Segréen. La mobilité, un enjeu majeur pour l'emploi

Ce jeudi 23 mai, le Rugby Club du Haut-Anjou organisait la 3e édition du Forum sport emploi. La mobilité et le transport étaient au cœur des problématiques de recrutement.

23 mai 2024 à 18h53 - Modifié : 24 mai 2024 à 7h13 par Alexis Vellayoudom

Représentants d'entreprises et demandeurs d'emploi ont joué ensemble au rugby

Crédit : Fabien Gohier

C'est une troisième édition réussie pour le Forum sport emploi de Segré. Ce jeudi 23 mai, le Rugby club du Haut-Anjou, le CLEFOP, Comité local de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle et la région Pays de la Loire invitaient 110 demandeurs d'emploi et 16 représentants d'entreprises du territoire à se rassembler anonymement pour des activités sportives. Chaque participant découvre le statut de l'autre l'après-midi lors d'un job dating. "On se retrouve avec des demandeurs d'emploi, des jeunes en insertion qui font équipe, nouent des liens avec des recruteurs d'entreprises. Ça permet aux représentants d'entreprises de cerner les qualités collectives et individuelles de ces personnes. Pour les demandeurs d'emploi, c'est une manière de désacraliser l'entretien", explique Patricia Maussion, conseillère régionale et membre du CLEFOP. 


 


De plus en plus de jeunes


 


Sur le terrain, Lucas, 19 ans, a vu sa participation comme une double opportunités. "Quand, on est au chômage, qu'on cherche du travail, on a tendance à rester chez soi, s'isoler et ne plus bouger. Cette journée, c'était l'occasion de bouger et voir du monde", explique le Segréen, en recherche d'un poste de soudeur. Parmi les participants, il y a aussi Hugo, 21 ans. Le jeune homme d'Ombrée d'Anjou a intégré le Contrat engagement jeune, CEJ, proposé par France travail. "Ça m'a permis de commencer les démarches pour passer mon permis de conduire". Titulaire d'un bac technologique, il a finalement arrêté en prépa. "Les études, ce n'était pas fait pour moi. J'avais choisi cette filière, mais en réalité, je ne sais pas quoi faire. Il y a pas mal de jeunes dans mon cas. On ne sait pas quoi faire, on procrastine. J'aurais préféré qu'à l'école, on me fasse découvrir plus de choses pratiques. J'ai l'impression d'avoir été un peu lâché dans la nature", estime Hugo.  


 

La Mission locale a permis à Lucas et Lucas de participer à cette journée

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


Une jeunesse à laquelle doit se confronter Marina Leroux, chef de centre chez Transport Voisin. L'entreprise recherche, sur le Haut-Anjou, des conducteurs d'auto-car en service scolaire et de ligne, mais peine à trouver. "On propose beaucoup de temps partiel. C'est un 20h semaine avec des horaires de 7h- à 9h et de 16h à 18h. Ça peut poser des problématiques avec les systèmes de garde. Et aujourd'hui, les gens et les jeunes recherchent un temps complet". 


 


Une problématique du transport


 


Sur le banc des entreprises, les demandeurs d'emploi trouvent aussi des collectivités comme la commune de Segré-en-Anjou Bleu. Sur un territoire en plein-emploi, la recherche de techniciens devient difficile pour la ville. "Il y a eu un creux après Covid. On se rend compte qu'il y a un turn-over un peu plus important en ce moment. Sur Segré, il y a pas mal d'agents qui habitent un petit peu plus loin et faire la route, il y a un moment, on dit stop, parce qu'économiquement, c'est plus cher. On a des recherches importantes", explique Nicolas Chéré, adjoint aux sports à Segré-en-Anjou Bleu. Pour celui qui est aussi maire délégué de Saint-Martin-du-Bois, la question du transport et des mobilités est devenue la problématique principale du Segréen. "On n'a pas assez de transports collectifs entre Segré et Angers. Il y a des bus, mais c'est pas simple. Il faut étoffer ça pour amener un service supplémentaire et continuer de développer Segré-en-Anjou Bleu".


 

Hugo regrette que l'école ne lui ait pas donné l'opportunité de découvrir plus de choses pratiques

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


Une théorie confirmée par un autre Lucas, lui aussi 19 ans, venu tenter l'expérience sous l'impulsion de la Mission locale. "Je recherche n'importe quel métier, pas trop manuel et trop minutieux, mais ce qui me bloque, c'est le permis de conduire et trouver une entreprise proche de chez moi, c'est compliqué". "Il y a des bus, mais c'est 2 € l'aller et 2 € le retour donc financièrement, c'est difficile", ajoute le jeune homme, originaire de Vergonnes. La problématique a été identifiée par la Conseillère régionale, Patricia Maussion. "On a un réel souci de mobilité et de transports en commun. Des choses ont été faites pour le covoiturage, mais c'est encore léger". L'élue Segréenne penche aussi sur la question du logement. "Il y aussi quelque chose à faire avec l'habitat temporaire chez l'habitant. Sur le Segréen, beaucoup de personnes, ont des chambres libres qui pourraient accueillir des jeunes en formation, des stagiaires, c'est une idée à creuser pour répondre aux besoins des entreprises".


 

16 entreprises et 110 demandeurs d'emploi étaient présent pour cette 3e édition

Crédit : Fabien Gohier

 


En attendant, avec les moyens du bord, le Forum sport emploi porte ses fruits. En 2022, l'événement a permis 15 embauches. L'année dernière, une quarantaine de retours positifs a été comptabilisée pour des CDI, CDD, formations et stages.