Mars Bleu : 90% des cancers colorectaux pourraient être évités

Et ce grâce au dépistage, mais 31% seulement des Français éligibles en 50 et 74 ans y participe. Ce mois de mars est l’occasion de sensibiliser alors que les cancers du côlon et de l’intestin font 17 000 morts chaque année.

25 mars 2022 à 19h13 par Coralie Juret

Mars bleu est le mois de sensibilisation aux cancers colorectaux.

Crédit : illustration - Twenty20 photos

Des marches et de la nage en Mayenne et en Anjou Bleu pour prévenir les cancers colorectaux… c'est Mars Bleu ce mois-ci. Avec 43 000 cas chaque année en France dont 17 000 décès, ils sont le deuxième cancer le plus mortel chez les hommes et le troisième chez les femmes en France après les cancers du poumon et du sein. 


Mais seul 31 % des Français participent au dépistage organisé. Et c'est encore trop peu pour Bernadette Perrot, la présidente de la Ligue contre le cancer mayennaise. “C'est inadmissible parce que c'est un examen qui n’est pas douloureux, s'il s'agit de prélever des selles. Et donc ça pourrait éviter nombre de cancers, puisqu’en plus on peut dépister ce cancer avant qu'il soit cancer, au stade de polypes”.  Alors pourquoi la participation est-elle si faible ? “On manipule les selles, les gens n'aiment pas trop”, avance le Dr Perrot. “Et puis ils ont peur aussi de la coloscopie qui suivra si le test est positif, alors que la coloscopie c'est tout à fait inoffensif. On le fait sous anesthésie générale donc on ne sent rien, et ça peut quand même sauver énormément de vies”.


90 % des cancers colorectaux pourraient ainsi être évités avec le dépistage. L'hygiène de vie joue aussi. Les hommes sont plus souvent touchés (55% des malades), car ils consomment plus de charcuterie, de friture et de viandes rouges. 


 


Briser le tabou


 


En l’absence de dépistage, les cancers colorectaux sont souvent dépistés trop tard : “Souvent, on se rend compte que l'on a un cancer de l'intestin par une occlusion intestinale, mais là c'est déjà énorme. Et donc souvent il est déjà un petit peu disséminé, les ganglions sont atteints donc c'est quand même grave”, explique la gynécologue retraitée. “C'est dommage d'arriver au stade final pour se faire dépister. C'est certain, ils peuvent voir du sang dans les selles, mais pour beaucoup de gens qui ne veulent pas aller consulter ce sont des hémorroïdes, alors qu'en réalité c'est déjà un polype qui saigne. Il y a beaucoup de tabous, il faut vraiment parler. Je pense que plus on en parlera, mieux ça vaudra”. Une grande fatigue, un amaigrissement et des douleurs abdominales sont aussi les signes d'un cancer déjà bien évolué.


Pour inviter les Mayennais à se faire dépister et les informer, la Ligue contre le cancer de la Mayenne organise son premier Mars Bleu avec la piscine l’Odyssée de Craon depuis le début du mois. 24h de nage sont aussi prévues à la piscine St Nicolas de Laval samedi et dimanche, ainsi qu'une marche nordique dans le Bois de l'Huisserie dimanche 27 mars à 9h et 10h, organisée par les BTS communication du lycée d’Avesnière. Un circuit de 2 km sera proposé aux familles et un village installé sur place. La veille, ce samedi 26 mars, c’est une marche nocturne qui se déroulera sur la base de loisirs de la Rincerie à la Selle Craonnaise.


 

Rando Plaisir organise une randonnée au profit de la Ligue contre le cancer 49

Crédit : CJ

 


En Anjou Bleu, l’association Rando Plaisir a une nouvelle fois répondu présent pour organiser des randonnées sur Segré jeudi 31 mars à 13h30 au départ de la place du Port. 5 ou 10 km accessibles à tous sur des chemins privés et dans le parc du château de la Lorie, avec l’autorisation exceptionnelle de la marquise de Saint-Genys. Les randonneurs emprunteront aussi le chemin des Demoiselles et l’ancienne voie de chemin de fer Segré-Angers. Chaussures adaptées et pantalon nécessaires. Dons possibles sur place.