l'ensemble des établissements vont devoir mettre en place des groupes de besoins (anciennement groupes de niveaux) en français et mathématiques pour les élèves de 6e et 5e.

 

Une découverte pour les élèves... et leurs parents

 

À Segré, dans la cour du collège Saint-Joseph ce lundi matin, ils sont déjà nombreux à attendre, cartable sur le dos, de savoir dans quelle classe ils seront. C'est le principal sujet de discussion de Mathieu et ses copains, qui espèrent se retrouver ensemble. Mais quand on leur parle de ces nouveaux groupes de besoins, ils se font bien moins loquaces : "je ne vois pas du tout ce que c'est..." À côté d'eux, Marisa, un peu stressée de ne pas connaître encore son emploi du temps, tente une réponse : "ma soeur m'avait dit qu'il y avait les 6e 7, les 5e 7, qui sont des classes plutôt pour les gens qui sont dans le besoin". Des classes qui existaient déjà bien avant cette rentrée et ne constituent pas ces nouveaux groupes.

Les groupes de besoins, grande inconnue de la rentrée pour les 6e du collège Saint-Joseph
Crédit : Marie Chevillard

Au fur et à mesure de l'appel des 204 élèves dans les classes, les parents présents se détendent un peu, après un dernier signe de la main à leur progéniture. Café à la main, Pauline ouvre de grands yeux quand on lui parle de groupes de besoins. "Je découvre totalement : j'avoue que je n'ai pas cherché plus loin, et on verra, selon son prof, s'il y a besoin [de soutien] ou pas." Même écho chez cette autre maman, Olivia, venue en famille soutenir leur petit dernier. "J'attends de voir, parce que c'est plutôt très flou, donc on va attendre, pas besoin de s'inquiéter avant."

 

Basés sur les résultats des évaluations nationales 

 

Le principal du collège Jean-Luc Chauvin, lui, a dû plancher sur cette réforme les dernières semaines avant la rentrée : il reconnaît avoir dû travailler très vite, sans consigne précise. "On avait tout un dispositif en 6e et en 5e, que l'on a dû casser pour essayer de mettre en place ces groupes de besoins. Ça a été fait un peu dans l'urgence, ça n'a pas été simple à mettre en oeuvre au collège, mais on a réussi à mettre en place un dispositif pour que chaque élève puisse se retrouver dans un groupe de soutien". Le tout grâce à des résultats précis, obtenus d'ici une dizaine de jours via "les évaluations nationales en 6e et celles que nous faisons nous-mêmes en 5e. On pourra s'appuyer sur des éléments factuels pour bien créer nos groupes"

Une nouveauté permise aussi par un nombre de professeurs suffisant au sein du collège. "On a fait le choix de mettre trois enseignants en co-animation en français et en mathématiques, pour deux classes. On a demandé à nos enseignants de faire davantage pour mettre en place ces fameux groupes". Pendant la moitié de leurs heures de maths et français, les élèves bénéficieront de cet enseignant relais supplémentaire. Ces groupes de besoins devraient entrer en vigueur d'ici mi-septembre.

Plus globalement, le collège Saint-Joseph de Segré accueille cette année 710 élèves, "des effectifs plutôt stables par rapport à la dernière rentrée", conclut Jean-Luc Chauvin.