Pontmain. Meurtre d'un nonagénaire : peines inversées pour les deux accusés
Les deux hommes accusés du meurtre d'un nonagénaire à Pontmain en 2020 ont été condamnés en appel à 25 ans et 20 ans de réclusion criminelle. En première instance, à l'inverse, c'est le plus âgé qui avait écopé de 25 ans de prison, et le plus jeune, de 22 ans.
Publié : 18h17 par Alexis Vellayoudom
Après une semaine de réévaluation du dossier, le procès du meurtre d'un nonagénaire à Pontmain en 2020 s'est clôturé ce mercredi à la dernière session de l'année de la Cour d'assises du Maine-et-Loire. En première instance, le plus âgé avait écopé de la peine la lourde, 25 ans de réclusion criminelle, contre 22 ans pour le plus jeune. Ce mercredi, elles ont été inversées.
Depuis la semaine dernière, les juges et les jurés devaient mesurer le degré de responsabilité des deux-frères dans cette nuit du 5 avril 2020. Après un cambriolage qui tourne mal, un nonagénaire reçoit un coup mortel à la tête. Pour maquiller le crime, les ravisseurs mettent le feu à la maison. Le corps de la victime sera retrouvé calciné.
"Des dénégations peu convaincantes"
Lors du premier jour du procès, les auditions avaient permis d'observer le profil différent des deux accusés. Le plus âgé, plus bavard et conscient de ce qu'il est, coopère, lorsque le plus jeune, influençable et "trop gentil", se perd, nie les faits et ne manifeste "aucune forme d'empathie". Un comportement qui a, entre autres, joué dans cette inversion de peine. Il a été reconnu coupable et condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour vol par effraction et violences ayant entraîné la mort. "Ses dénégations n'ont pas été considérées comme convaincantes par les jurés et les juges", selon le président de la Cour. Le juge a aussi pointé le fait que l'accusé a pu varier dans ses déclarations, "un angle mort".
De son côté, le plus âgé a lui été reconnu coupable de complicité de vol par effraction et violences ayant entraîné la mort, et condamné à 20 ans de réclusion criminelle. La Cour a reconnu "qu'il avait fourni des aveux précis et circonstanciés". Les deux hommes ont aussi écopé de 10 ans d'inéligibilité, 5 ans d'interdiction de port d'armes, ainsi qu'une amende de 3 000 € à verser à chacun des onze membres de la famille de la victime qui se sont constitués partie civile. Enfin, la Cour ne demande pas d'obligation de soins aux deux accusés, mais indique que "ce peut être utile de continuer à travailler chacun sur leurs fragilités".