Segré. Elles écopent de 18 et 25 ans de réclusion criminelle pour tentative d'assassinat
Hier, la Cour d'assises d'Angers a condamné deux femmes pour tentative d'assassinat et complicité de tentative d'assassinat à l'encontre d'une autre femme, résidente à Segré.
Publié : 10 octobre 2024 à 10h34 par Pierre-Louis Besnier
Après trois jours de procès, la verdict est tombé hier à la Cour d'assises d'Angers. Hier et après six heures de délibérations, deux femmes, âgées de 39 et 50 ans ont été condamnées à 18 et 25 ans de réclusion criminelle pour tentative d'assassinat et complicité de tentative d'assassinat. Les faits remontent à la nuit du 24 au 25 septembre 2021 lorsqu'avec son amante, elle avait tenté de tuer son ex-épouse à Segré.
Un soulagement pour l'avocat de la défense...
Durant cette troisième journée de procès, les avocats de la défense ont tenté d'apporter de la nuance. Pour l'avocat de l'une des accusées, Maître Pascal Rouiller, il y a un soulagement à la suite du jugement : "Contrairement à ce qu'avait demandé le parquet, la Cour d'assises a fait une vraie différence entre sa responsabilité à I.Delconte, elle qui avait executé un plan conçu par une autre, et puis l'autre qui avait une haine absolue, mortifère à l'égard de son ex-compagne. La Cour d'assises a distingué l'une et l'autre, elle n'a pas fait une responsabilité collective entre ce qu'il s'est passé mais des responsabilités individuelles comme la loi le commande". Il ajoute que "c'est une peine évidemment importante mais sans période de sûreté. De sorte qu'elle a, aujourd'hui, une perspective de libération à terme compte tenu de la libération provisoire qu'elle a effectué, de son comportement en détention qui est exemplaire".
Avant le délibéré, l'avocate générale maître Cassandre Guillé demandait 20 ans de réclusion criminelle pour Isabelle Delconte et 23 ans pour Aurélie Doré, l'autre femme accusée.
Et aussi pour l'avocate de la victime
Pour l'autre partie, le jugement des deux accusées est un grand soulagement pour son avocate, maître Caroline Ménard et la famille de la victime : "Ce délibéré vient enfin de tomber pour les parties civiles qui attendaient ça avec beaucoup de stress, d'anxiété. Il y a une vraie terreur, une peur qui subsiste à l'égard de ces deux agresseurs. Et on a le soulagement, avec ce sentiment qu'elles vont pouvoir enfin être à l'abri pour quelques années". L'avocate souligne l'importance d'avoir un suivi socio-judiciaire avec des soins, au-delà de la condamnation à une peine de réclusion criminelle pour dépasser le risque de récidive : "C'était important pour elle d'entendre une peine de réclusion criminelle importante, certes parce que la valeur sociale qui est en jeu, c'est la vie. Il n'y a pas d'infraction plus grave mais ce qui était important pour elle, c'est qu'il y aurait un suivi, une interdiction d'entrer en contact avec les victimes. Et ce suivi socio-judiciaire vient parachever le sentiment de satisfaction de cette soirée", déclare maître Caroline Ménard.
L'état psychologique de la victime est critique selon son avocate. Elle a peur de mourir, peur des autres, peur du bruit et de s'endormir. La famille de la victime "a vraiment été touchée, brisée, stressée et sous le choc de ce délibéré. Je pense que ça ira mieux dans les jours à venir. Il faut d'abord digérer tout ce qu'il vient de se passer et surpasser cette peur qui les habite déjà depuis trois ans. J'espère sincèrement qu'elles iront mieux dans les jours à venir, une fois qu'on aura passé le délai d'appel", conclut-elle.