Pays Meslay-Grez. Un forum pour faire face à la baisse d'assistantes maternelles

D'ici 2030, le Pays de Meslay-Grez s'attend à voir partir 50 % de ses assistantes maternelles. Pour faire face à cette baisse, la collectivité organise un forum des métiers de la Petite enfance pour attirer des jeunes.

Publié : 15 avril 2024 à 6h58 par Alexis Vellayoudom

Le Pays de Meslay-Grez perdra 50 % de ses ASMAT d'ici 2030

Crédit : Pays de Meslay-Grez

Si vous êtes jeune parent, vous avez peut-être vécu la galère pour trouver une place chez une assistante maternelle. À l'échelle nationale, leur nombre continue de baisser, moins 5 % de professionnels entre 2020 et 2021 selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans un rapport fait en 2023. Certains territoires sont plus impactés que d'autres. Il y a 15 ans, le Pays de Meslay-Grez, en Mayenne, comptait 200 professionnels, il en a depuis perdu plus d'une centaine sur son territoire. La collectivité lance une vaste campagne de recrutement. 


 


Un enjeu économique pour les territoires


 


Le sujet est pris au sérieux dans le Pays de Meslay-Grez. "50 % de nos professionnels seront partis à la retraite d'ici 2030", s'alarme Cathia Bouillé, responsable du relais petite enfance de la Communauté de communes. Des chiffres qui pourraient fragiliser le tissu économique local. "C'est une problématique pour les couples. Ça peut aussi devenir pour une problématique pour les employeurs, grosses entreprises ou commerces locaux. C'est aussi une problématique pour les élus. Si on veut attirer des gens qui s'installent dans nos territoires et que ces gens travaillent, il leur faut en face un mode d'accueil", explique l'éducatrice jeunes enfants. 


Aujourd'hui, le Pays de Meslay-Grez compte 80 assistantes maternelles et une crèche de 24 places. "Cette population professionnelle permet d'accueillir aujourd'hui, exactement le nombre d'enfants qu'il faut. Sauf que si demain, il y a une assistante maternelle qu'est en arrêt, il n'y aura pas de places d'accueil chez ses collègues pour dépanner les familles. Là, on n'a vraiment plus du tout aucune solution de secours en cas de problème. Il va falloir que dans les mois à venir, de nouvelles personnes s'installent en tant qu'assistantes maternelles". 


 


Un forum des métiers de la Petite enfance le 17 avril


 


Principale raison de cette pénurie, le manque d'attractivité du métier. De moins en moins de jeunes se tournent vers la profession. "Il y a notamment des contraintes par rapport à l'installation puisqu'il faut demander un agrément qui nécessite un logement individuel, suffisamment grand pour pouvoir accueillir plusieurs enfants. Après, peut-être, que c'est aussi par méconnaissance et les idées reçues qui ont la vie dure comme le côté isolé de la profession, la difficulté de travailler chez soi avec des enfants ou l'inquiétude autour des salaires et de la retraite", pense Cathia. 


Des idées reçues que les professionnels, dont une en reconversion, et le Pays de Meslay-Grez tenteront de casser le 17 avril lors d'un forum des métiers de la Petite Enfance et de la Jeunesse dans l'école de musique de Meslay-du-Maine entre 10h et 18h30. "Aujourd'hui, on vit bien de ce métier. Il y a des tarifs minimum appliqués pour l'accueil d'un enfant. Ils sont loin du Smic, mais quand on les ramène au nombre d'enfants qui peuvent être accueillis simultanément, là, on peut avoir un bon salaire. Beaucoup de professionnels que je côtoie ne travaillent pas au minimum, au contraire. Il y a aussi des avantages relationnels notamment dans les Relais Petite Enfance, on peut côtoyer ses collègues, féminins comme masculins, et échanger donc ce n'est plus un métier isolé", énumère la responsable. Les professionnels ont aussi accès à un Comité d'entreprise et la formation continue. 


Pour en attirer de nouveaux, le Pays de Meslay-Grez vient d'investir des poussettes 3 ou 4 places, disponibles à l'emprunt, "dont une poussette à moteur, "de façon à ce que le poids de la poussette, avec 4 enfants chargés dedans, ne soit pas trop important et ça permettra de prévenir des troubles musculo–squelettiques. On prend soin de nos professionnels", sourit Cathia.