Salon de l'Agriculture. Ces Pouancéens récompensés avec leurs porcs blancs de l'Ouest

L'élevage pouancéen des Blancs de l'Ouest participait pour la première fois au Salon de l'agriculture. Ils ont reçu plusieurs prix pour leurs porcs blancs de l'Ouest.

2 mars 2023 à 9h30 - Modifié : 2 mars 2023 à 12h33 par Alexis Vellayoudom

Les Blancs de l'Ouest élève une centaine de porcs blancs de l'Ouest en plein air

Crédit : Les Blancs de l'Ouest

Le Haut-Anjou est à l'honneur au Salon de l'agriculture. Depuis plusieurs jours, ils sont plusieurs à se succéder sur les podiums et à présenter leurs différents produits au Concours général agricole. Parmi eux, un élevage de porcs à Pouancé, les Blancs de l'Ouest. Ils viennent de remporter l'un des concours de beauté du Salon de l'agriculture avec l'une de leurs cochettes. 


 


Le porc blanc de l'ouest remis à l'honneur sur son territoire


 


Il avait presque disparu de nos terres, mais c'était sans compter sur un petit élevage d'irréductibles cochons. Depuis 2019, la famille Cochin a relancé, sur ses six hectares de terres familiales, un élevage de porcs blancs de l'Ouest, une race rustique et endémique du Haut-Anjou, "c'est notre père qui nous a fait découvrir cette race. C'est le mélange entre le cochon Craonnais et le cochon Normand qui a été sauvé dans les années 70 par un Breton qui s'appelle Michel Kérangueven", explique Benoît-Joseph Cochin, l'ancien commercial. Comme lui, son frère Thibaut, son beau-frère Pierre-Antoine, alors pilote de ligne et Martin, le cousin boucher, quittent leur travail pour rejoindre l'aventure, "on voulait se remettre à la terre. Nos grands-parents étaient producteurs laitiers. On a repris leurs terres", confie Thibaut, le petit frère. 


 


 

Titre :Les caractéristiques du porc blanc de l'Ouest

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Aujourd'hui, l'exploitation élève en plein air plus d'une centaine de cochons dont huit truies et deux verrats, "c'est un cochon qui vit en plein air. Ça serait malheureux comme tout en bâtiment. Elle fait partie des six races rustiques qui font l'objet d'un programme de sauvegarde donc on a un cahier des charges à respecter. On réalise tout de la naissance à l'engraissement jusqu'à la transformation. La qualité de nos mamans, c'est qu'elles sont très maternelles. On n'a pas besoin d'intervenir pendant la mise-bas. Le porc conventionnel, c'est entre 5 et 6 mois d'engraissement, nous, on est à minimum 16 mois. C'est aussi pour ça que la race a été abandonnée parce que c'était pas assez productif pour l'industrie agro-alimentaire", raconte Benoît-Joseph.


 


Primés au Concours général du Salon de l'agriculture


 


Dans leur atelier, les Blancs de l'Ouest réalisent la boucherie et la charcuterie à destination de plusieurs restaurants angevins, d'épicerie et boucherie, "on fait de la viande fraîche, échine de porc, côte, poitrine, saucisse, terrine, mais aussi des rillettes, un pâté en croûte. La qualité de la viande, c'est incomparable par rapport à l'élevage intensif. C'est le seul cochon qui a un gras polyinsaturé, riche en Omega 3 et Omega 6 alors que les autres ils ont soit Omega 3, soit Omega 6. C'est un gras qui va se tenir à la cuisson, c'est un bon gras", raconte Benoît-Joseph. 


 

L'une de leurs cochettes a remporté le concours de beauté du Salon de l'agriculture

Crédit : Les Blancs de l'Ouest

 


Et trois ans seulement après leur début, les éleveurs sont déjà récompensés. Ils ont par exemple reçu la médaille d'Or pour leur pâté de boudin au Salon des Saveurs et des Plaisirs Gourmands. Ce mercredi l'une de leurs cochettes (sdlr : une cochon femelle qui n'a pas encore reproduit) a remporté le concours de beauté du Salon de l'agriculture. Ces derniers jours, au Concours général agricole du Salon de l'agriculture, ils ont aussi tiré leur épingle du jeu, parmi 350 participants, avec une médaille d'Argent pour leur terrine de campagne et une autre de Bronze pour leurs rillettes, "c'est une vraie reconnaissance. On est allé 10 jours au Salon pour défendre notre petit bout de gras et faire connaître le porc blanc de l'Ouest", confie l'ancien commercial. 


Et ils ne sont pas les seuls à représenter l'Anjou au Salon de l'agriculture. Le label Produit en Anjou a amené aussi Anjou Noisettes ou encore le Quinoa d'Anjou et il y a une forme de symbiose aussi entre les différents éleveurs et producteurs, "par exemple, on récupère toutes les drèches de bières de la Brasserie Angevine pour nouirir nos cochons donc on recycle un déchet qu'est normalement voué à la poubelle. On travaille aussi avec Anjou Noisettes pour faire des saucissons aux noisettes. On travaille avec les Vergers de la Silve pour faire une rillette aux pommes. Le domaine les Canons avec qui on fait développe une recette de pâté angevin", témoigne Benoît-Joseph. 


 


"Il faut rééduquer le consomateur"


 


Mais la démarche de ces éleveurs de porcs ne s'arrête pas là. Les quatre associés se sont engagés à préserver l'environnement, "on a replanter 700 arbres sur nos parcelles et on essaye aussi d'avoir au maximum des parcelles rotatives pour que les cochons soient sur des terrains portants donc de l'herbe qu'on va réensemencer. On nourrit nos cochons avec une farine de blé, orge, son et graine de lin avec que des céréales de nos voisins", se félicite Benoit-Joseph. 


 

Titre :Une autre vision de l'élevage de porcs

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Et cette vision de l'élevage paye-t-elle dans une période où le prix du porc est l'un des plus bas ? , "comme c'est une race rustique, le tarif va être plus élevé que le porc qu'on peut trouver dans les supermarchés, mais on mise aussi une qualité. Au final, on s'y retrouve parce que quand on mange une viande de qualité, on a besoin de moins pour être rassasié. Après, il faut aussi rééduquer le consommateur à manger peut-être un peu moins de viande, mais mieux. Nous, on est maître de nos prix. On n'est pas soumis à une coopérative qui nous impose nos tarifs. On va réussir à vivre de notre élevage et des produits qu'on transforme nous-mêmes. Ça change tout ! Si je décide de faire un boudin blanc, je fixe le prix par rapport au prix que m'ont coûté l'élevage de mes cochons, de mes matières premières et du temps de travail. On économise aussi plein de choses, moins de transports, notre abattoir est à 20 km. On est en plein air donc on n'a pas besoin de chauffer un bâtiment. On n'utilise pas de tracteur donc pas d'essence, on nourrit à la main donc on fait énormément d'économies. Faut juste un peu d'espace, un peu de passion et avoir l'envie de travail dehors, nous, on s'éclate". 


Les Blancs de l'Ouest sont à retrouver sur les marchés de Craon, Pouancé, Château-Gontier et le Lion d'Angers.