Maine-et-Loire. Près de 5 millions de canards à vacciner contre l'influenza aviaire
La campagne nationale de vaccination contre l'influenza aviaire a débuté. Elle concerne 60 millions de canards en France et 5 millions en Maine-et-Loire. L'opération devrait dépasser les 100 millions d'euros.
3 novembre 2023 à 15h51 par Alexis Vellayoudom
Ils seront bientôt sur vos tables du réveillon de Noël et arriveront vaccinés. La période commerciale des canards, chapons et autres volailles a débuté, le moment choisi pour lancer la vaccination nationale contre l'influenza aviaire, ce virus hautement pathogène, une première en Europe. Ciblée sur les canards d'élevage, la campagne concerne, au total, environ 60 millions de canards dans toute la France et "vise à mieux protéger l’ensemble des filières avicoles face à un virus bien implanté dans les populations d’oiseaux sauvages".
Quels élevages sont concernés en Maine-et-Loire ?
La vaccination est obligatoire pour les élevages détenant plus de 250 canards, des races Barbarie, Mulard et Pékin "dont les produits (viande et foie gras) sont destinés à la commercialisation", écrit dans un communiqué la préfecture du Maine-et-Loire. 350 bâtiments sont concernés sur les 2 000 (ndlr : 775 élevages) que compte l'Anjou. Le département détenant 9 % de la production nationale de canards. Au total, ce sont près de 5 millions de canards qui devraient être vaccinés. "Le Maine-et-Loire est le premier département de génétique volaille avec des groupes de dimension internationale, impliquant un enjeu majeur d’approvisionnement des filières partout en France ainsi que de forts enjeux d’exportation. Compte tenu de ces éléments, la vaccination des canards de production et d’une partie des canards reproducteurs est un outil de réponse très attendu dans le département, au bénéfice de toutes les filières avicoles", précise la préfecture.
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À ce jour, 500 000 premières injections ont déjà été réalisées dans le département, "tant en canards gras qu’en canards maigres, et en particulier 80 000 reproducteurs". La vaccination est encadrée par des vétérinaires sanitaires des exploitations. Le préfet Philippe Chopin s'est d'ailleurs rendu au GAEC de la Sarboussière sur la commune de La Séguinière, pour superviser l'opération.
Combien ça coûte ?
Au niveau national, le montant de cette campagne dépasse les 100 millions d'euros, pris en charge à 85 % par l'État "le reste étant à la charge des filières". En Maine-et-Loire, le coût est estimé à 9 millions d'euros. Auquel, il faut ajouter les 90 millions déjà versés ou en cours de versement pour payer les prestataires (vétérinaires, laboratoires, équarrissage, ramassage) et indemniser les éleveurs touchés par l'épidémie de septembre 2022 à janvier 2023 qui avait engendré la mort ou l'euthanasie de 3,9 millions de volailles. Une somme à laquelle "il faut ajouter environ 15 millions d'euros d'indemnisations économiques". Des indemnisations que réclament encore certains éleveurs.