Éoliennes, accès aux soins, mobilités... Les maires du Segréen aimeraient jouer un plus grand rôle dans les décisions
Vendredi 16 juillet, Jean-Pierre Cubertafon, député de la Dordogne, a rencontré les maires du Segréen à Chazé-sur-Argos. L'élu doit rendre un rapport au gouvernement sur la différenciation des politiques publiques en ruralité.
Publié : 22 juillet 2021 à 16h40 - Modifié : 22 juillet 2021 à 17h34 par Alexis Vellayoudom
Désertification médicale, éducation, mobilité et éolien... Ce vendredi 16 juillet, une quinzaine de maires a abordé plusieurs thèmes avec le député Jean-Pierre Cubertafon, membre du groupe Mouvement démocrate et des démocrates apparentés. L'élu de la 3ème circonscription de la Dordogne était invité par le député local Philippe Bolo. Au cours d'une rencontre qui a duré toute l'après-midi, les élus du Segréen ont d'abord défini ce qu'était la ruralité, avant d'émettre leurs réflexions sur la différenciation des politiques. Cette demi-journée d'échange a permis d'enrichir le rapport sur la différenciation des politiques publiques en milieu rural.
Plus de pouvoir dans les dossiers de l'éolien
De cette rencontre, le député de la Dordogne a retenu que les maires demandaient davantage de considération et de pouvoir. Le dossier pris en exemple, les énergies renouvelables comme l'installation des méthaniseurs ou d'éoliennes, "c'est paradoxal puisqu'en définitif, on organise un référendum, la population est contre. Les élus des Conseils municipaux prennent une décision et les autorités compétentes peuvent prendre une décision contraire au souhait des élus. Je crois qu'on doit respecter l'avis des élus", explique Jean-Pierre Cubertafon.
Aujourd'hui, d'après le député, les maires subissent leurs fonctions : "les élus ne sentent pas cette responsabilité et cette confiance de la part de nos gouvernants". Témoignage de Marie-Noëlle Richard, maire d’Angrie. Cinq éoliennes sont en projet sur sa commune. L’association de riverains Vent des Moissons s’y oppose tout comme la mairie après un vote, seulement consultatif. C’est la préfecture qui tranchera, "s'il y avait eu un tour de table de fait au niveau de l'Etat, du Préfet et nous. On aurait pu prendre une décision collégiale. Les problèmes, on aurait pu les régler en amont et ils auraient pu s'apercevoir qu'il y a une zone de captage et une éolienne à 500 m des maisons d'habitation donc si on veut développer notre bourg, ça peut être problématique", confie la maire Marie-Noëlle Richard.
La régulation d'installation des médecins, une solution contre la désertification médicale ?
Parmi les autres constats réalisés, l'accès aux soins de plus en plus difficile. Trop de personnes sont sans médecin référent en milieu rural et il manque des médecins. Pour le Jean-Pierre Cubertafon, il faut des décisions draconiennes, si on ne veut pas aller dans le mur : "aujourd'hui, malheureusement, on n'a pas de solution véritable. Le médecin ne veut pas aller s'installer dans une zone rurale. Il faut que la zone soit attractive. Et bien sûr, il y a une solution à ce problème, c'est de réguler l'installation, c'est-à-dire de dire aux médecins, il y a des zones sous-tendues, vous allez vous y installer. C'est la liberté d'installation, on n'en n'est pas encore là [...] mais tout le monde n'est pas d'accord".
Parmi les autres solutions, la construction de maison médicale, car les médecins ne veulent plus travailler seul. Une solution qui reste difficile à mettre en place selon la maire de Chazé-sur-Argos, Françoise Coué : "on a beaucoup de mal à avoir des maisons médicales, il faut toujours aller sur Angers". La maire sent aussi la perte de considération de la fonction : "on a des pouvoirs qui se perdent. Avant le maire, c'était quelqu'un qui était respecté, c'est moins le cas aujourd'hui".
Le député Jean-Pierre Cubertafon a rencontré les Ministres cette semaine. Il présentera les résultats de ses travaux pour le futur projet de loi.