Grève des enseignants : des actions à venir sur le Segréen
C'est un mouvement sans précédent chez les enseignants du Segréen. Ils étaient une trentaine réunis en assemblée générale hier matin à Saint Martin du Bois, pour décider de la suite de leur grève reconductible contre le projet de loi Blanquer.
Publié : 26 mars 2019 à 10h32 - Modifié : 26 mars 2019 à 11h11 par Coralie Juret
Une trentaine d'enseignants participait à l'AG de secteur hier à Saint Martin du Bois. Du jamais-vu.
Crédit : CJ
C'est une mobilisation sans précédent chez les enseignants du Segréen : depuis le début de l'année ils se mobilisent contre la loi Blanquer, mais les manifestations de mardi ont marqué un tournant. Ils sont depuis hier en grève reconductible (douze établissements concernés hier à Segré, Le Lion d'Angers, Noëllet, Grez-Neuville ou encore Marigné). Une trentaine d'entre eux était réunie à Saint Martin du Bois autour de Cathy Gadbin, secrétaire adjointe du Snudi-FO 49.
"Le projet de loi Blanquer c'est la casse de l'école publique, avec l'article n°1 qui va nous empêcher de nous exprimer si la loi passe" martèle la syndicaliste. "L'article 6 pour regrouper les écoles au sein du collège de secteur, ça veut dire la suppression des écoles rurales, la suppression du service de proximité" redoute Cathy Gadbin.
"On fait du sur-mesure tous les jours" confie pourtant une directrice, mais avec ce projet de loi que l'un de ses collègues met en parallèle avec la réforme des collectivités, on va vers des "hyperécoles" dans les "hypercommunes" assène-t-il. Des regroupements, et une perte de proximité qu'imagine aussi cette enseignante qui souhaite rester anonyme.
"La commune nouvelle, c'est plusieurs interlocuteurs, les décisions sont retardées parce qu'il y a beaucoup de réflexion. Quand on a cette loi qui arrive en plus, on retarde encore plus la concrétisation d'actions" s'inquiète-t-elle. "Pour une dégradation du service public" soupire l'enseignante. Les dérogations qui seraient accordées aux Jardins d'enfants pour délivrer une instruction aux 3-6 ans pose aussi question sur l'avenir des écoles maternelles, soulignent des grévistes.
Des actions et réunions sont à venir ces jours-ci pour informer les parents, "car c'est pour les élèves que nous nous mobilisons" rappellent Cathy Gadbin et ses collègues du Segréen.
Les enseignants distribueront des tracts devant les écoles et sur les marchés de Segré, Pouancé, Le Lion d'Angers et Sainte Gemmes d'Andigné cette semaine, ils seront aussi au cross USEP du Lion d'Angers cet après-midi. Des banderoles vont être déployées sur toutes les écoles du secteur partiellement en grève ou fermées, pour défendre leur "attachement" à ces établissements ruraux qu'ils craignent être en voie de disparition.