« Conflit d’intérêt » : la maire de Segré-en-Anjou Bleu répond sur la fusion des écoles Dolto/Fontaine

L’expérimentation d’une direction unique cette année a créé « une nouvelle dynamique », c’est ainsi que la mairie de Segré-en-Anjou Bleu justifie son avis favorable sur la fusion envisagée en septembre par la Direction académique du Maine-et-Loire, des écoles maternelle Françoise Dolto (deux classes) et élémentaire Robert Fontaine (trois classes), qui partagent les mêmes locaux rue Fernand Rossignol à Segré.

Dans un communiqué de presse envoyé la semaine dernière, Sud Éducation 49 et SNUipp-FSU 49 regrettaient que le vote du conseil municipal ne prenne pas en compte l’avis défavorable de l’école maternelle, émis en conseil d’école en mars dernier. Parmi les sept votants, quatre enseignants et parents s’étaient prononcés contre. Les deux syndicats dénonçaient aussi « une décision entachée d’irrégularité ».

Le remplacement d’un élu absent au conseil d’école de Robert Fontaine par un élu membre du conseil d’école de Françoise Dolto a été soumis à l’inspecteur de la circonscription et accepté, précise l’adjointe aux affaires scolaires, Sandrine Moullière. La décision de fusion n’est pas à l’initiative de la mairie, rappelle ensuite la maire de Segré en Anjou Bleu Geneviève Coquereau, estimant qu’elle n’aura pas d’impact pour la collectivité, et émettant des doutes sur des fermetures de classes plus aisées en cas de regroupement. L’édile évoque même « un conflit d’intérêt » : « le syndicat qui parle, c’est l’un des enseignants qui a un poste dans l’école ». Enseignant explicitement nommé dans l’invitation presse aux journalistes pour « répondre à [ses] accusations ».

« Quand il y en a un qui est déficient, ça peut amener de la contestation »

« Cette école, elle nous a toujours préoccupés », poursuit l’élue, aux côtés de son adjointe aux affaires scolaires. De 11 classes en 2017, année du regroupement des deux écoles sur le même site rue Rossignol, l’école Dolto/Fontaine n’en compte plus que 5 depuis la rentrée 2021. « Ce n’est pas seulement le taux de natalité qui reculait qui peut expliquer ça », alors que les élèves sont nombreux à avoir rejoint l’autre école publique de la ville, et pour quelques-uns, l’école privée. Geneviève Coquereau et Sandrine Moullière évoquent de nombreuses remontées de parents au sujet des absences des enseignants et du manque de remplacement. En maternelle, il y avait deux représentants syndicaux, rappelle la maire.

« On veut que cette école dans laquelle on a investi (plus de 1,6 millions d’euros HT, NDLR) fonctionne, au lieu d’être à moitié vide », plaide Geneviève Coquereau, rappelant les améliorations faites pour le bâtiment, l’organisation des temps périscolaires, la restauration scolaire. « Que chacun balaie devant sa porte », conclut Geneviève Coquereau. « Il y a eu quelques années difficiles, mais nous on y croit », complète son adjointe aux affaires scolaires. En conseil municipal, les élus avaient voté majoritairement pour cette fusion (47 voix). 11 élus s’étaient abstenus, et 2 prononcés contre.