Budget 2025. Année de vache maigre pour le département de la Mayenne

Dans un contexte budgétaire restreint, le Conseil départemental propose un budget de 384 millions d'euros pour 2025, soit une baisse de 23 millions d'euros. Panomara.

Publié : 12h39 - Modifié : 13h50 par Alexis Vellayoudom

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Crédit : Capture d'écran Google Street View

Période de vache maigre pour le département de la Mayenne. Le budget primitif 2025 est voté ce matin au Conseil départemental, un budget en baisse, 384 millions d'euros, ce sont 23 millions de moins par rapport à l'année dernière. Panorama. 


 


Des baisses sur la plupart des missions


 


"On est dans le dur" a admis Olivier Richefou, président du Conseil départemental. La faute à une baisse des ressources en provenance de l'Etat et de l'effort demandé par ce dernier. Conséquence, le budget de fonctionnement se resserre, et les investissements sont en baisse, moins 11 millions d'euros. Première victime, le nouveau collège Fernand Puech II, dont la construction est gelée pour au moins 2 ans, "ce n'est pas un désengagement du Département, mais l'application du principe de réalité. On a tout simplement pas les moyens aujourd'hui de le construire, sauf à renoncer à entretenir l'ensemble des 26 autres collèges publics mayennais, ce que nous n'envisageons pas", explique Olivier Richefou. Un entretien qui représente 5 millions d'euros par an lorsque le projet Fernand Puech coûte 15 millions d'euros. Parmi les autres projets reportés, la modernisation du Musée Robert Tatin et la Bibliothèque départementale. 


 

Le budget primitif du Conseil départemental de la Mayenne

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


Si l'on zoome, le budget consacré aux Solidarités, qui regroupe trois missions, se maintient à 47 % du budget total avec une augmentation du budget pour la mission Prévention et protection de l'enfance (+ 1,5 M€). C'est d'ailleurs le seul qui augmente significativement. L'enveloppe pour l'Insertion et Action sociale est en légère baisse (- 600 K€), "le nombre de bénéficiaire du RSA a diminué ce qui explique cette baisse de budget" justifie Olivier Richefou. En revanche, le budget de l'Autonomie, destiné aux personnes âgées et personnes en situation de handicap, est en forte baisse (- 14 M€). Une baisse qui s'explique en partie par le transfert budgétaire de la mission "dépendance" au sein des EHPAD que gérait le Département et qui sera désormais gérée par l'Agence régionale de Santé. Une dépense en moins, mais aussi une recette en mois puisque la Mayenne touchait une somme  "en clair, on n'a plus cette dépense, mais on ne touche plus aussi l'aide qu'on avait pour gérer cette mission", explique le président. 


Sur les autres missions, l'enveloppe pour les Territoires, destinée à la santé de proximité, l'habitat, les routes et le numérique, va baisser (- 7 M€). "On fera moins de route", a précisé Olivier Richefou. D'autres missions se stabilisent à peu près, les Sports (- 700 K€), l'Enseignement (- 100 K€), l'attractivité et le tourisme (- 1 M€) et l'Administration générale, les finances, et les ressources humaines (- 100 K€). Le département va donc se serrer la ceinture. D'ailleurs son autofinancement approche les 0 %, à la limite d'un rejet du budget par la préfecture. De son côté, l'opposition de gauche dénonce "un manque d'ambition" de la majorité départementale. Suite à la censure du gouvernement Barnier, elle demande le report du vote du budget départemental en mars 2025.


 


Pour la Culture, "on ne jouera pas les pompiers de service"


 


Cette rencontre, c'était aussi l'occasion d'aborder la coupe budgétaire de 100 millions d'euros annoncée par le Conseil régional des Pays de la Loire qui impactera plusieurs domaines, dont la Culture. Olivier Richefou salue une décision courageuse et dénonce "une instrumentalisation politique exagérée", même s'il avoue une communication "flottante" de la présidente Christelle Morançais, et une "méthode à revoir". À la question, le Conseil départemental va t-il compenser ces pertes ? "On ne jouera pas les pompiers de services par qu'on en n'a pas les moyens", répond l'élu. Il invite d'ailleurs les acteurs culturels à se tourner vers des financements privés. "La culture est moins habitué à ça, mais il va falloir y penser. Quand vous voyez le club de futsal de l'Etoile lavalloise, ils ont construit un projet sur des financements privés".