Cossé-le-Vivien. Les notes de l'orgue résonnent de nouveau

Après deux ans de travaux, l'orgue de l'église de Cossé-le-Vivien joue de nouveau. Dorénavant, ses notes plus claires résonneront au centre de la nef.

Publié : 15h58 - Modifié : 16h01 par Alexis Vellayoudom

Gérard Lézé, représentant de la paroisse, Didier Courtais, organiste et Jean-Sébastien Doreau, élu

Crédit : Alexis Vellayoudom

Il a de nouveau accompagner le chant des fidèles. Après deux ans de travaux, l'orgue va retrouver l'église Saint-Gervais et Saint-Potrais de Cossé-le-Vivien, mais dans un espace différent. Un projet de 82 000 € HT, mais où le reste à charge pour la commune avoisinait seulement les 25 %. Elle a pu bénéficier d'une aide 24 600 € du Conseil départemental de la Mayenne et de près de 5 000 € de dons venus de particuliers et d'entreprises.


 

Titre :Reportage à l'église de Cossé-le-Vivien

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


"Un vrai bonheur que d'avoir à mettre les mains sur le clavier"


 


Ce n'est pas sans émotion que Didier Courtais s'installe devant le clavier. Après deux ans d'attente, cet organiste liturgique dans la paroisse la Sainte-Famille-sur-Oudon va de nouveau pouvoir pianoter sur cet instrument centenaire. Au son des premières notes, une sorte d'osmose se créée avec l'église. "Il a trouvé encore meilleure sonorité que ce qu'il a pu avoir par le passé vu l'usure et ça devient un vrai bonheur que d'avoir à mettre les mains sur le clavier", s'émeut l'organiste. C'est le facteur d'orgue Béthines Les Orgues dans la Vienne qui l'a ressuscité. Un travail d'orfèvre pour redonner vie à la musicalité. "On a quelque chose dans la qualité des jeux qu'on n'avait pas complètement avant. Ils sont, aujourd'hui, clairs, nettes à l'oreille et qui jouent sur beaucoup de nuisance dont je ne me souviens qu'elles étaient aussi nettes auparavant", décrit Didier. 


 

L'orgue a été restauré pendant deux ans chez un facteur d'orgue de la Vienne

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


Et la restauration était nécessaire puisque depuis son installation en 1875, peu de travaux ont été effectués. Désormais, il est dépoussiéré, le sommier refait, tout comme certaines touches faîtes en ivoire. "C'est un travail d'orfèvre, mais aussi de menuiserie puisque le bois du buffet a été restauré et il est magnifique", raconte Jean-Sébastien Doreau, adjoint en charge du Sports, de la Vie associative et de la Culture. L'instrument va pouvoir retrouver sa fonction première, à savoir, accompagner la messe comme le raconte Didier : "l'orgue ne joue pas à la messe, il joue la messe. C'est une osmose très délicate entre nombre de paramètres qui sont tous au service d'une présence subtile qui est le fruit de toute une composition, un peu comme une oeuvre artistique, de la parole, du déplacement, du geste, du chant et de la musique". Il aura une fonction éducative pour les élèves organistes de l'Établissement d'Enseignement Artistique et culturelle pour les amateurs d'un répertoire classique ou les amoureux du patrimoine. 


 


Au milieu de la nef


 


Mais son retour dans l'église n'a pas été sans débat. L'instrument a été installé au coeur de la nef de l'église, au détriment de son perchoir d'origine. Un choix qui en a interrogé plus d'un, mais l'élu Jean-Sébastien Doreau s'en explique : "lors de la restauration, on a fait appel à un technicien conseil pour les orgues historiques qui a fait plusieurs préconisations. En terme acoustique, il nous a conseillé de le descendre et de le mettre entre deux piliers de la nef. Si on le laissait là-haut, il aurait fallu tout restaurer puisque l'ensemble de la toiture est assez fragilisé". "Ça va être tout nouveau puisque jusqu'ici, on était invisible. Laissons l'aventure se faire avec tout le monde", explique Didier.


 

Titre :Pourquoi placer l'orgue dans la nef ?

Crédit :Alexis Vellayoudom

Ce débat a toujours existé. En 1875, lors de son arrivée, il fut installé à la tribune, à l'étage, avant d'être redescendu à cause de fragilités dans l'architecture du bâtiment. Une famille cosséenne, mécène, avait finalement décidé de le remonter à sa tribune, un endroit qu'il pourrait retrouver d'ici la fin du siècle.