Segré. Des arbres qui "souffrent" seront abattus dans la vallée de l'Oudon
À la demande de la mairie, un technicien forestier a fait un bilan de la Vallée de l'Oudon. Au total, 35 arbres seront abattus pour mettre en sécurité le bois. La situation nationale des forêts est préoccupante d'après l'ONF.
Publié : 17 novembre 2021 à 15h26 - Modifié : 22 novembre 2021 à 12h30 par Alexis Vellayoudom
Le poumon vert de Segré a besoin de respirer. En septembre, les élus ont fait appel à l'Office National des Forêts pour un diagnostic et une analyse du peuplement forestier de la Vallée de l'Oudon. Comme au niveau national, le bilan dressé par l'ONF est préoccupant. Au total, 35 arbres seront abattus à la mi-novembre.
Les arbres souffrent du changement climatique
Difficile à croire lorsqu'on se promène et pourtant les forêts et bois français ne sont pas en bon état, l'épicéa dans le Grand-Est, le frêne décimé par les pluies battantes et des risques d'incendie de plus en plus fort. Et la Vallée de l'Oudon n'échappe pas à ce phénomène. D'après l'ONF, le bois est intéressant pour la biodiversité abritant des espèces rares ou protégées, "mais le boisement n'est pas extraordinaire" explique Yohann Jaumouillé, technicien forestier.
À Segré, la vallée regorge essentiellement de châtaigniers, des chênes pédonculés, des frênes, des robiniers, d'aulnes, mais aussi de peupliers noirs et saules en bord de rivière. Sauf qu'aujourd'hui, une partie de ces arbres est vieillissante et beaucoup présentent des signes de dépérissement aggravés par les changements climatiques, "liés aux sécheresses, aux canicules, notamment le chtaignier, dans un état sanitaire catastrophique, presque condamné. Le frêne touché par la chalarose et certains chênes pédonculés qui vont souffrir", décrit le technicien forestier.
35 arbres abattus pour la sécurité
Récemment, une promeneuse a alerte les services de la ville qu'une branche était tombée d'un arbre juste après son passage. Le drame a été évité, mais pour mettre en sécurité la vallée, un plan de gestion a été mis en place. Les techniciens ont identifié les arbres à risque, "il y a le chêne rouge d'Amérique où les racines sont attaquées et avec le vent, l'arbre peut basculer, les fourches peuvent tomber", souligne Yohann Jaumouillé. Le technicien a d'ailleurs conseillé aux élus de fermer l'accès au bois lorsque les vents atteignent 40 km/h.
35 arbres ont été marqués pour l'abattage, "la mise en sécurité d'un sentier où les arbres étaient très haut avec des branches dangereuses", précise l'ONF. Une moitié sera abattue à partir de la mi-novembre avec une entreprise spécialisée qui utilisera une nacelle, "pour éviter que les arbres tombent sur un mur de bordure". L'autre partie sera abattue à partir du 29 novembre par un bûcheron aidé par une traction de chevaux pour éviter d'abîmer les sols, "cette action aura un rôle pédagogique. Les habitants pourront venir voir cette opération de traînage des bois et d'abattage directionnel", explique Johann Jaumouillé.
L'ONF préconise aussi la fermeture de chemins anarchiques, ces petits sentiers à travers bois, créés par le passage des habitants.
Penser au renouvellement
Et si ces arbres sont abattus, ce n'est pas par plaisir rappellent l'ONF et les élus : "ça nous fait énormément de peine quand on voit un arbre majestueux qui dépérit [...] ici, on a par exemple des robiniers qui ont atteint leur âge, qui pourrissent au coeur, mais on va les couper seulement si ils présentent un danger".
L'objectif, c'est aussi de renouveler les arbres, "parfois, on avait tendance à trop attendre. C'est vrai que la population peut mettre la pression pour ne pas toucher certains arbres, mais d'un point de vue sécuritaire, on est obligé d'intervenir".
L'ONF et les élus appellent à la responsabilité des habitants.