Dissolution de l'Assemblée. "Il joue avec le feu", les électeurs de Segré surpris

Au lendemain de la victoire du Rassemblement national lors des élections européennes, puis de la dissolution de l'Assemblée nationale, des électeurs du Segréen étaient stupéfaits.

Publié : 10 juin 2024 à 13h23 - Modifié : 10 juin 2024 à 13h32 par Pierre-Louis Besnier

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Crédit : Alexis Vellayoudom

C'est la stupeur qui régnait ce matin dans les rues de Segré-en-Anjou Bleu. Dans cette commune nouvelle, le Rassemblement national de Jordan Bardella est arrivé en tête avec 30,13 % des suffrages, devant Valérie Hayer 21,66 % (Renaissance) et Raphaël Glucksmann 12,82 % (Partie Socialiste - Place Publique), mais c'est la dissolution de l'Assemblée nationale qui a véritablement surpris certains électeurs. José, 42 ans, est agent immobilier : "ça me paraît curieux, il joue avec le feu. C'est une surprise, je m'attendais pas à ça, surtout dans un délai si court. À mon avis, il attend un sursaut républicain, mais ce sursaut, on nous le demande depuis 20 ans, mais je pense que beaucoup de gens, cette fois-ci, ils ne l'auront pas. Il prend un gros risque". "Le résultat était prévisible, mais je n'avais pas vu venir la dissolution. Je m'attendais pas à ce qu'il prenne ce risque", confie Vincent, 42 ans, enseignant à l'ESA. 

 

"C'est bien pour la France"

 

Ce lundi matin, il y aussi les électeurs satisfaits par le résultat d'hier soir. "C'est un bien pour la France", se félicite Alexis, un plaquiste de 19 ans. Même son de cloche pour Yves, retraité et ancien militaire : "tout à fait logique. Macron s'est pris une claque et c'est bien fait pour lui. Il est désavoué, c'est tout à fait normal. La droite classique n'a pas fait le score que j'attendais, mais les législatives, c'est plus important". En revanche, cette montée en puissance de l'extrême-droite a chamboulé certains électeurs. "Je m'y attendais un peu, mais pas à ce point-là. C'est surprenant que le RN fasse autant. Emmanuel Macron n'avait pas trop le choix pour cette dissolution", s'inquiète Annie, retraité, installée devant un café. 

 

Le choix entre "la peste et le choléra"

 

Ces électeurs sont rappelés aux urnes le 30 juin et le 7 juillet pour ces élections législatives. Le conjoint d'Annie n'ira pas. "J'ai décidé de ne plus voter. Voter une Assemblée nationale avec le 49.3, ça ne sert à rien". Pour Sabine, 45 ans, assistante, c'est encore un crève-coeur d'aller voter. "Oui, oui, j'irais voter. Bien qu'entre la peste et le choléra, on ne sait pas quoi voter. Maintenant depuis le temps que je vote, j'ai jamais voté pour quelqu'un, j'ai toujours voté contre des gens pour éviter que ça soit la catastrophe".