Législatives. Priorités, réforme des retraites : 3 questions aux candidats de la 7e circonscription Angers-Segré

A deux jours des élections législatives, les sept candidats de la 7e circonscription du Maine-et-Loire Angers-Segré donnent leur priorité, leur sujet phare et leur regard sur la réforme des retraites.

Publié : 28 juin 2024 à 11h52 - Modifié : 28 juin 2024 à 11h59 par Alexis Vellayoudom

Les sept candidats sur la 7e circonscription du Maine-et-Loire

Crédit : Cyprien Legeay

Ce 30 juin, vous vous déplacerez aux bureaux de vote pour le 1er tour des élections législatives. À deux jours du scrutin, Oxygène Radio vous propose un focus sur les candidats de la 7e circonscription du Maine-et-Loire. Les sept prétendants au poste de député ont tous répondu à trois questions, leur priorité s'ils sont élus, le sujet qui leur tient à coeur et leurs avis sur la réforme des retraites. A noter que ce jeudi 27 juin, le huitième candidat s'est désisté. 


 


Valérie Gorioux (suppléant : Philippe Soret) - Reconquête


A 66 ans, Valérie Gorioux se présente pour la deuxième fois aux élections législatives. Après la 5e circonscription du Maine-et-Loire, celle de Cholet, en 2022, déjà sous l'étiquette Reconquête, elle débarque dans la 7e. Aujourd'hui retraitée, elle a été successivement enseignante, directrice de maison de retraite, et conseillère en développement des entreprises auprès des TPE/PME à la Chambre de commerce et d'industrie du Maine-et-Loire. Engagée depuis trois ans auprès d'Eric Zemmour, car elle l'a "trouvé brillant et courageux, parce qu'il aborde les sujets qui fâchent et qu'on met sous le tapis habituellement"


Sa priorité - Le prix de l'énergie


Dans cette 7e circonscription majoritairement rurale, "beaucoup de nos concitoyens ont besoin de leur voiture pour aller travailler, contextualise la candidate de Reconquête. Donc je ferais ma première réforme sur l'énergie, c'est urgentissime !" Avec en premier lieu, la baisse des taxes sur le carburant, l'électricité, et le gaz, mais aussi la renégociation du traité européen de l'ARENH, l'accès régulé à l'énergie nucléaire historique. "Si nous pouvions payer l'électricité que nous produisons au prix de revient, ça serait déjà une grande bouffée d'oxygène pour tous les habitants et entreprises locales." Valérie Gorioux se prononce également "pour un retour de la politique de l'énergie nucléaire stoppée par Emmanuel Macron, avec la réouverture des centrales fermées".


Le sujet qui lui tient à coeur - L'éducation


En lien avec son ancienne profession, la candidate de Reconquête aimerait concentrer ses efforts sur l'Education nationale, "qui se dégrade depuis mai 1968, l'école n'assure plus son rôle d'ascenseur social. On a remplacé les apprentissages fondamentaux par l'introduction des idéologies - comme la théorie du genre - dans un lieu qui doit rester inviolable". La solution, selon elle : revenir à l'instruction qui assurera les fondamentaux (savoir lire, écrire et compter) et faire preuve d'autorité.


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


Valérie Gorioux ne compte pas revenir sur cette réforme, "qui était aussi présente dans le programme d'Eric Zemmour, précise-t-elle. Avec la baisse de la natalité, on aura un problème pour financer les retraites dans les années à venir, il faut qu'on travaille plus longtemps". En revanche, si elle est élue, elle souhaite le rétablissement "des régimes spéciaux pour les artisans, les travailleurs de nuit" et soutiendrait des mesures favorables "pour les mères qui choisissent d'élever leurs enfants", comme la réduction du nombre de trimestres de cotisation pour une retraite à taux plein.


 


Céline L'Huillier (suppléant : Luc Chouette) - Lutte ouvrière


Céline L'Huillier, 48 ans, n'en n'est pas à son premier coup d'épée sous l'étiquette Lutte ouvrière. Enseignante dans un collège à Trélazé, avec des élèves en grande difficulté scolaire, en classe Segpa, elle se souvient avoir "commencé son engagement politique en décembre 1995, lors des grandes grèves contre une réforme des retraites, déjà".  


