Congrier. Après 100 ans d'existence, Dirickx veut poursuivre son développement
Le vendredi 17 septembre, le fabricant sud-mayennais de clôtures, poteaux, grillages et portails fêtait ses 100 ans. L'entreprise familiale rachetée en 2017 performe et se modernise, malgré la crise sanitaire.
Publié : 24 septembre 2021 à 16h05 - Modifié : 24 septembre 2021 à 16h07 par Alexis Vellayoudom
Jimmy a suivi les pas de son père qui a fait toute sa carrière dans l'entreprise
Crédit : Alexis Vellayoudom
Un siècle d'existence et de belles années à venir pour l'entreprise Dirickx. Le fabricant sud-mayennais de clôtures, grillages, panneaux de jardins et portails a fêté ses 100 ans vendredi dernier à Renazé. Depuis le rachat en 2017, l'entreprise familiale est passée sous pavillon belge, mais la marque est en constante progression. Nous avons participé à la visite du site de La Tréflerie à Renazé.
Titre :Reportage - Après 100 d'existence, Dirickx continue d'évoluer
Crédit :Alexis Vellayoudom
Un avenir radieux pour les salariés ?
Pour cette visite, nous tombons dans le groupe de Corinne et Lucie, ce sont les petites-filles d'Armand Dirickx, le fondateur de l'entreprise en 1921. À chaque arrêt, les souvenirs de petites filles remontent, les courses dans les allées, les caches-caches entre cousin, "petites, le dimanche, notre grand-père était content de nous montrer ce qui avait changé dans l'entreprise [...] le bassin de galvanisation, je me souviens qu'on courrait devant. On voulait jeter un truc dans le bassin". Même si pour Corinne, l'entreprise a bien changé : "ça a beaucoup évolué, en bien. Ça va beaucoup plus vite, ça fait beaucoup plus de volume, c'est impressionnant".
Et les salariés semblent heureux de travailler pour cette marque emblématique du territoire car l'entreprise avance, progresse, se modernise. Océane, ingénieure, est arrivée il y a 4 ans : "il y a des investissements, des nouveaux projets. Par exemple, ce robot ça fait 2 ans qu'il est installé. Avant, on soudait tout manuellement. On faisait 200 poteaux en 8 heures, aujourd'hui, le robot en fait 600 en 8 heures". À côté d'elle, Anthony, opérateur de machine. Après 20 ans chez Dirickx, sa carrière continue d'évoluer. Il vient de se former à l'utilisation ce robot : "c'est important d'évoluer parce que toujours faire la même chose, ça fatigue".
Chaque année, 1,6 millions de panneaux sortent de l'usine
Crédit : Alexis Vellayoudom
Plus loin dans l'atelier, Jérôme, 15 ans de boite. Ce responsable de la fabrication poteaux constate l'évolution dans le rythme des commandes : "il n'y a pas longtemps encore on accrochait des phases de 5 panneaux, aujourd'hui, on fait 7 panneaux. On accrochait à une vitesse de 2,20 mètres par minute, aujourd'hui, on est à 2,50 mètres par minute. C'est rassurant, il y a du volume".
Aujourd'hui, 60 camions par jour partent du sud-Mayenne pour livrer en Europe. La production de grillage est passée de 300 000 à 500 000 par an. En 2 ans, l'expédition de panneaux a doublé et passe à 1,6 millions. Trois équipes se relayent toutes les 8 heures et 6 jours sur 7. Après 24 ans de fidélité, Pascal, profileur poteau, n'a jamais été aussi serein : "on se sent qu'il y a quelque chose qui nous porte vers un avenir prometteur. Je pense que pour les futurs jeunes qui arrivent dans l'entreprise, on peut se dire "on peut faire carrière chez Dirickx"".
30 embauches cette année et un agrandissement...
Tous s'accordent à dire que depuis le rachat en 2017 par une holding belge et la prise de direction de Wim Deblauwe, l'entreprise a changé, sauf le nom, "je suis étonné qu'ils aient gardé le nom Dirickx, je trouve ça très bien", confie Lucie, l'une des petites-filles d'Armand Dirickx.
Aujourd'hui, 200 salariés et 50 intérimaires travaillent sur le site de Renazé et le groupe prévoit l'embauche de 30 personnes et de 70 intérimaires dans un territoire en plein emploi, "on veut être attractif par nos conditions de travail, nos horaires, nos salaires", souligne Sébastien Thibault, le directeur d'usine. Ici, les salariés sont du coin, ils ont vécu avec l'entreprise comme Jimmy, salarié depuis 21 ans, qui habite à Saint-Aignan-sur-Roë : "mon père a travaillé toute sa vie ici. Il m'a demandé si je voulais venir. Je suis arrivé en contrat Dirickx à 21 ans et un an après j'étais en CDI".
L'entreprise a réalisé 100 millions d'euros de chiffre d'affaires et va d'ailleurs investir dans un nouveau bâtiment de 5 000 m² à Congrier pour y déplacer des lignes de production. Une nouvelle profileuse et un laser-tube sont arrivés récemment.
... malgré la crise
L'année 2020 a été compliquée, soutient Sébastien Thibault. Au plus fort de la crise, l'activité a tourné au ralenti pendant 3 semaines. Il y a eu peu de production, avant de redécoller, "fin juin, on a expédié ce qu'on expédiait en 2017 [...] comme la clôture fait partie de l'habitat, la plupart des gens ont réinvesti dans leur habitat. Ce qui fait, qu'après Covid, il y a eu une activité qui a explosé. Ça été difficile de faire face et encore aujourd'hui, on n'a du mal à tenir nos délais", confie le directeur d'usine. Et pour palier à ça, Dirickx va commencer à mettre en place des équipes de week-end à partir d'octobre.
Titre :Crise sanitaire : entre une forte reprise et une pénurie de matières premières pour Dirickx
Crédit :Alexis Vellayoudom
Puisqu'aujourd'hui, la demande est là, mais pas l'offre. Les secteurs de l'industrie et du bâtiment font face à une pénurie de matières premières, bois, composants électroniques, métaux, "notamment sur le feuillard qui nous permet de fabriquer les poteaux. Dès qu'on a un petit peu de matière, on l'achète, mais très cher. On pénalise nos clients parce qu'on ne peut pas leur donner cette matière et en plus on l'achète très cher. Et on ne peut pas répercuter l'ensemble du prix donc ça impact nos performances en ce moment".
Mais selon lui, les 10 prochaines années sont sereines chez Dirickx.