En Maine-et-Loire, des centaines de personnes signent un appel à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine

500 personnes ont signé l'appel Halte à la guerre pour demander l'arrêt des combats en Ukraine et un retour aux négociations. Entretien avec Olivier Dupuis, militant de la France insoumise et ancien candidat aux législatives sur le Segréen.

25 juillet 2023 à 12h21 par Alexis Vellayoudom

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Olivier Dupuis est militant de la France insoumise et signataire de l'appel
Crédit : Alexis Vellayoudom

En Anjou, des centaines de personnes se lèvent pour dire Halte à la Guerre en Ukraine. Elles ont rejoint ce mouvement international qui demande, "de stopper l'engrenage mortel de la guerre en Ukraine et pour un cessez-le-feu immédiat", peut-on lire dans un communiqué. Ces 500 personnes, principalement de la mouvance de gauche, ont signé cet appel en Maine-et-Loire et l'ont remis au préfet du département. Pour eux, "La guerre de Poutine comme celle de l'Otan mise en oeuvre par Zelenski n'est pas notre guerre. Nous ne sommes en guerre ni avec le peuple russe, ni avec le peuple ukrainien". Parmi les signataires, Olivier Dupuis, éducateur spécialisé, militant de la France Insoumise dans le Segréen et ancien candidat aux législatives. Entretien. 

 

Olivier Dupuis, ce mouvement Halte à la guerre, concrètement, c'est quoi ? 

 

"C'est un mouvement international qui s'est développé en Allemagne et en France. L'objectif, c'est de dire, nous, en tant que citoyen, on est interpellé parce qu'il se passe dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine et on souhaite dire stop, halte à la guerre et on oeuvre pour la paix". 

 

Pour vous, ça a été quoi le déclic pour s'engager ? 

 

"Les dizaines de milliers de morts. C'est quelque chose d'extrêmement violent que ce soit en Ukraine ou en Russie. Il y a une course à l'armement pour servir des intérêts économiques. Des industries de l'armement, mais aussi pétrolière comme Exon mobile, Chevron au États-Unis qui guident les différentes décisions de l'OTAN. On appelle les dirigeants à privilégier d'abord la protection des peuples plutôt que d'avoir une politique vers ces grandes multi-nationales et qui peuvent détruire la planète entière". 

 

La loi de programmation militaire qui prévoit 413 milliards, c'est aussi une raison ? 

 

"C'est aussi une course à l'armement qui questionne. Il y a aussi le Service national universel, on se demande où Macron veut emmener le pays donc il faudrait qu'il explicite tous ces choix qui nous interrogent fortement. C'est autant d'argent qui n'iront pas dans la Santé, l'Éducation, les Services publics, c'est une somme énorme. Il y a absolument pas de conscience du gouvernement par rapport à ça".

 

Mais c'est une manière pour la France de protéger son allié l'Ukraine. L'agresseur, c'est la Russie. 

 

"Les pays ont quand même cette responsabilité d'oeuvrer pour la paix et donc de tout faire pour accepter toutes les propositions de médiation, effectuées par des pays d'Afrique, d'Amérique du Sud et qui ont été complètement rejetées par l'OTAN et les Occidentaux. Ça questionne énormément". 

 

On n'a pas assez discuté, c'est ce que vous dîtes ? 

 

"On n'a pas assez discuté. On est dans un engrenage assez inquiétant. Maintenant, il y a des livraisons de F16. Il y a aussi des armes de sous-munitions qui créent des dégâts extrêmement importants". 

 

Vous soutenez l'Ukraine, mais pas au prix de la surenchère de l'armement ? 

 

"Exactement et puis on voit pas du tout d'issu. Il faudrait qu'on puisse se projetter sur une issue de négocier, de pouvoir parler. Ça reste quelque chose d'essentiel et ça, c'est de la responsabilité de l'OTAN, des États-Unis, de la France".

 

Si on est réaliste, est-ce que c'est possible de discuter avec Vladimir Poutine ? 

 

"C'est extrêmement compliqué. Oui, effectivement, il y a eu des crimes de guerre. Poutine est poursuivi la Cour pénale internationale. Après, est-ce que c'est le bon moment pour mettre complètement au banc une nation ? C'est la Russie donc il y a un armement très développé et on peut aussi accentuer la paranoïa de ce personnage qui peut provoquer des dégâts importants. Il y a des missiles à têtes nucléaires dont on ne sait comment ils seront employés, il y a aussi la centrale de Zaporija donc on ne connaît pas son comportement. Et il y a quelque chose d'important à maintenir dans le lien avec la Russie, pas que Poutine, mais les dirigeants russes en général".  

 

La majorité des Français sont pour la paix, mais il faut être deux pour discuter, vous trouvez ça réaliste ? 

 

"Il faut toujours essayer de discuter. C'est un conflit entre l'OTAN et la Russie qui s'est exacerbé".

 

Pour vous, quelles sont les issues ? 


"Effectivement, il n'est pas question de négocier quoi que ce soit par rapport au Donbass ou l'Est de l'Ukraine. Un pays a ses frontières et ça, c'est quelque chose qui est inviolable et il ne faut pas lâcher là-dessus, mais il faut toujours offrir une porte de sortie dans les négociations pour qu'un pays sorte avec un semblant de dignité". 

 

Vous craigniez une implication militaire directe de la France ? 

 

"Je suis très réservé sur cette question. Je ne pense pas, après, on voit que l'Ukraine a fait une demande d'adhésion à l'OTAN donc après dans ce commandement armée, il y a une forme d'automaticité. C'est-à-dire qu'à partir du moment où un pays est envahi, il y a une protection directe et une intervention militaire. Les dirigeants ont été prudents sur cette adhésion tant que la guerre durera". 

 


Les signataires parlent d'un "soulèvement de la paix". Le 27 juin, une centaine de personnes avaient manifesté devant la préfecture de Nantes. Des actions sont envisagées dans les semaines à venir.