Sa priorité - Le pouvoir d'achat des travailleurs


Une première mesure à prendre ? "Une réelle augmentation des salaires, pensions et allocations, qui doivent être indexés sur l'augmentation des prix", répond sans détour la candidate LO. Mais selon elle, "on n'a pas de sauveur suprême, il ne suffira pas de le porter à l'Assemblée nationale : il faudra aussi que ce soit relayé dans la rue par des grèves massives". Conforme à la vision de son parti, la candidate se voit surtout comme "la porte-parole des travailleurs, des classes populaires. Je les encouragerai à s’organiser, à faire grève pour arracher les richesses à la bourgeoisie".


Le sujet qui lui tient à coeur - Le maintien des services publics


Difficile de choisir un seul sujet à mettre en avant pour la candidate Lutte ouvrière, qui dit vouloir "lutter contre la dégradation des services publics. Si les écoles, les hôpitaux manquent cruellement d'argent, ce n'est pas une fatalité". La solution selon Céline L'Huillier : piocher "dans l'énorme budget du réarmement, et arrêter toute cette propagande autour de la marche à la guerre". Outre les services publics, la candidate s'engage contre "toutes les attaques contre les travailleurs, y compris les travailleurs immigrés". Dans cet objectif, elle prône l'abrogation de la loi immigration et de la loi sur l’assurance chômage.


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


Céline L'Huillier était de tous les cortèges de grève contre la dernière réforme en 2023. "Je suis ulcérée par cette réforme et bien sûr, favorable à son abrogation. Là aussi, il va falloir s’appuyer sur une mobilisation collective des travailleurs, pour obliger les hommes et femmes politiques à passer à l’acte". Les nombreuses mobilisations l'an dernier n'ont pas empêché la réforme d'entrer en application, mais "il aurait fallu continuer ces grèves, d'après la candidate. "Les congés payés par exemple, on les a eus par des occupations d’usines en 1936 !"


 


Sandrine Boullais-Challier (suppléant : Joseph Julienne) - Les Républicains


A 52 ans, Sandrine Boullais-Challier, habitante de Sainte-Gemmes d'Andigné, repart en campagne. Après les élections municipales en 2020, puis départementales en 2021 avec Raphaël de la Salmonière, c'est désormais dans la bataille des législatives qu'on retrouvera l'élue d'opposition à Segré-en-Anjou Bleu et à Anjou Bleu Communauté. Cette mère de sept enfants, ancienne membre du Mouvement pour la Ruralité, sera cette fois-ci sous l'étiquette Les Républicains. C'est la première fois que la consultante commerciale en agence intérimaire se présente aux élections législatives. Sandrine Boullais-Challier veut "être une candidate de terrain qui remonte toutes les problématiques qu'on peut rencontrer et qui sont mises en lumière au niveau national". Elle se propose d'être la personne courageuse qui va porter ses problématiques sur le territoire. 


 


Sa priorité - Les Ehpad


Pour Sandrine Boullais-Challier, la priorité, c'est la situation des Ehpad et notamment le manque de personnel qui "occasionnent une surcharge de travail pour le personnel médical", a t-elle constaté sur le terrain . Selon elle, ce point urgent "conduit certaines familles à aider dans les Ehpad pour servir le repas à leurs parents par exemple". La candidate Les Républicains souhaite porter ce sujet et "les aidants qui doivent abandonner leur travail pour prendre soin d'un parent".


