Le loup fait-il son apparition dans le Haut-Anjou ?

Une potentielle présence de l'animal a été évoquée à Nyoiseau, près de Segré, dans le Maine-et-Loire : en mai, un mouton a été retrouvé mort chez un éleveur. Des agents de l'Office français de la biodiversité ont effectué des analyses, toujours en cours. On fait le point avec Régis Gallais, responsable du réseau loup/lynx pour l'OFB dans les Pays de la Loire.

7 août 2023 à 18h29 - Modifié : 7 août 2023 à 20h10 par Marie Chevillard

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Dans les Pays de la Loire ces dernières années, un seul loup a été repéré, en Vendée, en 2021.
Crédit : Pixabay / Wildfaces

L'alerte a été lancée au mois de mai dernier par un éleveur à Nyoiseau, près de Segré : un de ses moutons a été retrouvé mort. Sur place, des empreintes et une crotte de canidé ont été prélevés et envoyés pour analyse par des agents de l'OFB (Office français de la biodiversité).

Si la suspicion d'une attaque de loup existe, les résultats ne sont pas encore tombés. Régis Gallais, responsable du réseau loup/lynx pour l'OFB dans les Pays de la Loire, reste très prudent : "pour le moment, nous n'avons pas d'élément qui puisse permettre de retenir la présence du loup".

 

Un millier en France

 

Aujourd'hui, selon les estimations à retrouver sur le site loupfrance.fr, il y aurait entre 950 et 1100 loups en France, dont 90 % qui vivent en meutes dans le massif alpin. Un seul a été aperçu ces dernières années dans la Région, en Vendée, avant d'être retrouvé mort en octobre 2021 à Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique.

Si la présence d'un loup était avérée à long terme, la préfecture de Maine-et-Loire pourrait être amenée à prendre différentes mesures dans le cadre du plan loup, précise Régis Gallais. "On va passer au constat de dommage sur des animaux domestiques, avec une possibilité d'indemnisation pour les agriculteurs. L'Etat peut prendre en charge la pose de clôture, des dispositifs de clôture mobile pour pouvoir protéger les animaux la nuit, l'achat de chiens de troupeaux..."

Régis Gallais "L'Etat peut prendre en charge des dispositifs de protection de l'élevage"
Crédit : Marie Chevillard

Si certains éleveurs craignent pour leurs animaux, la possible présence de loups n'est pas forcément préjudiciable pour la faune sauvage, d'après Régis Gallais, qui cite un exemple dans le Yellowstone, aux Etats-Unis. "On avait des surpopulations importantes d'ongulés (désigne les animaux munis de sabots), ce qui peut aussi être le cas sur certains territoires français. Avec l'arrivée du loup, les ongulés se sont dispersés, la végétation s'est redéveloppée, on a vu d'autres animaux revenir... Un nouvel équilibre s'est créé." Mais l'impact sera quasi inexistant si le loup est solitaire.

 

Mauvaise réputation

 

Au-delà des dégâts possibles pour l'élevage, l'animal, pourtant protégé, souffre aussi d'une mauvaise réputation, souligne Régis Gallais. "L'imaginaire et la littérature pour les enfants ont pu faire beaucoup de mal à ce niveau-là. Mais selon une thèse sortie récemment, les cas d'agressivité sont extrêmement rares, souvent dans un contexte un peu particulier d'un animal blessé ou bloqué."

Régis Gallais "Il n'y a pas de problème de cohabitation entre l'Homme et le loup en France"
Crédit : Marie Chevillard