La ministre Amélie de Montchalin a échangé avec six Mayennais sur l'action publique
Vendredi 16 avril, la ministre de la Transformation de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin a rencontré avec une association qui lutte contre les violences faites aux femmes. Elle s'est ensuite rendue à Ernée pour s'entretenir avec des élus, avant d'échanger avec six Mayennais "tirés au sort".
23 avril 2021 à 9h53 - Modifié : 23 avril 2021 à 10h07 par Alexis Vellayoudom
C'est un véritable Tour de France auquel se prête la Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin. Vendredi 16 avril, elle était en Mayenne. Après une rencontre avec des bénévoles de l'association Citad'Elles qui accueille des femmes victimes de violence, la Ministre s'est rendue à l'espace France Services à Ernée pour rencontrer les agents, les usagers et s'entretenir avec des élus locaux. Amélie de Montchalin concluait cette journée en échangeant en visioconférence à la Préfecture avec six Mayennais sur le baromètre de l'action publique en Mayenne. En clair, un site qui recense les objectifs et qui rend compte de l'action du Gouvernement sur plusieurs thématiques comme la fibre, l'enseignement, ou encore la transition du parc automobile sur le département.
Des Mayennais sondés avant de participer à l'échange
Lors de l'invitation, il a été précisé que ces six Mayennais ont été "tirés au sort". Selon nos informations, ils auraient été sondés à deux reprises par téléphone, par la société d'études et de conseil BVA Group, avec des questions sur leur personnalité, leurs convictions ou leurs engagements. Une source nous confirme des questions comme "que pensez-vous du mouvement des Gilets jaunes ?". Il n'est pas pour autant précisé que ces questions aient déterminé le choix des participants. Le cabinet de la Ministre confirme deux entretiens téléphoniques pour présenter le baromètre et déterminer les thématiques à aborder.
Par ailleurs, il a été proposé aux six Mayennais, une indemnisation de 80 euros pour participer à l'échange, "en remerciement du temps consacré et pour leur organisation", peut-on lire sur un mail adressé par la société SD Conseil, que nous nous sommes procurés. Une information que confirme le cabinet de la Ministre, "c'est une obligation légale". Parmi les six Mayennais représentés, Benoît, Blandine, Céline, Charlotte, Cyril et Mat représentent des tranches d'âge et des corps de métiers différents.
Sept Mayennais sur dix partent à l'extérieur pour les études supérieures
Sur le baromètre de l’action publique en Mayenne, la discussion a d'abord débuté avec Céline, aide-soignante originaire de Cossé-le-Vivien, au sujet de l'apprentissage. La Ministre n'a pas manqué de souligner le classement du département sur le territoire national, "la Mayenne est le 3ème département de France sur l'apprentissage, il faut que ce qui a été fait puisse être utilisé comme un modèle sur des formations supérieures et universitaires".
Des formations supérieures et universitaires qui manquent dans certains secteurs, constate Charlotte, une jeune Mayennaise sans emploi : "en Mayenne, il y a très peu d'écoles qui proposent du digital ou du marketing donc je suis partie à Rennes pour terminer mes études dans ce domaine-là". Une remarque que complète Benoît, cadre à Lactalis et père d'un garçon qui commencer ses études supérieures : "ici , quand on a des enfants qui grandissent, on se rend compte que finalement, c’est un peu pénalisant. Car ils doivent quitter le domicile pour se loger à Rennes ou Angers, cela engendre des frais supplémentaires". "Il faut pouvoir poursuivre les études à Laval plutôt que de partir et de devoir déménager", en a conclu la Ministre.
Benoît a ensuite souligné la difficulté pour les entreprises à recruter des spécialités spécifiques. Pour Amélie de Montchalin, "la capacité d'attirer des jeunes qualifiés dans des métiers qui ensuite ont de l'avenir dans le territoire est un enjeu collectif".
La fibre dans les foyers mayennais d'ici 2022
L'échange s'est ensuite tourné sur les mobilités vertes où la Ministre souhaite multiplier les déplacements en vélo par trois : "il y a plus de la moitié des déplacements en voiture qui se font sur des distances de moins de 5 km, ça prend plus de temps que d'enfourcher son vélo". L'occasion pour Blandine de rappeler la réalité sur le terrain : "quand vous êtes en milieu rural, c'est un peu plus compliqué pour faire 20 km de vélo pour aller au travail", complétée par Matt : "il faut agrandir des trottoirs où il y a des camions qui passent. On ne peut pas faire de pistes cyclables parce que ce sont des petites communes". Les intervenants ont ensuite poursuivi sur le parc automobile avant de basculer sur la fibre.
En Mayenne, 47 % des foyers sont, pour le moment, équipés. Benoît a été frappé par le pourcentage de déploiement sur la région, mais selon lui, il reste des progrès à faire : "avec le confinement, on a tous été obligé de travailler du jour au lendemain avec nos ordinateurs et dans mon équipe, les personnes qui n'étaient sur Laval avaient des problèmes de connexion". Pour Amélie de Montchalin ,"c'est un enjeu économique, social et même d'égalité [...]. Le travail à faire est plutôt dans les zones les plus rurales, les petits villages. Le frein n'est pas budgétaire, il n'est pas dans le planning. Il est dans l'élagage des arbres, le plantage des poteaux [...]. Là on a remis un petit coup de pression". Un échange sur lequel Cyril a rebondi, "n'oubliez pas le téléphone !". "Ca, c'est le New Deal", a réagi la Ministre, "toutes les zones blanches sont en train de recevoir des antennes".
L'échange s'est terminé par les observations des Mayennais sur ce baromètre des résultats de l'action publique en Mayenne, qui est à retrouver ici.