Des jeunes en situation de handicap reconnus pour leurs compétences
La semaine dernière, des jeunes d'IME et des travailleurs d'ESAT de la Mayenne et du Haut-Anjou ont reçu une attestation de reconnaissance de compétences. Elles ont été remises par le réseau Différent et compétent. Un plus pour leur avenir.
21 juin 2021 à 18h16 par Alexis Vellayoudom
7 personnes du Haut-Anjou ont reçu leur attestation
Crédit : Alexis Vellayoudom
C’est une reconnaissance de leur travail, mais surtout de leur savoir-faire. La semaine dernière, 240 personnes ont été mises à l'honneur dans les Pays de la Loire. Elles viennent des IME, ESAT, ITEP ou encore UEEL. Pendant un an, elles ont été suivies par des encadrants pour valider ces acquis d'expérience dans les secteurs de la fabrication industrielle, la restauration, l'horticulture, travaux paysagers, blanchisserie, propreté, menuiserie ou encore couture.
En Mayenne, 14 personnes en situation de handicap et 7 de l'Anjou Bleu ont reçu une attestation de reconnaissance de compétences validée par l’Education Nationale. À Segré, ils sont 3 jeunes de l’Institut médico-éducatif de Clairval et 4 travailleurs de l’ESAT du Haut-Anjou. Les compétences ont été validées par un jury et les attestations remises par le réseau Différent et Compétent, créé en 2014, et qui compte 90 établissements dans son dispositif à démarche inclusive. La cérémonie se déroulait au Relais de Misengrain à Noyant-la-Gravoyère.
Des jeunes qui reprennent confiance
Parmi les jeunes récompensés, Bryan et Adélaïde. Tous les deux sont en référentiel couture à l'IME de Clairval où ils fabriquent des sacs en tissu et en cuire. Pour ces jeunes, c'est un premier diplôme. Une fierté pour Michel, papa d'Adélaïde : "il faut le dire que c'est très difficile d'arriver à des choses comme ça. Adélaïde faisait des crises de convulsion quand elle était petite. Je suis très fier d'elle, très content qu'elle ait son premier diplôme. Il faut qu'elle continue dans ce chemin, aller de l'avant". Sa fille est embauchée à l'IME d'Ecouflant où elle fera du ménage.
À côté, Christelle la maman de Bryan. Selon elle, ça lui a permis de prendre confiance en lui : "Je suis très fière. Honnêtement, le voir tout petit comment il était. Un enfant qui courrait dans tous les sens, on disait qu'est-ce qu'il va devenir. Avec toutes les démarches qu'on a eues, de l'école de la maternelle jusqu'à l'IME. Honnêtement, je les remercie". Bryan va désormais travailler à l'ESAT d'Avrillé.
Une fierté aussi pour Grâce, leur éducatrice technique spécialisée : "ça nous a rapproché, ça a développé plein de compétence dans les échanges. Des choses que je pensais qu'ils savaient faire et d'autres choses que je pensais qu'ils n'arrivaient pas encore à faire, mais qu'ils pouvaient faire".
Des travailleurs récompensés
Il y avait aussi 4 personnes de l'entreprise adaptée du Haut-Anjou pendant la cérémonie. Leur savoir-faire est récompensé avec cette attestation. Etienne a 51 ans, il travaille depuis 20 ans à l'ESAT où il fabrique des harpes lyriques : "c'est le premier diplôme que je reçois. C'est valorisant. Ça montre aux autres ce qu'on fait par rapport aux personnes valides, il n'y a pas de différence".
Titre :Une récompense pour ces deux travailleurs de l'ESAT du Haut-Anjou
Crédit :Alexis Vellayoudom
Nadège, 35 ans, espère avec cette attestation pouvoir intégrer une entreprise "ordinaire" : "je serai capable d'aller ailleurs, je suis prête maintenant. Je n'aurai pas pu faire ça avant, j'étais un peu timide. Ma famille m'a aidée".
C'est ce que confirme Edwige Le Lay, sa monitrice d'atelier : "c'est une récompense. Ils le méritent. Quand ils vont être mis à l'extérieur au moins, ils ont un diplôme pour dire qu'ils sont reconnus de leur savoir-faire. Ils peuvent prétendre aller à l'extérieur travailler".
Titre :Une reconnaissance pour l'avenir explique Nicolas Montagnon
Crédit :Alexis Vellayoudom
Ces jeunes et travailleurs pourront aller vers d'autres entreprises, en stage, en mise à disposition ou tout simplement être embauché, "Cette attestation permet de trouver un emploi ou de cheminer vers d'autres métiers. Pour certains, c'est le premier diplôme de leur vie. Certains pourront très bien aller en milieu ordinaire, certains vont signer le Graal, par un CDI et occuper des mêmes fonctions de d'autres personnes qui ne sont pas en situation de handicap", explique Nicolas Montagnon, référent du réseau en Pays de la Loire. Selon lui, l'accompagnement aussi important pour les personnes que pour les entreprises : "il faut maintenant aider et rassurer les entreprises dans l'accueil d'un salarié en situation de handicap".