 


Le sujet qui lui tient à coeur - L'agriculture


Agricultrice pendant une dizaine d'années, c'est naturellement que la candidate a porté son attention sur le sujet. Sandrine Boullais-Challier souhaite travailler sur le maintien de l'agriculture en France."Il faut assurer un salaire décent aux agriculteurs, donner l'envie aux jeunes de s'installer et revaloriser les retraites agricoles. Lors de mon travail de technico-commercialle agricole, j'ai vu, par exemple, des jeunes qui, en reprenant l'exploitation de leurs parents, aligner 70 heures de travail hebdomadaire parce qu'ils sont plus réactif". La candidate Les Républicains milite aussi pour un abaissement des normes. "On arrive à une période où les contraintes climatiques deviennent omniprésentes. A l'heure actuelle, un agriculteur a des fenêtres météo très petites pour travailler. Si on adjoint ça à des normes, à de l'administratif, je pense que ce n'est pas tenable. Il faudrait aller vers des simplifications au niveau réglementaire et administrative", poursuit-elle. Enfin Sandrine Boullais-Challier défend la souveraineté alimentaire. "J'ai silloné pendant six mois des exploitations agricoles et les problématiques, je les avais directement"


 


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


Une réponse claire, la réforme des retraites doit être maintenue. "Si on ne veut pas que les caisses soient déficitaires, il faut maintenir cette réforme tout comme l'âge de départ actuel. Et pour cela, il faut créer des emplois en réindustrialisant pour que les caisses puissent se renflouer et continuer à payer les générations qui arrivent". Sandrine Boullais-Challier souhaite également indexer les retraites sur le coût de la vie. "Pouvoir donner un coup de pouce à un bon nombre de retraités car ils ont vu une perte de leur pouvoir d'achat ces dernières années. Et il faut préciser qu'avant 1980, l'âge de la retraite était à 65 ans. Aujourd'hui, il y a des gens qui ont passé l'âge de départ à la retraite et qui ont repris du service"


 


Régis Crespin (suppléante : Lydie Crevenna) - Debout la France


Deux ans après une première candidature, Régis Crespin, 65 ans, se lance dans une nouvelle campagne des législatives sous l'étiquette de Debout la France !, le parti politique de Nicolas Dupont-Aignan. Gaulliste, l'artisan taxi d'Avrillé prône "un retour de la politique lancée par le général de Gaulle en mai 1958. On travaille pour les hommes et ensemble"


 


Sa priorité - Rétablir la sécurité


"La priorité, c'est de rétablir la sécurité dans notre territoire et surtout rétablir cette capacité que peuvent avoir nos concitoyens à vivre sereinement", déclare Régis Crespin. Selon lui, il faut que chacun puisse rester à l'endroit qu'il a choisi. Il veut mettre en place des moyens de transport efficaces. "Ce n'est pas un bus le matin, le midi et le soir qui va permettre aux gens de rester en zone rurale. Il faut retrouver cette convivialité entre la ville et la campagne. Il faut vivre librement et que l'Etat vive comme nous vivons aujourd'hui", poursuit le candidat de la 7e circonscription de Debout la France !. 


 


Le sujet qui lui tient à coeur - Le développement des territoires


Arisan taxi depuis plus de 20 ans et Régis Crespin possède aussi une formation commerciale en développement touristique et marketing. Le développement harmonieux des territoires est un sujet cher à ses yeux. "Il faut que tous les territoires aient cette capacité à accueillir de l'emploi qui permet à des communes d'installer des PME. Il faut également que les gens qui travaillent dans une entreprise puissent se loger à même pas 10 minutes de leur lieu de travail", affirme Régis Crespin. Il souhaite également la reconstruction des services publics au service des gens. Un travail "récompensé en donnant aux gens les moyens d'être autonomes", déclare-t-il. 


 


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


"Si je suis élu, je souhaiterai qu'un travailleur ait tout à fait le droit de prendre sa retraite avant 64 ans, en tout cas à l'âge qu'il a envie". Le candidat souhaite abroger la réforme des retraites. Selon lui, "cette réforme des retraites est inutile et injuste !"


 


Guillaume Jouanneau (suppléante : Marie Fortin) - Nouveau Front populaire


Après la NUPES en 2022, Guillaume Jouanneau, affilié socialiste, est de nouveau investi par cette alliance, cette fois, sous l'équitte du Nouveau Front populaire. Ce conseiller d’entreprises agricoles de 36 ans est également élu municipal d'opposition à Montreuil-Juigné. "J'ai toujours défendu les valeurs de la gauche, la justice sociale, l'équité, avec une forte dominante sur la transition écologique".


