Manif intersyndicale : des enseignants en nombre à Segré mardi
80 personnes ont défilé mardi à Segré, selon les comptes de la CGT. Parmi eux, plusieurs enseignants et ATSEM d'écoles fermées pour la journée.
Publié : 21 mars 2019 à 9h52 - Modifié : 21 mars 2019 à 10h51 par Coralie Juret
Ils venaient de Bel-Air, Pouancé, Châtelais ou encore Segré pour protester contre la loi Blanquer.
Crédit : CJ
Il y avait 80 manifestants à Segré mardi, selon les comptes de la CGT locale. Le mouvement national conduit par une intersyndicale se voulait répondre à "l'urgence sociale" en réclamant de meilleurs salaires et de meilleures retraites, mais aussi des moyens pour les services publics.
Les écoles rurales vont pâtir de la Loi Blanquer, prévient Laurent Grosbois. L'ancien directeur d'école était dans le cortège segréen mardi matin, en colère : "toutes les écoles autour d'un collège dépendraient du directeur du collège, qui serait le supérieur hiérarchique", croit se souvenir Laurent Grosbois. "Ce qui veut dire en gros qu'on supprime tous les directeurs d'école, et on adjoint à ce directeur d'école un ancien directeur. Ça veut dire que la proximité n'existe plus, les parents rencontreront qui, verront qui ?" interroge cet enseignant retraité. "C'est encore l'éloignement du service public", lâche-t-il.
Ce regroupement signifie "moins de référents pour les parents" et "peut-être la fermeture de petites écoles" abonde Laurence, enseignante de maternelle venues avec des collègues. "L'école de la confiance (c'est ainsi que le Ministre définit les nouvelles mesures, NDLR), on n'y est pas", ajoute-t-elle, amère. A Bel-Air et Pouancé, les écoles étaient fermées et leurs personnels en grève. Des enseignants de Châtelais et Segré défilaient aussi, avec cette même inquiétude.
Des agents épuisés en EHPAD
Même appel, autre mobilisation l'après-midi à Sainte Gemmes d'Andigné. Les salariés des résidences du Val d'Oudon débrayaient pendant une heure à l'appel de FO-Santé.
Avec un objectif d'un résident pour un salarié, les Résidences du Val d'Oudon sont loin du compte, regrette le représentant FO du personnel. "C'est aussi une journée où on peut demander à la direction la titularisation de l'ensemble des CDD (33 aux RVO), des remplacements des arrêts maladies ou des départs en retraite suffisamment rapides pour ne pas avoir des difficultés en soins", ajoute Frédéric Dauvier.
"Les arrêts de travail n'ont jamais été aussi nombreux depuis un an" raconte Anne-Sophie, animatrice, alors que la moyenne d'âge tourne autour de 35 ans ajoute une collègue, effarée du nombre de problèmes de dos dans son équipe soignante.
"Des fois c'est de l'auto remplacement" explique Anne-Sophie. "Être appelé sur ses seuls congés ou son temps de repos, ça se comprend que les équipes soient fatiguées ! Elles ont une conscience professionnelle, ce qui fait qu'elles reviennent pour les résidents" témoigne l'animatrice. "Des fois elles reviennent, elles remplacent les autres et c'est elles qui sont en arrêt maladie après. Ça se répète", s'alarme la jeune femme.
Sophie, agent de service hospitalier à Candé venue se joindre au mouvement, raconte aussi l'allongement des délais et l'éloignement des décideurs, quand il faut par exemple changer un produit qui ne convient pas. "Il faut vraiment se débrouiller" soupire Sophie, "des fois c'est vraiment ras-le-bol !".
Les personnels de ces EHPADS segréens ont aussi dénoncé la diminution des budgets et des postes dans la fonction publique, ainsi que le projet de fusion de la retraite des fonctionnaires avec le régime général.