Segré. En un an, la situation s’est dégradée pour les pompiers

Ce jeudi 8 décembre, les sapeurs-pompiers professionnels de Segré ont fait un point d’étape, un an après leur demande de moyens supplémentaires pour assurer tous les départs en intervention. Au lieu de recevoir les 5 postes promis, ils sont 1 de moins à l’effectif et s’inquiètent pour la sécurité de la population.

8 décembre 2023 à 13h29 par Coralie Juret

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Décembre 2023, les sapeurs-pompiers professionnels de Segré réclament à nouveau des effectifs.
Crédit : Coralie Juret

« Ce n’est pas mieux, ça s’est même empiré ». Romain Lechatellier, Damien Bonenfant, Marc Morinière, Stéphane Piron, Frédéric Marchand et Denis Niobé, ils sont 6 sur les 8 sapeurs-pompiers professionnels qui assurent les gardes postées, et résument en ces mots l’évolution de la situation en un an au centre de secours de Segré.

Depuis leur demande de moyens supplémentaires et les 5 postes promis par le directeur du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Maine-et-Loire en juillet 2022, « rien n’avance malgré les promesses » : « on devait être 5 de plus, on est 1 de moins. Une ineptie pour secourir les habitants », s’agace l’un d’eux, avec « l’impression d’être méprisés par la hiérarchie ».

Stéphane Piron et Romain Lechatellier « dans l’incapacité de faire partir un camion d’incendie »
Crédit : Coralie Juret

Actuellement 8 professionnels se relaient sur des gardes postes postées de 12h, entre 7h et 19h. « Pour assurer des secours de qualité, il faudrait qu’on soit minimum 6 par jour pour pouvoir assurer un départ immédiat d’un camion d’incendie sur le secteur de Segré et les alentours. En décembre nous sommes programmés à 3 par jour, on sera dans l’incapacité technique de faire partir un fourgon », explique Romain Lechatellier. Les sapeurs-pompiers volontaires ne sont pas toujours disponibles en journée pour faire le complément.

 

« Le centre de Segré n’est pas dimensionné à la hauteur des enjeux »

 

Dernière illustration en date avec un incendie, mardi 5 décembre : « les pompiers volontaires de Vern d’Anjou n’étaient pas disponibles et sur Segré on n’était pas un effectif suffisant pour assurer un fourgon, et donc ce sont les pompiers d’Angers Ouest qui se sont déplacés. Ça pose un gros problème de temps d’intervention », résume Stéphane Piron de la CGT. « Il y a une perte de chance pour le secours à personne et les feux ».

Le manque d’effectif se heurte aussi à l’éloignement des hôpitaux, et parfois leur impossibilité d’accueillir des patients quand les urgences sont fermées comme à Château-Gontier, ou saturées parfois à Angers. « A Angers la prise en charge d’une victime dure à peu près 45 mn. Nous on est au minimum sur 2h d’intervention, et 2h30 en moyenne », illustre Romain Lechatellier. « Mardi on a été 3h30 en intervention avec un transport à Châteaubriant. Pendant 3h30, il n’y avait pas de pompiers pour assurer les secours sur Segré ».

 

« Aux dirigeants de prendre leurs responsabilités ! »

 

Inquiets pour la sécurité des habitants et la leur, les pompiers professionnels de Segré dénoncent un manque de responsabilité du directeur du SDIS et de sa présidente Florence Dabin et réclament des actions urgentes.

« Oui on est inquiet, parce que la population segréenne paie les mêmes impôts que sur Angers et la couverture opérationnelle est moindre. Et pour nous aussi parce qu’on est amené à travailler sans formation, on n’a plus de le temps de manœuvrer ».

Stéphane Piron : « oui on est inquiet pour les habitants et pour nous-mêmes »
Crédit : Coralie Juret

Et de prévenir : ils se réserveront le droit de mener des actions en début d’année prochaine.