Déconfinement : la stratégie du gouvernement
Ce mardi 28 avril, le Premier Ministre présentait devant l'Assemblée Nationale son plan pour la sortie du confinement en France à compter du 11 mai. Le point sur ses annonces.
Publié : 28 avril 2020 à 17h27 - Modifié : 28 avril 2020 à 17h43 par Coralie Juret
Le Premier Ministre Edouard Philippe a présenté la stratégie de déconfinement du gouvernement mardi
Crédit : Assemblée Nationale
Depuis le 14 avril le nombre d'hospitalisations en raison du coronavirus a diminué, de 32 000 cas à 28 000 cas. Le nombre de malades du Covid-19 en réanimation baisse lui aussi, de 7100 le 8 avril à 4600 désormais. "La décrue est engagée" confirme donc Edouard Philippe, une décrue "lente mais régulière". D'après une étude de l'école des Hautes études de santé publique, 62 000 décès ont été évités sur un mois grâce au confinement. Sans cette mesure il aurait manqué 105 000 lits en réanimation.
Protéger, tester, isoler
Cependant "un confinement prolongé aurait des conséquences gravissimes" pour l'économie, la scolarisation ou encore les libertés assure aussi le Premier Ministre, il faut donc "prudemment procéder à un déconfinement". Le risque de voir repartir l'épidémie est "sérieux", le gouvernement oriente donc sa stratégie sur 3 axes : "protéger, tester, isoler".
20 millions de masques lavables au 11 mai
"Il y aura assez de masques pour tout le monde" a rassuré Edouard Philippe. Ils seront en vente dans tous les commerces et les collectivités se verront accompagnées à hauteur de 50 % des coûts, dans la limite d'un plafond défini. Les collégiens en recevront, les particuliers sont invités à en confectionner dans le respect des consignes de l'AFNOR.
700 000 tests par semaine
Les virologues estiment entre 1000 et 3000 le nombre de nouveaux cas journaliers de Covid-19 après le déconfinement. Ils seront testés systématiquement, en incluant les personnes croisées par ces malades les jours précédents, estimé entre 20 et 25. Les laboratoires de recherche et laboratoires vétérinaires seront habilités pour effectuer les tests virologiques afin que ces prélèvements par PCR soit accessibles à proximité pour chacun. Leur coût sera pris en charge à 100 % par l'assurance maladie.
Les malades et leurs cas contacts seront invités à s'isoler, des brigades seront dédiées à leur identification dans chaque département et à l'application de cette doctrine.
Une application pour identifier les chaînes de contamination
L'isolement des malades est une "précaution collective", et une "responsabilité individuelle" pour chacun a insisté le chef du gouvernement, précisant qu'il y aurait des dispositifs de contrôle si nécessaire. Les préfets et collectivités seront chargés des plans d'accompagnement localement. Un malade pourra choisir de se confiner chez lui, et dans ce cas avec l'ensemble des membres de son foyer, ou dans un lieu mis à sa disposition, des hôtels notamment.
L'application StopCovid en cours d'élaboration sera quant à elle "complémentaire", pour identifier les chaînes de contamination dans des lieux plus denses à l'image des transports en commun. "Elle pose la question des libertés publiques et individuelles", a reconnu Edouard Philippe, promettant qu'elle ferait "l'objet d'un vote avant sa mise en oeuvre" en France.
Déconfinement progressif et gradué
D'ici le 11 mai, les indicateurs de l'épidémie seront suivis de près, département par département. "S'ils ne sont pas au rendez-vous, il n'aura pas de déconfinement ou il sera plus strict", a prévenu le Premier Ministre. "Des incertitudes qui doivent inciter à la plus grande discipline" pour cette première phase qui durera jusqu'au 2 juin. La suivante s'étirera jusqu'à l'été.
Enfin le 7 mai, nous saurons quels départements seront en verts, près à être déconfinés, ou en rouge, avec un cadre plus strict. Dès ce jeudi, le Directeur général de la Santé publiera une carte en ce sens tous les soirs.