Dans le Maine-et-Loire, un député interroge les entreprises sur l'impact de la crise sanitaire

Philippe Bolo, député de la 7ème circonscription Angers-Segré, a mené une enquête auprès de 380 entreprises du Maine-et-Loire. Impact sur le chiffre d'affaire, problèmes rencontrés, mise en place des aides, il livre les conclusion.

Publié : 14 avril 2020 à 12h12 - Modifié : 14 avril 2020 à 12h52 par Alexis Vellayoudom

380 entreprises ont répondu à son enquête

Crédit : Coralie Juret

Les entreprises ont la parole ! Au départ, elle devait se limiter à sa circonscription, l'enquête flash s'est finalement propagée à l'ensemble du département du Maine-et-Loire. Le député Philippe Bolo voulait connaître la situation des entreprises dans ce début de crise sanitaire, il a donc mené une enquête qui s'étend du 20 mars au 1er avril. En partenariat avec les organisations professionnelles, sectorielles et les trois chambres consulaires de l'agriculture, du commerce et industrie et des métiers et de l'artisanat, il a pu récolter les réponses de 380 entreprises. 




J'ai réalisé une enquête pour comprendre la situation des entreprises face au #covid_19Pour connaître la synthèse des 3⒣8⒣0⒣ réponses reçues ��️https://t.co/QDl2HKDcop pic.twitter.com/zlE2Ks4Odc


— Philippe Bolo (@phbolo) April 8, 2020




Parmi les participants, sept secteurs majoritairement représentés : le bâtiment, le commerce, l'agriculture, les services, la restauration, l'industrie et l'agroalimentaire. Les entreprises représentés sont principalement de la 7ème circonscription (49 % des réponses) et du Maine-et-Loire (43 %), une minorité est hors-département (8 %). 78 % des entreprises ont moins de 10 salariés.



Les commerces et la restauration sont fortement impactés



Le député a d'abord demandé aux participants d'estimer leur vulnérabilité face à cette crise sur une échelle de 1 à 10. 31 % ont répondu 10, la moyenne s'élève à 7,6. Parmi les secteurs qui estiment être les plus impactés, les commerçants et les restaurateurs où la majorité d'entre eux estiment leurs pertes à plus de 75 % de leur chiffre d'affaire. "C'est variable d'une entreprise à l'autre, d'un secteur à l'autre. Ca dépend de la taille de l'entreprise, de leur marché [...] le problème vient surtout de la fermeture des établissements et l'absence de clients", précise Philippe Bolo. 





Deux autres secteurs s'estiment vulnérables mais avec moins de perte de chiffre d'affaire, le bâtiment "le problème vient plutôt de la difficulté à s'approvionner" et le secteur des services où il y a une réduction des commandes. En revanche, les secteurs de l'industrie et de l'alimentation se sentent moins touchés . "On n'a pas de réponse de l'horticulture, hors c'est un secteur qui souffre beaucoup", souligne le député. La principale crainte de ces deux secteurs, les débouchés pour pouvoir écouler leurs stocks pour l'agriculture et l'arrivée de matières premières pour l'industrie.



Cinq préconisations du député



Que faire pour les entrepises après la crise sanitaire ? Au terme de l'enquête, le député a établi des préconisations, "le suivie des entreprises doit se prolonger au-delà de la période difficile pour s'assurer que les entreprises n'aient pas de difficulté à l'avenir". Le député préconise la mise en place d'un observatoire de la santé économique des entreprises pour "mesurer, sur le long terme, la dynamique de relance et la capacité financière à honorer les reports de charges consentis". Parmi les autres préconisations, une stratégie de relance de l'économie "n'oubliant pas les territoires [...] il convient dès lors d’envisager une relance de l’activité qui associe les collectivités territoriales aux différentes échelles. Pou chaque entreprise sauvée, ce sont des retombées directes et indirectes pour les territoires autant que pour l’Etat". 





Le député propose également la simplification des démarches administratives, une nouvelle coopération avec les organisations professionnelles et une meilleure lisibilité des orientations gouvernementales. En effet, les entreprises ont également été interrogées sur les dispositifs qu'elles envisagent de demander et leurs difficultés à en bénéficier. Dans l'ensemble et pour la mjaorité des secteurs, le chômage partiel, le fonds de solidarité et le report des échéances fiscales et sociales seront sollicités mais sont difficiles ou très difficiles à mettre en place.



Quelle leçon tirée de cette crise ?



Au-delà de l'enquête, Philippe Bolo a observé les différentes luttes de l'état contre les pénuries de masques, de respirateurs, de médicaments ou encore les besoins alimentaires. Pour lui, il y aura au moins un enseignement à tirer de cette crise "finalement on était très dépendant de pays comme la Chine et on n'a perdu un peu en souveraineté donc en capacité à être autonome sur des choses essentielles. Et ça interrogera, je l'espère, le fait qu'il y ait des industriels qui relocalisent en France, grâce à des aides de l'Etat, des productions, ce qui fait que lorsqu'on a des crises de cette nature, on ne soit pas obligé d'aller chercher à l'autre bout du monde des produits essentiels".





Le député Philippe Bolo pense réaliser une autre enquête pour analyser les conséquences dans le temps.