Hôpital Laval. Le service des urgences ferme 9 nuits pendant les fêtes de fin d'année
Par manque de médecins, le service des urgences ferme les nuits du 25, 26, 27 28, 29 décembre et 1, 2, 3 et 4 janvier. Caroline Brémaud, cheffe du service, dénonce une mise en danger et un abandon de la population.
24 décembre 2021 à 12h50 par Coralie Juret et Alexis Vellayoudom
C’est une mise en danger et un abandon de la population ! Réaction de Caroline Brémaud, la cheffe du service des urgences de Laval après l'annonce de la fermeture des urgences de nuit de Laval du 25 décembre au 29 décembre et du 1 janvier au 5 janvier. Seules les urgences vitales seront prises en charge sur régulation du 15 qui reste joignable 24/24H tout comme les médecins généralistes la nuit au 116 117.
"J'ai toujours peur pour les gens"
Une nouvelle fois, le service fermera en période de vacances par manque de médecins, mais cette fois-ci pendant 9 nuits ce qui inquiète Caroline Brémaud : "la période de fin d'année est une période où on a une grosse activité, liée aux fêtes très certainement, mais on sait chaque année qu'on a des pics de passage aux urgences. Pour moi, il y a une mise en danger des patients parce qu'il y aura des retards de prise en charge [...] il y a toujours un risque, j'ai toujours peur pour les gens pourtant, on fait notre maximum. La semaine prochaine, je fais 72 heures même avec des débordements sur des repos de sécurité donc on peut pas faire plus".
Dans un message posté sur twitter, la médecin invite la population à "écrire en masse à l'ARS, aux préfets, au Ministre de la Santé et au Président de la République pour exprimer leur mécontentement". Caroline Brémaud réclame aussi un droit opposable d'accès aux soins, "l'État doit faire face à ses obligations de continuité de soins".
"Le système est pourri"
Selon la cheffe des urgences de Laval, "ce qui se passe en Mayenne, ça se passe aussi en Sarthe. Dans la région de Grenoble, c'est aussi très compliqué". Elle espère que la campagne présidentielle mettra en lumière le sujet de la santé : "on nous écoute, mais il ne faut pas attendre pour prendre des décisions et de donner la patate chaude au suivant, il faut assumer ses responsabilités, mais rapidement [...] mon objectif, c'est de faire en sorte qu'il y a une prise de conscience générale et collective et ne pas croire que la santé, c'est l'affaire des soignants, la santé, c'est l'affaire de tous et on a le pouvoir des urnes, on est plusieurs millions donc on est plus fort normalement".