Dans le Saumurois. Une campagne d'iode pour parer au risque nucléaire
Afin de prévenir un incident nucléaire à la centrale de Chinon en Indre-et-Loire, la préfecture du Maine-et-Loire et EDF ont lancé une campagne de renouvellement de comprimés d'iode stable auprès des habitants et entreprises des communes de Fontevraud-l’Abbaye, Montsoreau, Varennes-sur-Loire et Brain-sur-Allonnes.
20 septembre 2024 à 9h53 par Alexis Vellayoudom
Image d'illustration
Crédit : rawf8
C'est une simple mesure de précaution. Dans le Saumurois, une campagne de renouvellement d'iode a débuté auprès des habitants et entreprises de quatre communes, situées dans le périmètre de 10 kilomètres de la centrale de Chinon, en Indre-et-Loire. Il s'agit de Fontevraud-l’Abbaye, Montsoreau, Varennes-sur-Loire et Brain-sur-Allonnes.
Des comprimés à retirer en pharmacie
Une telle campagne n'avait pas eu lieu depuis 2016, "mais les comprimés arrivent à leur date de péremption", assure la préfecture du Maine-et-Loire. Ce jeudi, avec EDF, ils ont lancé la campagne de renouvellement de boîtes de comprimés d'iode stable pour "les personnes résidant ou travaillant dans le périmètre 0-10 Km des zones impactées par le Plan Particulier d’Intervention (PPI) des centrales nucléaires françaises". Ces personnes devront se rendre, sans justificatif, dans l'une des 14 pharmacies listées (voir document ci-dessous). La procédure est différente pour les entreprises et les établissements recevant du public. " Les représentants de ces structures devront se munir d’un bon de retrait téléchargeable sur le site de la préfecture avant de se rendre dans les pharmacies partenaires", précise la préfecture. Elles doivent cependant prendre garde puisque comme le précisent les autorités, "tous les travailleurs (salariés, apprentis, stagiaires, travailleurs temporaires, et travailleurs d’entreprises extérieures), ainsi que les clients et visiteurs sont sous la responsabilité du chef d’établissement et sont donc concernés par ces mesures de protection".
Les pharmacies où il est possible de retirer ses comprimés d'iode
Crédit : DR
Comment les utiliser ?
Ces comprimés sont à prendre qu'en cas d'extrême urgence lors d'un accident nucléaire et sur ordre des autorités préfectorales. "En cas de déclenchement des sirènes d’alerte (celles dont le signal est testé le 1er mercredi de chaque mois), et du dispositif FR Alert (alerte par notification ou SMS sur les téléphones portables), il faut se mettre à l’abri dans un bâtiment en dur et se tenir informé du comportement à adopter. Le préfet peut être amené, sous certaines conditions, à ordonner la prise d’iode stable, mettre à l’abri ou évacuer tout ou partie du périmètre couvert par le rejet atmosphérique".
Lors de l'incident, des iodes radioactifs peuvent alors être rejetés dans l'environnement. "Respiré ou avalé, l’iode radioactif se fixe sur la glande thyroïde, organe essentiel à la régulation hormonale. Cette glande est particulièrement sensible chez les jeunes et les femmes enceintes (foetus). La prise de comprimés d’iode stable permet de saturer la glande thyroïde qui, ainsi, ne peut plus capter ou fixer l’iode radioactif", explique le corps préfectoral. Des ateliers de sensibilisation seront aussi proposés aux habitants et entreprises de ce territoire. Ces quatres communes du Maine-et-Loire sont les seules concernées par un risque nucléaire dans les Pays de la Loire.