Sa priorité - L'urgence sociale


A l'image du Nouveau Front populaire, Guillaume Jouanneau veut répondre à "l'urgence sociale par un programme de rupture, pris dans 15 jours suivant l'élection. Avec plusieurs mesures : l'augmentation du SMIC à 1600 euros, la hausse des petites retraites, la hausse de 10 % des traitements des fonctionnaires et permettre un prix rémunérateur pour les agriculteurs, via des prix planchers et négiociations." Quand on lui demande comment seront financées ces réformes, il évoque un effort bien plus important par "les plus privilégiés", en modifiant le nombre de tranches pour l'impôt sur le revenu et en portant "une charge fiscale plus importante sur les hauts patrimoines et les grandes entreprises, via les impots sur les sociétés, les transactions financières, et les super-profits".


Le sujet qui lui tient à coeur - L'agriculture et la transition écologique


Par sa profession, Guillaume Jouanneau se dit particulièrement attentif à la situation des agriculteurs, avec "la nécessité de changer de modèle dans l'agriculture, à cause du changement climatique". "Sans opposer les différentes agricultures et les citoyens", le candidat socialiste aimerait accompagner la profession pour qu'elle soit actrice du changement climatique. D'une manière plus générale, il se dit très sensible à la transition écologique dans tous les domaines de la société.


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


Là aussi conforme à son étiquette Nouveau Front populaire, le candidat veut "abroger dans les 15 jours le décret qui passe l'âge de départ à 64 ans, pour un retour à 62 ans". Mais Guillaume Jouanneau voit plus loin et souhaite revenir à un âge de départ à la retraite à 60 ans, en réintégrant des critères de pénibilité, "pour rendre de la justice sociale à ce système".


 


Clémence Lascaud (suppléant : Mathis Perrault) - Rassemblement national


C'est une première élection pour Clémence Lascaud. À 29 ans, la Mayennaise d'origine, désormais résidente à Angers, a rejoint le RN à l'automne dernier. "J'ai toujours été intéressée par la politique. Je regarde régulièrement l'Assemblée nationale, les commissions sociales et culturelles. Je ne me voyais plus rester inactive au vu de ce qu'il se passait dans notre pays. Je me reconnaissais dans les questions patriotes et l'approche de la relation avec les gens", confie celle qui a d'abord travaillé dans le milieu associatif autour des questions d'accompagnement de la parentalité, avant de devenir coordinatrice d'actions culturelles. 


 


Sa priorité - Le pouvoir d'achat


Dans la lignée de son groupe politique, Clémence Lascaud mise sur la baisse de la TVA sur les énergies de 20 % à 5,5 % pour redonner du pouvoir d'achat aux Français. "Elle entrera en application très rapidement et fera diminuer le prix de l'essence et du gasoil. Aujourd'hui, quand on vit dans des circonscriptions très rurales comme la nôtre, on n'a pas le choix de prendre sa voiture pour se déplacer. Elle va permettre de rendre directement du pouvoir d'achat aux personnes qui vivent dans notre circonscription". Le Rassemblement national et sa candidate souhaitent aussi refaire de la France, "un paradis énergétique afin que les Français puissent bénéficier d'un coût français", en renégociant le prix de l'électricité avec l'Union européenne et en relançant le nucléaire. 


 


Le sujet qui lui tient à coeur - La protection de l'enfance


Avec une maman famille d'accueil et un passage dans l'accompagnement à la parentalité, Clémence Lascaud considère ce sujet comme essentiel. "C'est un sujet qui m'a construit et permis de devenir adulte, parfois, même un peu plus rapidement sur certains sujets". Elle souhaite relancer rapidement la Commission d'enquête sur l'Aide sociale à l'enfance, interrompue après la dissolution de l'Assemblée nationale et qui devait identifier les manquements actuels de la politique de l’aide sociale à l’enfance, cibler les défaillances de la gouvernance et faire des recommandations législatives, réglementaires et budgétaires. "Quand vous rencontrer des éducateurs spécialisés qui vous expliquent, qu'ils gèrent plus de 40 dossiers parce qu'ils ne sont pas assez et pas reconnus, ça pose une réelle question. Je souhaite qu'on revoit les procédures de jugement et qu'on s'interroge sur, où passe l'argent". Elle pointe aussi du doigt le manque de place dans les foyers et les familles d'accueils, "les services sont contraints de renvoyer des enfants dans leurs familles alors qu'il y a des décisions de justice qui ont été prises pour leur protection, ça pose un réel problème pour la protection de ces enfants". 


