Dissolution de l'Assemblée. En Anjou, la France insoumise compte sur l'alliance à gauche

Au lendemain des élections européennes et de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, les partis politiques sont en pleine discussion pour préparer les législatives du 30 juin. Dans le Maine-et-Loire, la France insoumise espère un rassemblement des partis de gauche, pour remporter le maximum de sièges.

Publié : 10 juin 2024 à 17h26 par Marie Chevillard

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Pour Claire Schweitzer, "la seule solution viable, c'est un front populaire, pour unir les gauches".
Crédit : Angers France insoumise

Après l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale ce dimanche 9 juin, les partis politiques sont en pleine discussion, pour aligner leurs candidats et établir une stratégie pour les élections législatives du 30 juin et 7 juillet prochain. "On savait que l'option d'une dissolution était tout à fait possible, que la montée du RN allait être un signal fort pour la macronie, explique Claire Schweitzer, conseillère municipale à Angers et conseillère régionale France insoumise. Mais honnêtement, je pense qu'on a tous été sonnés par cette annonce de dissolution. Il y a une grande partie de folie dans la manoeuvre politique d'Emmanuel Macron. Il nous met tous en plein danger républicain, avec le risque qu'on ait une majorité de députés élus du Rassemblement national, beaucoup plus rapidement que ce qu'on aurait pu imaginer".

 

Une "porte ouverte au Rassemblement national"

 

Si l'élue LFI reconnaît que ce choix peut être "compris politiquement", Emmanuel Macron, selon elle, a "finalement ouvert la porte au Rassemblement national. Il a été élu en proposant de faire barrage à l'extrême droite, mais il utilise les mêmes éléments de langage, propose des lois racistes comme la loi immigration... C'est extrêmement dangereux pour nos institutions et notre pays."

Dans cette situation, Claire Schweitzer souligne l'importance de l'union des partis de gauche en un front populaire : "c'est la seule solution viable qu'on ait, pour les prochaines années et les prochaines élections. Il faut proposer des candidatures communes, qu'on travaille ensemble". A l'image de la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) créée pour les législatives de 2022. "Les négociations sont déjà en cours au niveau national, et on discute aussi localement, bien sûr".

Dans un communiqué, La France Insoumise 49 précise que "cette union, qui aurait permis à la gauche d’éviter une victoire de l’extrême-droite aux européennes, doit se réaliser au plus vite pour lancer une dynamique. Ceux qui, pour des raisons de stratégie électoraliste ou d’intérêt personnel, opposeraient un refus à cette union seraient comptables de ses conséquences".

Communiqué LFI 49 dissolution_10 06 24_LFI 49
Selon LFI 49, "l'union (...) doit se réaliser au plus vite pour lancer une dynamique".
Crédit : LFI 49

"La gauche peut gagner des circonscriptions en Anjou" 

 

En Anjou, il n'y a pas de député sortant de gauche dans les sept circonscriptions, "donc on a tout à faire, assure l'élu angevine. Il va falloir changer des binômes, rééquilibrer des choses, et tirer des leçons de 2022. Il y a des circonscriptions 'gagnables' par la gauche dans le département. En 2022, on a eu des candidatures unitaires de la Nupes dans toutes nos circonscriptions, qui ont toutes été qualifiées pour le second tour. Je pense qu'on peut y arriver aussi dans ce contexte-là, d'autant plus qu'on a appris à travailler encore plus ensemble."

Claire Schweitzer "On a appris à travailler encore plus ensemble"
Crédit : Marie Chevillard

Les tractations vont devoir aller vite, très vite, puisque les candidatures pour les législatives doivent être déposées au plus tard ce vendredi 14 juin à 18h.