Cyclone Mayotte. "On n'a pas de nouvelles de nos familles", un joueur d'Angers Mayotte

Après le cyclone chido qui a ravagé l'île de Mayotte, plusieurs familles angevines, dont des joueurs du club de football Angers Mayotte CS attendent des nouvelles de leurs proches.

Publié : 17 décembre 2024 à 15h11 - Modifié : 17 décembre 2024 à 15h46 par Marie Chevillard et Alexis Vellayoudom

La cyclone a ravagé les bidonvilles et la végétation

Crédit : Ministère de l'Intérieur

La peine était grande ce dimanche sur le terrain de football de Châtelais. Il est 14h50, quelques minutes avant la rencontre de 3e division entre le club local du CF Châtelais Nyoiseau Bouillé Grugé et Angers Mayotte CS, les joueurs se réunissent pour observer une minute de silence à l'encontre des premières victimes de l'archipel de Mayotte. La veille, le cyclone Chido a dévasté l'île de l'Océan indien, département le plus pauvre de France où plusieurs bidonvilles, à l'état brut du mot, se comptent encore par dizaine. Sur le terrain, plusieurs joueurs du club mahorais sans toujours sans nouvelles de leurs familles. C'est le cas d'Aboutoihi Assani, secrétaire général du club. 


 


"On n'a plus de nouvelles depuis 72h"


 


"On a été coupé de tout le monde. On n'a pas de nouvelles de nos parents depuis 72h. J'ai mon papa qui là-bas, je n'ai pas encore réussi à l'avoir au téléphone, juste pour prendre de ses nouvelles. En espérant qu'il se porte bien. Je leur ai envoyé un message pour dire de ne pas sortir, rester à la maison en sécurité, en espérant qu'il ne se soit rien passé de grave pour eux", confie avec chagrin Aboutoihi Assani.


 

Titre :L'Angevin Aboutoihi Assani angoisse de ne pas avoir de nouvelles de son papa

Crédit :Marie Chevillard

 


Comme lui, plusieurs de ses partenaires de ballons sont sans nouvelles. "Il y a plus de réseau téléphonique, d'électricité, plus d'eau potable, plus de magasins fonctionnels", rappelle le Mahorais qui vit à Angers. D'ailleurs, l'Etat a instauré un couvre-feu toutes les nuits de 22h à 4h du matin, afin de prévenir d'éventuels pillages. 


 


Vers une crise humanitaire ? 


 


Un double pont aérien s'est mis en place entre la métropole, la Réunion et Mayotte pour acheminer du personnel humain, mais aussi les produits de première nécessité comme l'eau. Une denrée rare, car l'île subit régulièrement des coupures depuis 2 ans. "L'eau potable ne suffit pas pour nourrir toute la pollution", explique Aboutoihi. "Les stations d'épuration, les bassins d'eau, tout a été ravagé. Il faut tout reconstruire, il va falloir du temps. Si je pouvais, je serais un des premiers à prendre un billet pour aller reconstruire mon île que j'aime tant". La Croix-Rouge redoute le début de plusieurs épidémies. 


 


 

 


Dans le sens inverse, la ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq a annoncé que 25 personnes en urgence absolue ont été évacuées vers l'île de la Réunion. Le bilan est pour le moment de 21 morts, mais il pourrait s'accroître dans les prochains jours. Sur le terrain, le match s'est soldé par un match nul 2 buts partout, mais le score avait peu d'importance, les yeux des hippocampes étaient rivés vers Mayotte. Le club va mettre en place une cagnotte et conseille aussi de faire un don à la Croix-Rouge. L'Etat va décréter un deuil national.