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


"On veut abroger cette réforme dès que possible". Dans la lignée de son parti politique, Clémence Lascaud défend un âge légal de départ à la retraite à 60 ans avec 40 annuités pour les personnes qui ont commencé à travailler avant 20 ans, avec une progressivité. Pour les autres, Jordan Bardella, a précisé les contours cette semaine. L'âge légal de départ à la retraite sera remis à 62 ans pour les personnes ayant commencé à travailler après 20 ans, avec une obligation de 42 annuités de cotisations pour une avoir une retrait à taux plein. Le projet est chiffré à 1,6 milliard d'euros selon le parti. "J'invite les électeurs à se renseigner correctement sur notre programme sur notre site officiel, de ne pas croire les fake news qui circulent", interpelle Clémence Lascaud. 


 


Philippe Bolo (suppléante : Patricia Maussion) - MoDem


A 57 ans, le député sortant de cette 7e circonscription du Maine-et-Loire aurait pu ne pas repartir, déçu par la dissolution de l'Assemblée nationale et le discours du président de la République qui a suivi. "J'aurais aimé qu'il y ait un peu de mea-culpa et de remise en cause de la partie chef d'État et du gouvernement". Elu en 2017, puis en 2022 sous l'étiquette MoDem, il a toujours été affilié à la majorité présidentielle, mais l'ancien adjoint au maire d'Avrillé, soutenue par le parti du chef d'état qui n'a pas présenté de candidat face à lui, souhaite désormais que les élus MoDem "gardent leur indépendance, la majorité devra écouter ce qui disent nos membres"Philippe Bolo faisait partie lors de son dernier mandat de la commission des Affaires économiques et de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques. 


Sa priorité - L'accès à la santé


Parmi les nombreux sujets évoqués par l'élu, la santé apparaît comme une priorité sur le territoire, où "avoir un rendez-vous médical devient complexe, même lorsqu'il y a un caractère urgent, ou alors, le rendez-vous peut être loin de chez soi". Philippe Bolo évoque aussi les difficultés pour les pharmacies à s'approvisionner en médicaments. Face à ce constat, le candidat n'évoque pas de mesure précise, mais insiste sur "l'importance d'une méthode pour obtenir des résultats, sans oublier les spécificités des zones rurales, en privilégiant les collectivités territoriales et les associations". Il souligne l'intérêt de travailler avec tous les élus concernés par le sujet, sans tenir compte de leur étiquette politique.


Le sujet qui lui tient à coeur - La lutte contre la pollution plastique


Déjà co-auteur d'un rapport sur le sujet en 2020, Philippe Bolo aimerait poursuivre ce travail autour de la pollution plastique, s'il est réélu. "Les solutions sont encore devant nous, assure-t-il. Cette pollution reste invisible, mais les microplastiques sont présents partout, même dans nos organismes : dans le sang, le lait maternel... C'est un vrai sujet de santé, avec un impact sur le climat et la biodiversité, pour nous et pour les générations futures". L'élu aimerait poursuivre son travail au sein de la coalition internationale avec la négociation d'un traité, qui "nous aidera nous Français, et l'ensemble de la planète".


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


Le candidat MoDem reste favorable à une réforme du système des retraites, pour assurer sa pérennité financière, avec le vieillissement de la population. Mais il dit "préférer la réforme des retraites de 2017, celle à points, qui prenait en compte la pénibilité, par rapport à la réforme de 2023". Selon Philippe Bolo, "tant que le système est équilibré financièrement, chacun cotise et prend sa retraite quand il le souhaite : si on a commencé à travailler plus tôt, on pourra partir plus tôt".


