Angers. Youth For Climate organise une semaine contre le passage de la flamme olympique

Plusieurs mouvements écologistes et un syndicat organisent des actions contre le passage de la flamme olympique en Maine-et-Loire. Ils dénoncent un événement injuste socialement et écocide. Entretien avec Estelle, membre de Youth For Climate, qui organisait une march cet après-midi.

24 mai 2024 à 15h15 - Modifié : 24 mai 2024 à 15h41 par Alexis Vellayoudom

Une quarantaine de personnes a défilé à Angers contre le passage de la flamme olympique

Crédit : DR

Dans une semaine, la flamme olympique sera en Maine-et-Loire et certains s’y opposent. Le mouvement Youth For Climate Angers, Extinction rebellion 49, Les Soulèvements de la Terre 49 et le syndicat Solidaires 49 organisent à partir d'aujourd'hui une semaine contre olympique avec différents événements contre le passage de la flamme. Cet après-midi, Youth For Climate a appelé à une marche pour le Climat et contre les Jeux olympiques, au départ du Jardin du Mail. Ils étaient une cinquantaine à pointer notamment le coûteux passage de la flamme. Échange avec Estelle, étudiante en Langues à l'Université d'Angers et membre de Youth For Climate depuis deux ans. 


 


Estelle, qu'elles sont les raisons de cette opposition aux Jeux olympiques ?


 


"À Angers et en province, on a la chance de ne pas être impacté par l'organisation des Jeux olympiques, mais le passage de la flamme, c'est la représentation parfaite des Jeux, à savoir un système très injuste et écocide par l'impact écologique et social de l'organisation de l'événement. Le passage de la flamme à Angers se reflète aussi par des dépenses énormes de la part du département et des différentes communes traversées par la flamme. De l'argent alloué pour quelques heures de spectacles autour d'un flambeau plutôt que de les allouer vers la rénovation des écoles, des collèges, plus de menus végétariens, bios, locaux, investir dans les transports communs. Les dépenses ne se font pas au bon endroit. C'est du gaspillage d'argent public". 


 


Vous parlez d'un événement écocide, pourquoi ?


 


"On a entre guillemets de la chance parce que ces Jeux olympiques de Paris 2024 se veulent écologiques par rapport à d'autres éditions. On a 95 % des infrastructures qui étaient déjà construites ou qui seront temporaires, mais ça reste des constructions et de l'artificialisation des sols. Il y a des milliers de personnes qui vont venir assister à cette édition et principalement par transport aérien. Et l'impact n'est pas qu'environnemental, mais aussi beaucoup social. À Paris, la plupart des sans-papiers et SDF qui sont réorientés vers d'autres régions de France, histoire d'avoir de jolies rues, bien propres et masquer les problèmes sociaux de notre pays. Il y a aussi la présence de partenaires très néfastes. Par exemple, Airbnb qui contribue largement à la gentrification et aux problèmes immobiliers. Il y a Coca-Cola, partenaire principale, qui est une des entreprises qui génère le plus de déchets plastique dans le monde".


 

 


Sur la question de la jeunesse, il y a cette polémique autour du CROUS qui a demandé à des étudiants de partir de Paris, ça vous alarme ? 


 


"Oui, on est choqué et révolté. Ils sont gentiment invités à libérer leur logement pendant la période des Jeux. Il y a déjà des logements vidés alors qu'il y a encore des partiels et des cours. Il y aussi des propriétaires de logement qui ne jouent pas le jeu. On a eu des retours d'étudiants qui ont vu leur bail locatif s'arrêter cet été parce que leurs propriétaires veulent louer leurs logements à des prix bien plus chers en profitant des prix du marché de l'immobilier pendant les Jeux olympiques, alors qu'on sait que les logements étudiants, c'est un marché très tendu".


 


Qu'est-ce que vous répondez aux gens qui ne comprennent pas votre position et qui vous répondent, c'est une grande fête du sport ?


 


"On n'est pas anti-sport, loin de là. Bien évidemment, ça fait toujours plaisir d'avoir une compétition internationale. Pour certains, c'est une fierté nationale, c'est une vitrine pour plusieurs personnes, mais le fait est qu'on pourrait peut-être imaginer des Jeux olympiques différents, à plus petite échelle. Les dernières éditions ne cessent de grandir et forcément, il y a les dégâts environnementaux et sociaux qui vont avec. Il faut peut-être réfléchir autrement pour rendre ces Jeux plus durables". 


 

 


Quelles seraient ces solutions pour des Jeux plus durables ? 


 


"Une des solutions serait que le CIO, Comité international olympique, attribue les Jeux olympiques qu'à une seule ville, de manière permanente, ça pourrait être en Grèce par rapport à l'histoire des Jeux olympiques. On souhaite une seule ville pour les Jeux olympiques d'été et une autre pour ceux d'hiver. Sur la problématique du spectateur, on entend très bien que c'est important, mais pendant la Covid, le Japon l'a bien fait sans spectateurs. Les épreuves étaient retransmises à la télévision et au final, ces Jeux ont eu un impact carbone très faible. L'idée serait peut-être de réduire la jauge de spectateurs". 


 


Cette semaine contre olympique se poursuit ce samedi de 9h à 14h avec un Maracron, une course autour du Lac de Maine contre le passage de la flamme olympique. Le jour du passage, un village asso sera organisé avec un spectacle à 19h30 au Jardin François Mitterrand. Enfin, une rencontre est prévue le 29 mai avec le Collectif Saccage 2024 à 19h30 dans la Bourse du Travail.