En Mayenne. "Nous ne sommes pas des vaches à lait", clament les motards en colère

Hier soir, les motards mayennais recevaient la vache de l'opération nationale Vache à Lait, lancée par la Fédération Française des Motards en Colère pour protester contre la mise en place du contrôle technique des deux-roues. Après un arrêt à la préfecture ce jeudi, la vache se dirige vers la Sarthe.

27 juin 2024 à 17h03 - Modifié : 27 juin 2024 à 17h12 par Alexis Vellayoudom

Les motards sont venus contester le contrôle technique devant la préfecture de la Mayenne

Crédit : Alexis Vellayoudom

Le contrôle technique, c'est toujours non pour les motards mayennais. Hier soir, ils étaient une quarantaine de membres de la Fédération Française des Motards en Colère 53 à Ambrières-les-Vallées, pour recevoir cette vache de la part de la FFMC 14. Depuis le 6 juin, cette peluche parcourt la France. Une opération nationale lancée la FFMC pour protester contre la mise en place du contrôle technique obligatoire des deux-roues à partir du 25 décembre. Ce jeudi 27 juin, une petite dizaine de motards s'est rendue devant la préfecture de la Mayenne pour montrer leur ras-le-bol, avant de prendre la route vers la Sarthe. 


 


 Contrôle technique obligatoire en décembre


 


Devant la préfecture, à Laval, en costume de vache, Régine Régulier, coordinatrice de la FFMC 53. Elle et quelques motards, ont amené la vache, nommée valoche, pour l'occasion. "C'est une petite vache, accompagnée d'une grosse vache et de deux pots à lait pour signifier aux gens que les motards ne sont pas des vaches à lait". En cause, la mise en place du contrôle technique obligatoire et valable trois ans pour les deux-roues, trois-roues et quadricycles motorisés à partir du 25 décembre 2024. Il est déjà obligatoire depuis le 15 avril et à faire avant mi-août pour les véhicules les plus anciens, mis en circulation avant le 1er janvier 2017 et dont la date anniversaire de la première mise en circulation est avant le 15 avril. "C'est une taxe supplémentaire. Je vois pour ma voiture, c'est 70 € et pour ma moto, c'est le même prix, alors qu'ils font juste le tour", confie Régine.


 


 


 


 

Titre :Régine Régulier explique l'action des motards en colère

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


La moto peu accidentogène ?


 


Pour la motarde, cette mesure est plutôt une question de business qu'un véritable enjeu de sécurité. Elle défend l'idée que les motards sont capables de faire, eux-mêmes, leurs contrôles. "Je chouchoute ma moto, je suis amoureuse de ma moto. Le risque d'accident est doublé, on n'a pas de carrosserie, on a des gants homologués, un casque, des chaussures homologuées donc on fait attention à notre propre sécurité", clame la motarde. Comme argument, les motards en colère soutiennent que les accidents de deux-roues ne représentent que 0,3 %, "et sur ce chiffre, 30 % des accidents, c'est à cause de l'état des routes", justifie la coordinatrice. Selon un rapport de 2015, sur 712 accidents mortels impliquant des deux-roues, la majorité sont pluri-factoriels, le facteur humain est présent dans 94 % des accidents, le facteur véhicule l'est quant à lui dans 35 % des cas. 


 

Titre :L'argument accidentogène des motards en colère

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Protestation devant un garage à Sablé-sur-Sarthe


 


Selon la FFMC, les premiers contrôles techniques sur les deux-roues démontrent l'inutilité de la mesure. "Sur 3 000 contrôle techniques, il n'y a que 8 % de motos qui ont été recalées alors que les voitures sont à 20 %. Les motards font plus attention que les automobilistes". Ce midi, les motards mayennais se rendaient à Sablé-sur-Sarthe pour léguer valoche, la vache, à leurs homologues de la FFMC 72. Ils se sont donnés rendez-vous devant un garage Sécuritest. "Il fait le contrôle technique des motos donc on va prendre une photo devant et lui signifier qu'on est toujours contre". Les motards ne comptent pas abandonner. "La moto, c'est la liberté et payer cette liberté, 70 €, c'est un trop-plein, en plus avec l'essence. On dit Stop. C'est un décret qui peut être changé. Le combat continue".