 


Raphaël de la Salmonière, le candidat Divers droite s'est retiré de la campagne (ndlr : l'interview a été réalisée avant son retrait, mais n'ayant pas été déclaré officiellement en préfecture, il est toujours possible de voter pour ce candidat. En conséquence, la rédaction d'Oxygène Radio a pris la décision de rendre public ses réponses). 


À trois jours du 1er tour, Raphaël de la Salmonière, 30 ans, a décidé de se désister. "Compte tenu de la configuration électorale de notre circonscription, j'ai décidé d'oeuvrer pour l'Union des Droites et donc de retirer ma candidature", écrit dans un communiqué l'élu d'opposition de Segré-en-Anjou Bleu. Auparavant, ce conseiller en gestion de projet dans l'industrie aéronautique et navale avait participé aux élections municipales en 2020 et aux élections départementales de 2021 avec l'autre candidate de droite, Sandrine Boullais-Challier. 


 


Sa priorité - L'accès à la santé 


"On est aujourd'hui au bout d'un chemin, une impasse", confie le candidat qui veut lutter contre la désertification médicale. Parmi ses propositions, la révision du système de formation pour les professionnels de santé. "On a augmenté le numerus clausus, c'est vrai, mais j'aimerais que ça s'accompagne d'un ensemble de moyens pour former davantage, mais pas forcément plus vite". Le candidat Divers droite souhaite aussi inciter les futurs médecins à venir exercer en milieu rural, "soit en échange de bourse pendant leurs études avec un engagement derrière de venir exercer 5 ou 10 ans dans les milieux nécessiteux ou alors une obligation d'exercer, d'au moins 10 ans, pour les professionnels qui viennent d'être formés". Un projet qui se rapproche de la régulation d'installation des médecins, mais Raphaël de la Salmonière s'en défend. "Je ne suis pas forcément pour, parce que parfois, on a des situations très administratives et qui ne collent pas à la réalité. Elles peuvent parfois remettre en cause des équilibres. Je pense, par exemple, à l'installation de pharmacie comme on a pu voir à Noyant-la-Gravoyère qui va perdre sa pharmacie, car les médecins sont partis". 


 


Le sujet qui lui tient à coeur - Les communes nouvelles


Depuis qu'il est élu à Segré-en-Anjou Bleu, Raphaël de la Salmonière et son groupe n'ont pas cessé de dénoncer la centralisation de la commune nouvelle. "Il y a un réel problème et une vraie fracture. On a ôté le premier échelon et le premier contact de l'administration à nos citoyens", justifie le candidat Divers droite. "On a mis en place dans l'espoir de créer des économies d'échelles. C'est-à-dire de réduire les charges, le personnel. Ce qu'on se rend compte, c'est qu'on davantage de personnel, des charges qui continuent d'augmenter et se traduisent par l'augmentation des impôts locaux". L'élu propose de recréer des centres de gestion dans chacune des communes historiques, "pour pouvoir y retransférer des compétences pour s'emparer des problématiques des communes, la culture, l'entretien du patrimoine, des espaces verts, des affaires sociales et d'urbanisme. On veut faire venir des populations dynamiques et éviter de transformer ces communes rurales en communes dortoirs". Le démantèlement de ces communes ? Non, mais le candidat veut réadapter la taille de ces communes nouvelles. Il est d'ailleurs favorable à un référendum. 


 


L'âge légal de départ à la retraite à 64 ans ?


"Je ne reviendrai pas dessus", clame l'élu segréen. "On a besoin de réaliser des efforts pour travailler notre bonne santé financière". Mais pour le candidat, la problématique est ailleurs. "Le vrai moyen, c'est de travailler sur la productivité nationale, de chercher à diminuer les charges sociales, les charges patronales, chercher à être plus compétitif sur la scène internationale et éventuellement protéger nos indsutries de la concurrence internationale, et les aider à se réimplanter sur notre territoire".