Procès en appel du balcon. "Une juste remise à plat des choses" pour les parties civiles
Hier, la Cour d'appel d'Angers a infirmé le jugement de première instance. L'architecte Frédéric Rolland et le conducteur de travaux ont été condamnés à des peines de prison pour homicides et blessures involontaires. Un soulagement pour les victimes et leurs familles.
29 mai 2024 à 11h28 par Alexis Vellayoudom
Un peu plus de sept après l'effondement de ce balcon de l'immeuble le Surcouf, rue Maillé, dans le centre d'Angers, qui a coûté la vie à Lou, 18 ans, Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, et Baptiste, 25 ans et blessé quatorze autres jeunes, c'est un poids en moins dans la peine des victimes et de leurs familles. Ce mardi 28 novembre, la Cour d'appel d'Angers a infirmé la relaxe prononcée contre les deux hommes en première instance et suivi les réquisitions du parquet. L'architecte Frédéric Rolland et le conducteur de travaux de l'entreprise Bonnel, présents dans la salle, ont finalement été condamnés à trois ans et deux ans de prison avec sursis pour homicides et blessures involontaires. Ils partagent désormais la responsabilité de ce drame du 15 octobre 2016 avec le chef de chantier, le contrôleur de l'Apave et Patrick Bonnel, patron de l'entreprise de gros oeuvre, condamnés à des peines de prison avec sursis en mai 2022.
L'architecte jugé pénalement responsable
En 2022, la peine avait été immense face à la relaxe de l'architecte Frédéric Rolland. Alors ce jugement pour les victimes et les familles, c'est un soulagement. "Une juste remise à plat des choses", confie Me Soulard, avocate de Mathilde et Bérénice Rondeau, les deux soeurs, hôtes de cette soirée qui a viré au drame. "Les motivations et la décision de la Cour sont cohérentes", ajoute l'avocate.
Un jugement expliqué dans un dossier de plusieurs centaines de pages, qui montre la complexité de l'affaire, où la Cour d'appel revient notamment sur l'absence d'un plan d'exécution pour le changement de méthode de fabrication des balcons de l'immeuble. "La satisfaction des familles, c'est de voir que l'architecte Frédéric Rolland n'échappe pas à ses responsabilités et ses manquements sur la surveillance du chantier. Il était en charge du chantier, il avait l'obligation et la responsabilité de venir sur les lieux et de superviser", explique Me Soulard. La Cour n'a, en revanche, pas prononcé une interdiction d'exercer.
Mais pour les victimes, ce jugement n'efface, en rien, le chagrin et les blessures à vie. "La souffrance est présente et les plaies toujours ouvertes", souligne Me Soulard. D'autant que les deux condamnés ont 5 jours pour se pouvoir en cassation. Un pourvoi que la défense de l'architecte, étonné par l'échelle des peines, n'exclut pas.