Bouillé-Ménard. Une "mini-tornade" traverse la Chapelle aux Pies

De mémoire de Margot, résidente de la Chapelle aux Pies depuis toujours, on n’a jamais vu ça : des tôles arrachées et parsemées dans les jardins, des abris et des toitures à terre, des arbres sectionnés, des poteaux arrachés...

Une mini-tornade a traversé leurs jardins, les habitants du hameau en sont persuadés. La nuit dernière ils ont entendu vers minuit un bruit sourd que certains décrivent comme un vrombissement, ou le son d’un avion, pendant 2-3 minutes, ainsi qu’un grand « boum ». La maison semblait trembler relate un couple, appuyé par deux autres habitants dont l’un aurait juré que son lit vibrait.

Ce matin, le constat est accablant : ici un appentis tombé sur une voiture, et dont l’un des épais poteaux en bois scellé dans le béton a été arraché. Là, la toiture de l’appentis voisin encore accroché dans un arbre, une structure métallique d’un abri sectionné, un câble électrique pendant à nu, et des arbres coupés en deux quand leurs voisins sont encore debout, intact. Un « couloir de 10-15 m » dévasté d’un jardin à l'autre sur plusieurs centaines de mètres : « tous les dégâts ont été faits dans une seule ligne droite, tout ce qui est passé à travers a sauté ». Les pompiers, appelés pour une petite tempête très localisée, sont intervenus à trois reprises pour dégager un poteau téléphonique rue des Fauvettes, couvrir un toit rue des Chardonnerets, et débiter un arbre de plusieurs mètres qui barrait la route de Nyoiseau à un conducteur de car, dans l’impossibilité de partir faire sa tournée, raconte ce dernier.

Encore abasourdis, les habitants se rassurent qu’il n’y ait pas eu de victimes humaines, mais une dame a encore du mal à se rassurer : « et si ça recommençait ? ». D’autres évoquent le changement climatique : « il va falloir s’y habituer », soupire ce père de famille qui travaille dans la construction et s’interroge : « est-ce qu’on va devoir construire différemment ? ».

La mairie va se déplacer ce soir chez les sinistrés pour leur demander de se déclarer aux assurances, et de se faire connaître en mairie. Elle pourrait éventuellement engager des démarches pour « que les habitants soient le moins sinistrés possible financièrement », indique l'un des adjoints.