En Maine-et-Loire. Une application pour pourvoir plus de 1 200 postes de saisonniers sur l'été

Les secteurs viticole et arboricole ont de plus en plus besoin de saisonnier. Alors pour pourvoir les plus de 1 200 postes de saisonniers sur l'été dans le Maine-et-Loire, Elioreso-Anefa a lancé l'application Jobopré.

17 juillet 2024 à 21h46 par Alexis Vellayoudom

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Selon Elioreso Anefa, 1 200 postes saisonniers seront à pouvoir d'ici la mi-août
Crédit : Alexis Vellayoudom

Plus de 1 200 postes de saisonnier seront à pourvoir d'ici la mi-août sur le Maine-et-Loire. Un nombre qui s'explique par une demande croissante des secteurs viticole et arboricole. Pour faciliter la mise en relation entre ces professionnels et cette main d'oeuvre essentielle, Elioreso Anefa 49, plateforme de solutions dédiée à l'emploi et la formation agricole, a lancé l'application Jobopré où sont référencées toutes les offres saisonnières du végétale sur le Maine-et-Loire. 

 

 Un besoin en saisonnier de plus en plus important

 

Chaque année, plus de 30 000 saisonniers sont recrutés en Maine-et-Loire. Une première raison à cela, le département abrite deux grandes filières, dont les besoins sont constants. D'abord, la viticulture avec ses 20 000 hectares de vignes où les besoins oscillent entre 7 000 à 8 000 saisonniers par an pendant les périodes de vendanges en septembre et de fleuraison au printemps. Il y a ensuite l'arboriculture, 175 exploitations en Anjou. La culture de pommes représente la majeure partie de la filière avec plus de 3 000 hectares sur le Maine-et-Loire. Le secteur recrute chaque année plus de 7 000 saisonniers pour l'éclaircissage en juillet puis la cueillette de fin août à fin novembre. 

 

Des saisonniers de plus en plus recherchés
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Mais cette demande ne cesse de croître. Plusieurs raisons à cela, déjà, les cahiers des charges, plus exigeants, "ces dernières années, on a un petit plus de besoin parce qu'on récolte à la main une partie de nos raisins et sur certaines appellations, notamment le Crémant de Loire qui demande plus de main d'oeuvre qu'auparavant", explique David Maugin, vigneron dans le Layon et membre de la Fédération viticole Anjou et Saumur qui regroupe plus de 1 000 exploitations. Autre facteur, et pas des moindres, le réchauffement climatique. Edith Emereau est arboricultrice à Sainte-Gemmes-sur-Loire : "c'est surtout quand il y a des grosses journées chaudes comme on a eu en 2022 avec des journées écrasantes et surtout la nuit. Enfaîte, la maturité des pommes avançait très vite et donc on dû étoffer les équipes pour pouvoir ramasser plus vite nos pommes". 

Alors pour pouvoir ses besoins, Elioreso Anefa s'est rapproché de son homologue en Nouvelle-Aquitaine pour acquérir l'application Jobopré. À l'essai l'été dernier, elle est désormais disponible gratuitement sur smartphone et permet de faciliter la mise en réseau entre professionnels et saisonniers. "L'idée, c'était d'être le plus accessible possible. En quelques clicks, je suis saisonnier, je télécharge l'application, je m'inscris. Derrière, j'identifie où je suis et je peux géolocaliser les offres saisonnières qui sont autour de chez moi. Je clique sur les offres qui m'intéressent et je prends contact directement avec l'entreprise. En 5 minutes, c'est fait et je peux décrocher ma saison assez rapidement", démontre Camille Leperlier, en charge des partenariats chez Elioreso Anefa.

 

Le job de saisonnier, est-il toujours pénible ? 

 

Lorsque le mot saisonnier est évoqué, la pénibilité n'est jamais loin, notamment sur les problèmes de dos. Aujourd'hui, pour attirer de nouveaux saisonniers, les professionnels s'adaptent et assurent que le job a bien changé. "C'est beaucoup moins physique que ça n'a été. Ce qui est peut-être difficile pour les gens, je pense, c'est de travailler dehors, car on n'a plus l'habitude des aléas climatiques. Mais physiquement, aujourd'hui, on a des machines. On n'a plus de charges lourdes à porter. On prend les pommes et on les pose dans un palox. Si on travaille au sol, on marche à côté, et si on est sur plateforme, c'est elle qui nous conduit", assure Edith Emereau qui embauche une cinquantaine de saisonniers par an. "Dans les vignes, les paniers dans le dos, c'est fini", ajoute David Maugin. 

 

Le métier de saisonnier a bien changé selon les professionnels
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

La demande est forte, mais la concurrence sur le marché de l'emploi aussi. "On est tous en recherche donc il faut se démarquer", souligne David Maugin. D'abord, financièrement, "nous rémunérons au SMIC, mais sur un équivalent de 39 h par semaine et beaucoup d'exploitations payent les heures supplémentaires", explique le vigneron. Puis sur les conditions d'accueil, "il y a quelques années, on avait besoin de vendengeurs en début de saison, puis en fin de saison donc il y avait parfois des coupures deux à trois semaines. Aujourd'hui, on arrive à leur proposer des contrats de 1 mois à 2 mois, sans coupure, en les gardant entre les périodes de vendanges".

 Côté profil, le job de saisonnier est ouvert à tous. Des jeunes de moins de 18 ans, des ressortissants étrangers, mais aussi des retraités, "pour des raisons financières la plupart du temps, ils ont besoin d'un petit complément de revenu", précise le vigneron. Plusieurs exploitations proposent aussi des formations en alternance, "notamment pour les saisonniers qui souhaitent poursuivre dans nos métiers. On a besoin de renouvellement des générations et de personnes qui soient expertes dans le domaine", précise l'arboricultrice. Vous pouvez retrouver toutes les offres sur emploi-saisonnier49.fr.