L'accès aux urgences de la Mayenne restreint tout l'été
L'ARS renforce le dispositif de régulation sur tout le département pour l'été. Les autorités appellent à ne pas se présenter aux urgences spontanément mais d'appeler le 15 ou le 116 117.
30 juin 2022 à 16h12 - Modifié : 30 juin 2022 à 18h46 par Alexis Vellayoudom
Archives Oxygène Radio
Crédit : Cyprien Legeay
RÉ-GU-LA-TION ! C'est le mot d'ordre pour cet été en Mayenne. Lors de la présentation de l'organisation des urgences du département, les autorités de santé ont martelé, "il faut appeler le 116 117 ou le 15, éviter les présentations spontanées aux urgences". Cette nouvelle adaptation confirme davantage les difficultés des services en Mayenne.
Ne pas se déplacer, mais appeler
C'est l'habitude à prendre depuis plusieurs mois pour les usagers mayennais et elle sera encore effective pour cet été. Du lundi au vendredi, l'Agence régionale de santé invite les Mayennais à ne pas se présenter aux urgences spontanément, "j'appelle mon médecin traitant ou un cabinet médical, si je n'ai pas de réponse, j'appelle le 15 pour savoir quelle orientation le médecin régulateur peut me donner par rapport à mon besoin de santé (un conseil médical, une prescription, consultation médicale, SMUR)", indique Valérie Jouet, la directrice territoriale de l'ARS. Même chose la nuit de 20h à 8h ou les jours fériés, même réflexe depuis des mois, "j'appelle le 116 117 ou le 15 pour les urgences vitales".
Côté SMUR, il sera disponible tout l'été sur le secteur de Laval, mais moins constant sur Mayenne et Château-Gontier, "on aura sûrement des SMUR sans médecin donc avec seulement un chauffeur et un infirmier", précise Sébastien Tréguenard, directeur de l'hôpital de Laval. Les véhicules des sapeurs-pompiers viendront en complément, tout comme l'HéliSmur d'Angers ou le Dragon de la sécurité civile de Normandie. De leur côté, les ambulanciers mettent en place, en semaine, un coordinateur ambulance de 7h30 à 20h30 pour pouvoir organiser rapidement les transferts et les retours à domicile.
Les infirmiers libéraux mobilisés pour les EHPAD
Dans les EHPAD, l'heure est aussi à la régulation. Tous les soirs de l'été, les secteurs de Mayenne et Laval auront un infirmier libéral d'astreinte, mobilisable par le Samu, pour intervenir dans les EHPAD entre 20h à 24h, "afin d'éviter des transferts à l'hôpital quand ce n'est pas nécessaire", souligne Valérie Jouet.
L'ARS teste aussi un dispositif pendant un an, la régulation pour les urgences dentaires le dimanche matin de 8h à 12h. Les Mayennais devront appeler le 116 117 avant de rencontrer un chirurgien-dentiste, "ce praticien n'a pas vocation à prendre en charge tous les patients qui n'ont pas réussi à obtenir de rendez-vous en semaine", explique la directrice territoriale.
Pourquoi cette organisation ?
Il faut d'abord rappeler qu'en Mayenne, 80 % des passages aux urgences ne relèvent pas d'une réelle urgence nous explique le Dr Levaillant, conseiller médical auprès de l'ARS. Ce qui explique en partie les bouchons en période normale. Alors l'été, quand le personnel prend ses vacances, cumulé à une pénurie nationale de soignants, les tensions se font vite ressentir. À l'hôpital de Laval, il manque 10 à 12 équivalent temps plein, ceux en poste dépassent déjà les 100 heures supplémentaires pour l'été. "Ma priorité, c'est de donner des vacances aux agents", confie Sébastien Tréguenard.
D'ailleurs, la direction prévoit 7 nuits de régulation en juillet et 13 en août, "ça veut dire que vous n'aurez pas un accueil ouvert [...] il n'y aura pas de médecin de circuit long. L'urgence vitale pourra toujours être prise en charge", précise le directeur de l'hôpital. "Nous devons avoir recours à l'intérim ou des remplacements ponctuels pour remplir toutes nos lignes et avoir un fonctionnement optimal aux urgences".
La Covid, la variable d'ajustement
"On s'attend pas à une hausse de la fréquentation aux urgences, sauf si l'épidémie de Covid repart", prévient le directeur de l'hôpital. En Mayenne, le taux d'incidence a grimpé de 47 % en une semaine pour atteindre les 477 cas pour 100 000 habitants. "On va tous espérer que cette remontée du taux d'incidence est une remontée ponctuelle d'où la nécessité de faire passer le message à la population en termes de mesures barrières avec le port du masque dans les lieux qui rassemblement un volume de population et la 4ème dose de rappel pour ceux qui peuvent y prétendre", alerte Valérie Jouet.