Santé. Les appels nocturnes au Samu 53 délocalisés à Angers : la grogne monte

"Le directeur du CH Laval vient de sonner le glas pour le SAMU 53, s'inquiète l'Association de Citoyens Contre les Déserts Médicaux. Lorsque vous allez appeler le 15 pour un infarctus ou parce que votre mari fait son AVC, vous pourrez attendre avant d’avoir une réponse." Une réponse à la récente décision de la direction du centre hospitalier de Laval et de l'ARS de délocaliser, à Angers, les appels nocturne du Samu 53. Les assistants de régulation médicale seraient toujours en Mayenne, mais le conseil médical du médecin du Smur serait lui donné par un médecin basé à Angers.

Par cette manœuvre, l'objectif de la direction de récupérer le service du médecin régulateur de Laval au profit des urgences. "Une décision qui menace la sécurité des Mayennais", réagit le Samu de la Mayenne. "On déshabille Paul pour mal vêtir Pierre", écrit l'association d'usagers Audace 53.

"Des conséquences dramatiques pour les Mayennais"

Au total, ce sont déjà huit médecins urgentistes qui ont démissionné du Samu 53 ces derniers jours. Les assistants de régulation Médicale, dénoncent plusieurs risques notamment la méconnaissance de la Mayenne par le service angevin. "Les équipes du SAMU 49 sont éloignées de notre territoire, n'ont pas une connaissance aussi précise du maillage de notre département, des distances et des infrastructures locales, répond le Samu de la Mayenne. Cette méconnaissance risque de retarder l'intervention des secours, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les patients Mayennais en situation d'urgence vitale."

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Les professionnels de santé et différentes associations s'inquiètent également du trop-plein d'appels reçus par le service angevin. "Le Samu 49 peine déjà à répondre à l’ensemble des appels qui lui incombent", gronde l'ACCDM. "Comme on n'a pas les mêmes logiciels de téléphonie, automatiquement, si on transfère l'appel à Angers, on ne pourra plus décrocher à Laval. Et les gens qui font le 15 en Mayenne passeront peut-être une demi-heure avant qu'un ARM décroche. Donc quelqu'un qui appelle pour son enfant en arrêt cardiaque, si on met 30 minutes à décrocher, faudra qu'on justifie pourquoi les secours ne sont pas arrivés plus tôt", ajoute Guillaume Briand, délégué de l'Association française des Assistants de régulation médicaile (AFARM). "Déjà, en moyenne, ce sont plus de 20 000 appels qui ne sont pas décrochés en Mayenne, détaille Association d’Usagers pour la Défense de l’Hôpital et des services publics de santé du Nord-Mayenne. "Le temps de réponse qui doit être inférieur à une minute dépasse souvent les trois ou quatre minutes, voire atteint parfois 7 ou 8 minutes". Guillaume Briand craint aussi un impact en Maine-et-Loire : "Si, nous on transfère nos appels aux médecins du Samu 49, ça veut dire que eux ne sont plus disponibles pour prendre en charge des gens du Maine-et-Loire."