En Mayenne. Quitter ou rester sur le réseau social X ? Le dilemme des élus
Hier, plusieurs élus et organismes ont appelé à quitter le réseau social X, ex-Twitter, détenu par le milliardaire américain Elon Musk, pour dénoncer l'évolution de la plateforme.
Publié : 21 janvier 2025 à 16h40 - Modifié : 21 janvier 2025 à 16h40 Alexis Vellayoudom
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Crédit : Alexis Vellayoudom
C'était la question posée hier, faut-il rester sur X ou non ? Alors que se déroulait la cérémonie d'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, plusieurs élus français, principalement de gauche et écologiste, ont appelé à quitter le réseau social, ex-Twitter, détenu par le milliardaire américain Elon Musk, libertarien, soutien des partis d'extrême droite dans le monde et désormais membre du gouvernement américain. En cause, l'évolution de la plateforme, jugée dangereuse et accusée de désinformation.
Ceux qui partent
En Mayenne, dès hier, Géraldine Bannier, députée MoDem de la 2e circonscription, a fait savoir qu'elle quittait le réseau social. "J'ai toujours utilisé Twitter à ma façon : informations, essentiellement locales, positives. Pas de réaction aux invectives. Pas de polémique inutile. Toutefois, au vu de l'actualité, je fais le choix de quitter X", écrit l'élue. Un choix fait également par Solène Mesnager, élue écologiste, originaire de Javron-les-Chapelles, qui explique : "Elon Musk en a fait un outil au service de l’extrême droite, diffusant désinformation et fragilisant nos démocraties. Je choisis de ne plus cautionner cette dérive et d’aller vers un ciel plus bleu". La conseillère régionale migre, comme beaucoup de ses proches, vers le réseau Bluesky, une nouvelle plateforme, similaire à Twitter.
Parmi les départs, on retrouve aussi celui de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Mayenne. Dans un communiqué, la CCI justifice sa décision : "Les controverses autour de la gestion de la désinformation, des discours haineux et des changements dans les politiques de modération ont soulevé des préoccupations sur la sécurité et l'intégrité des échanges publics. La CCI privilégie une communication respectueuse, inclusive et sécurisée, et ne souhaite pas être associée à une plateforme qui peine à répondre à ces enjeux cruciaux".
Ceux qui restent
Au Parti socialiste, auquel appartient Guillaume Garot, député de la 1er circonscription de la Mayenne, les élus seront désormais présents sur les deux réseaux sociaux, X et Bluesky. Dans un communiqué, le groupe des députés Socialistes et apparentés parle d'un grave signal d'alerte pour les démocraties. "A travers l'utilisation d'algorithmes, l'absence de modération, des propos haineux et mensongères, Elon Musk et Mark Zuckerberg se font, avec leurs réseaux sociaux, les agents du chaos". Il demande le lancement d'un groupe de travail transpartisane pour travailler sur la régulation de ces plateformes.
Je reste sur X afin de faire entendre mes opinions et pour combattre la désinformation de l’intérieur. Je ne veux pas pratiquer la politique de la chaise vide. Pour autant, je suis convaincu qu’il y a urgence à légiférer pour renforcer la régulation sur les réseaux sociaux. pic.twitter.com/d4bU2CFBwa
— Yannick FAVENNEC (@yfavennec) January 21, 2025
Dans le même temps, Yannick Favennec, député Liot de la 3e circonscription de la Mayenne, a défendu sa position de rester sur le réseau social. "Je reste sur X afin de faire entendre mes opinions et pour combattre la désinformation de l’intérieur. Je ne veux pas pratiquer la politique de la chaise vide. Pour autant, je suis convaincu qu’il y a urgence à légiférer pour renforcer la régulation sur les réseaux sociaux". Un avis partagé par l'eurodéputé mayennaise Valérie Hayer (Renaissance). Dans une longue tribune portée dans les colonnes de nos confrères de Ouest-France, elle appelle à mener un combat législatif.
D'autres élus importants de la Mayenne ne se sont pas exprimés sur la question. En Maine-et-Loire, aucun élu n'a pris position. Les comptes des députés, sénateurs et maires des principales villes sont toujours actifs.