Suppression de l'affichage de l'origine du lait : "une décision incohérente" pour le député du Segréen Philippe Bolo

Le Conseil d'Etat a décidé de supprimer l'obligation d'affichage du lait sur les produits laitiers vendus en France. Une demande du groupe mayennais Lactalis que regrettent le député segréen Philippe Bolo et la FNSEA.

Publié : 16 mars 2021 à 10h19 par Alexis Vellayoudom

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Depuis plusieurs semaines, la FNSEA et les JA réclament l'application de la loi EGALIM
Crédit : Coralie Juret

C'est une décision qui va faire grand bruit. Jeudi dernier, le Conseil d'Etat a pris la décision de supprimer l'obligation d'affichage de l'origine du lait sur les produits vendus en France, jugeant le décret illégal. La France expérimentait cette mesure depuis 2017. Le décret obligeait l'affichage de l'origine du lait, mais aussi du lait et des viandes utilisés comme ingrédients dans des denrées alimentaires préemballées. Dans la foulée, le député du Segréen, Philippe Bolo, a réagit par un communiqué, "cette décision pénalise les consommateurs et les producteurs de lait français".


"Un signal négatif"


Le député angevin explique que les consommateurs ne pourront plus connaître l'origine du lait qu'ils consomment. Côté producteurs, Philippe Bolo parle d'une décision incohérente, "alors que les effets attendus de la loi EGALIM peinent encore à produire leurs effets [...] avec l'engagement des éleveurs à produire du lait de qualité et la dynamique actuelle du développement de circuits courts".


Une demande du groupe mayennais Lactalis


Cette suppression de l'affichage de l'origine du lait était une demande du groupe laitier mayennais Lactalis, "un retour en arrière inacceptable" pour la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. Dans un communiqué, les principaux syndicats agricoles expliquent que la France était précurseur dans le domaine et que d'autres états l'avaient rejoint dans la démarche. Ils dénoncent une attitude, "irresponsable d'un acteur économique qui va à l'encontre de la reconnaissance du travail des éleveurs laitiers".

Pour les syndicats, cette décision est un très mauvais signal, "cette décision mine en effet les efforts de longue date, engagés par les agriculteurs français pour répondre aux attentes des citoyens, qui doivent permettre à la profession agricole de se rémunérer dignement".


La FNSEA et les JA mettent la transition écologique dans la balance


Les syndicats sont revenus sur ce que l'Assemblée nationale examine en ce moment, à savoir le projet de loi visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, "nous rappelons qu’un revenu digne et une alimentation plus locale sont des conditions sine qua non de la transition agroécologique et de la lutte contre le changement climatique".

Une sorte d'opposition au projet si l'Etat ne répondait à leurs demandes, notamment la remise en place de l'obligation d'étiquetage de l'origine du lait et le maintien des dispositions du décret qui permettent de considérer les viandes comme ingrédients, "plus que jamais la transparence est une nécessité du producteur au consommateur", concluent les syndicats.

De son côté, le député Philippe Bolo explique ne pas baisser les bras, "il faut saisir les occasions qui vont se présenter à l'Assemblée nationale pour relancer le débat et trouver le moyen de rétablir une obligation d'étiquetage de la provenance du lait".