Ombrée-d'Anjou. L'ancienne décharge va devenir une centrale solaire
Après l'obtention du permis de construire courant janvier, la centrale photovoltaïque devrait être mise en service d'ici fin 2026. Elle devrait produire l'équivalent de la consommation électrique de 1000 foyers, avec une ouverture à l'investissement citoyen.
Publié : 11h49 par Marie Chevillard
Sur trois hectares, cette centrale solaire devrait produire 2,9 GWh par an à partir de fin 2026 grâce à plus de 4500 panneaux photovoltaïques, soit l'équivalent de la consommation électrique (hors chauffage) de 1000 foyers. Située sur les buttes de la Gasneraie à Chazé-Henry (Ombrée-d'Anjou), elle sera implantée sur le terrain de cette ancienne décharge, dont l'activité s'est arrêtée en 1991.
Lancé en 2019 par la commune d'Ombrée-d'Anjou et Alter énergies, le projet va se poursuivre par l'obtention du permis de construire pendant ce mois de janvier. Prochaines étapes : la recherche d'un acheteur et de financements, avant les travaux début 2026 et une mise en service à la fin de cette même année. Coût total du projet : 2,5 millions d'euros.
Favoriser la participation citoyenne
La SAS Centrale solaire des Buttes de la Gasneraie s'ouvre aussi à l'investissement citoyen local, pour que les habitants qui le souhaitent puissent prendre des parts dans la société. Le montant mininum de participation et les modalités décisionnelles restent à définir, mais c'est un aspect important du projet, estime Marie-Jo Hamard, présidente d'Alter énergies et conseillère départementale du Maine-et-Loire (canton de Segré-en-Anjou-Bleu). "C'est essentiel que les citoyens s'approprient aussi ce type de démarche. Ce sont des projets de production d'énergie mais aussi des projets d'aménagement du territoire."
Avec un intérêt économique - celui de "pouvoir bénéficier des retombées financières de ces productions d'énergie" - mais aussi "en tant que citoyen, souligne Marie-Jo Hamard. On peut avoir des collectifs qui vont s'organiser contre tel ou tel projet (d'énergies renouvelables, comme celui d'implantation de centrale solaire ou d'éolienne), mais certains habitants ne disent rien mais ne sont pas contre, et d'autres se disent 'on a des engagements à prendre et en tant que citoyen responsable, c'est aussi notre rôle de pouvoir s'y impliquer.'" Renseignements lors des réunions prévues les mardis 28 janvier, 25 février et 13 mars, toutes à 20h, à Pouancé à la maison commune des loisirs. Inscription conseillée par mail à enr@alisee.org
Pas de centrale là "où la nature a repris ses droits"
Cette centrale solaire permettra aussi aux entreprises, collectivités et particuliers de consommer l'électricité localement, via deux moyens : "si on trouve un acheteur avec qui ça se passe bien, il pourra vendre directement - avec des certificats de garantie d'origine - l'électricité que nous produisons à tout le monde localement, précise Eric Maïsseu, responsable d'Alter énergies. Sinon, on pourra créer des boucles d'auto-consommation collective, via un contrat directement entre le producteur et les consommateurs. Quand ils consommeront au moment où la centrale produit, leurs électrons, au lieu de passer par leur fournisseur d'électricité, viendront directement de la centrale. Contractuellement, ils auront un prix garanti sur ces électrons-là".
A Chazé-Henry, la centrale photovoltaïque aura une durée de vie de 30 ans. Sur cette parcelle des buttes de la Gasneraie de sept hectares au total, elle s'étendra sur trois hectares, un vrai choix écologique défendu par Eric Maïsseu. "Quand on s'installe sur un site d'enfouissement de déchets, on peut se dire que c'est un site vraiment en très mauvais état environnemental. Là, après l'étude, on a bien vu que quatre des sept hectares avaient déjà été repris par la nature, avec des arbres qui ont poussé, de la faune qui s'y est réinstallée. Donc on fait une centrale raisonnable." Les parties boisées de la parcelle seront donc conservées, rendant presque invisibles les futurs panneaux solaires des routes aux alentours.
Contrairement à d'autres projets d'agrivoltaïsme qui se développent, Alter énergies dit prioriser "l'utilisation de tous les sites anthropisés, c'est-à-dire tous les sites déjà utilisés par l'Homme, pour les étudier et voir s'ils ont une capacité de recevoir des installations photovoltaïques". Avec l'idée "dans un premier temps" de ne pas empiéter sur les terrains agricoles.
Pas de solution miracle
Au-delà même de ce projet de centrale solaire d'Ombrée-d'Anjou, Marie-Jo Hamard insiste sur l'importance du mix énergétique dans le développement des énergies renouvelables. "Le photovoltaïsme, avec tout l'intérêt que présente ce type de projet et que je soutiens, a des limites : la production ne pourra avoir lieu qu'à partir du moment où il y a une luminosité suffisante". L'élue évoque l'exemple d'un collectif ailleurs en Anjou "engagé fortement dans l'élaboration du projet d'une centrale solaire au sol, et mobilisé initialement contre un projet éolien. Au fur et à mesure qu'ils ont travaillé sur le sujet, ils se sont aperçus que ce serait difficile d'atteindre des objectifs conséquents sans rentrer dans cette démarche du mix énergétique, notamment en intégrant l'éolien."